Page:Diderot - Œuvres complètes, éd. Assézat, VIII.djvu/147

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NOTICE PRÉLIMINAIRE



Est-il bon ? Est-il méchant ? est la forme définitive donnée à l’idée que nous avons vue naître dans le Plan d’un divertissement domestique et se développer dans la Pièce et le Prologue. Cette idée prit sans doute encore une forme intermédiaire, puisque la copie qui a servi pour l’impression d’Est-il bon ? Est-il méchant ? portait cette mention : « Quatrième édition manuscrite revue, corrigée et augmentée. » Cette comédie est l’œuvre des dernières années de Diderot ; mais comme on a pu le remarquer déjà, l’âge n’avait fait que donner à Diderot une plus merveilleuse habileté dans l’art du dialogue, et lui avait fait perdre un peu du trop de solennité dont il parait autrefois ses périodes. La pièce resta inconnue des contemporains de l’auteur. Seul, Meister y fit allusion dans son discours aux Mânes de Diderot, et elle pouvait être considérée comme perdue lorsque M. Paulin en devint possesseur en même temps que des papiers divers qu’il publia en 1830, sous le titre de Mémoires, Correspondance et Ouvrages inédits de Diderot.

M. Paulin ne comprit pas tout d’abord cette pièce dans les quatre volumes de son édition, il crut devoir en offrir la primeur à la Comédie-Française, qui la lui rendit sans la lire. Il la confia alors à M. Taschereau, et celui-ci l’inséra dans la Bévue rétrospective (1834, t. III, p. 161-261) en la faisant précéder d’un avertissement sur tout l’ensemble de la publication de M. Paulin. Nous en extrayons le passage qui concerne la comédie qui nous occupe :

« C’est lui (M. Paulin) qui nous communiqua cette pièce non comprise dans sa publication des Œuvres inédites, jugeant (on verra si son jugement était raisonnable), jugeant que cette comédie, avec quelques légères coupures, pourrait être représentée sur la scène française. Les lecteurs-jurés qui demandent des pièces à leurs fournisseurs n’ont pas