Page:Diderot - Œuvres complètes, éd. Assézat, V.djvu/422

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

les bas de laine noirs et recousus par derrière avec du fil blanc.

moi.

Et oui, oui, tout comme il vous plaira.

lui.

Que faisiez-vous alors dans l’allée des Soupirs[1] ?

moi.

Une assez triste figure.

lui.

Au sortir de là, vous trottiez sur le pavé.

moi.

D’accord.

lui.

Vous donniez des leçons de mathématiques.

moi.

Sans en savoir un mot ; n’est-ce pas là que vous en vouliez venir ?

lui.

Justement.

moi.

J’apprenais en montrant aux autres, et j’ai fait quelques bons écoliers.

lui.

Cela se peut ; mais il n’en est pas de la musique comme de l’algèbre ou de la géométrie. Aujourd’hui que vous êtes un gros monsieur…

moi.

Pas si gros.

lui.

Que vous avez du foin dans vos bottes…

moi.

Très-peu.

lui.

Vous donnez des maîtres à votre fille.

  1. Il y avait, à cette époque, dans le jardin du Luxembourg, sur l’emplacement occupé aujourd’hui par les rues Madame, de Fleurus, Jean-Bart et Duguay-Trouïn, deux allées de platanes dont l’une portait le nom d’allée des Soupirs, et l’autre d’allée des Philosophes. Ces terrains furent aliénés en 1784 par le comte de Provence.