Cécile, vous baissez les yeux ; vous tremblez ; vous craignez de parler… Mon enfant, laisse-moi lire dans ton âme. Tu ne peux avoir de secret pour ton père ; et si j’avais perdu ta confiance, c’est en moi que j’en chercherais la raison… Tu pleures…
Votre bonté m’afflige. Si vous pouviez me traiter plus sévèrement.
L’auriez-vous mérité ? Votre cœur vous ferait-il un reproche ?
Non, mon père.
Qu’avez-vous donc ?
Rien.
Vous me trompez, ma fille.
Je suis accablée de votre tendresse… je voudrais y répondre.
Cécile, auriez-vous distingué quelqu’un ? Aimeriez-vous ?
Que je serais à plaindre !
Dites. Dis, mon enfant. Si tu ne me supposes pas une sévérité que je ne connus jamais, tu n’auras pas une réserve déplacée. Vous n’êtes plus un enfant. Comment blâmerais-je en vous un sentiment que je fis naître dans le cœur de votre mère ? vous qui tenez sa place dans ma maison, et qui me la représentez, imitez-la dans la franchise qu’elle eut avec celui qui lui avait donné la vie, et qui voulut son bonheur et le mien… Cécile, vous ne répondez rien ?
Le sort de mon frère me fait trembler.
Votre frère est un fou.