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Le laquais.

Enveloppée de vingt aunes de crêpe. Je gagerais bien que c’est une veuve.

Monsieur Hardouin.

Jolie ?

Le laquais.

Triste, mais assez bonne à consoler.

Monsieur Hardouin.

Quel âge ?

Le laquais.

Entre vingt et trente.

Monsieur Hardouin.

Faites entrer la veuve.

Le laquais.

Il y a encore deux personnages hétéroclites ; l’un en bottes fortes, et un fouet de poste à la main…

Monsieur Hardouin.

C’est de Crancey. Faites entrer la veuve.

Le laquais.

L’autre, en bas jaunes, en culotte noire, en veste de basin et en habit gris. Ils ont passé chez vous, et on leur a dit que vous étiez ici.

Monsieur Hardouin.

Ce dernier sera mon avocat bas-normand ; dis-leur qu’ils attendent ou qu’ils renoncent… Et faites entrer la veuve.



Scène III.


MONSIEUR HARDOUIN, MADAME BERTRAND.
Madame Bertrand.

Permettez, monsieur, que je m’asseye. Je suis excédée de fatigue : j’ai fait aujourd’hui les quatre coins de Paris, et j’ai vu, je crois, toute la terre.