Page:Diderot - Œuvres complètes, éd. Assézat, VIII.djvu/196

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Monsieur de Surmont, en écrivant.

Mais encore faudrait-il connaître l’héroïne du jour.

Monsieur Hardouin.

Louez, louez, la louange est toujours bien accueillie.

Monsieur de Surmont.

Est-on jeune ?

Monsieur Hardouin.

Non.

Monsieur de Surmont.

Vieille ?

Monsieur Hardouin.

Non. Tous les charmes que l’âge ne détruit pas, on les a. Vous pouvez tomber à bras raccourci sur les vices, sur les ridicules, sans nous effleurer ; vous étendre à votre aise sur les qualités de l’esprit et du cœur, sans qu’il y ait un mot de perdu. Insistez surtout sur l’usage du monde, la franchise, la bienfaisance, la discrétion, la politesse, la décence, la dignité, etc., etc.

Monsieur de Surmont.

Je la connais peut-être. Ne serait-ce pas par hasard une femme que j’ai vue une fois ou deux chez madame de Chepy pendant sa maladie ? ne s’appellerait-elle pas ?…

Monsieur Hardouin.

Elle ou une autre, qu’est-ce que cela fait ? Donnez le billet, je vais le faire remettre, et partez.



Scène X.


MONSIEUR HARDOUIN, UN LAQUAIS.
Monsieur Hardouin, au laquais.

Portez ce billet à madame de Chepy et revenez sur-le-champ… Ah ! je respire, me voilà soulagé d’un poids énorme ; je me sens léger comme un oiseau, et je puis me livrer gaiement à l’affaire de mon avocat bas-normand. Pour celle-là, je la regarde comme faite. Celle de ma veuve souffrira peut-être de la diffi-