Page:Diderot - Œuvres complètes, éd. Assézat, VIII.djvu/220

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Madame de Vertillac.

Trente, quarante, cent, tout ce qu’il vous plaira.

Monsieur des Renardeaux.

Allons, vingt mille écus. La somme est honnête, et en cas d’événement, il ne faut pas s’exposer à une réduction que la loi ne manquerait pas d’ordonner. À présent il n’y a plus qu’à Signer. (Madame de Vertillac se lève et signe, et Des Renardeaux dit :) Vous voilà dans les grandes affaires ; je vous laisse. Permettez que je dépose mon uniforme ici, et je vous reviens.



Scène XIV.


MONSIEUR HARDOUIN, MADAME DE VERTILLAC, MADEMOISELLE DE VERTILLAC, MADAME DE CHEPY, MONSIEUR DE CRANCEY.
Madame de Chepy.

Allons, mon amie, il faut absolument terminer le supplice de ces deux charmants enfants-là. N’avez-vous point de remords de l’avoir fait durer si longtemps ?

Madame de Vertillac.

Le supplice ! J’en suis désolée.

Madame de Chepy.

Dieu soit loué ! le bon sens vous est donc revenu ? (À M. Hardouin.) Et vous, monsieur Hardouin, au lieu de vous promener en long et en large comme vous faites, approchez, et joignez votre joie à la nôtre. (M. de Crancey et mademoiselle de Vertillac se jetant aux genoux de madame de Vertillac.)

Monsieur de Crancey.

Ah ! madame !

Mademoiselle de Vertillac.

Ah ! maman, ma très-bonne maman ! (Madame de Vertillac les regarde tous deux sérieusement sans mot dire.)

Madame de Chepy, à madame de Vertillac.

Est-ce qu’il faut corrompre un si beau moment par de l’humeur ?

Madame de Vertillac.

Je n’y tiens plus.