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Scène XVI.


Les mêmes, avec les petits enfants cachés dans les coulisses, et MADAME DE MALVES.
Monsieur de Surmont.

Allons, mademoiselle, le juge a prononcé, il faut obéir à justice.

Mademoiselle Beaulieu.

Non, monsieur, non ; je ne me fie point à vous. Il vous échappera quelques indécences qui me feront rougir et qui blesseraient madame de Malves, qui n’est pas faite à ce ton-là.

Monsieur de Surmont.

Ne craignez rien. Vos enfants sont-ils là ?

Mademoiselle Beaulieu.

Oui.

Monsieur de Surmont, à madame de Malves.

Madame, vous êtes toujours indulgente, et nous avons pensé que vous le seriez encore davantage aujourd’hui. Je me suis chargé de vous apprendre une nouvelle et de vous demander deux grâces. La nouvelle et la première des grâces, c’est de faire pardonner à mademoiselle d’avoir caché à sa maîtresse qu’elle n’était pas mariée.

Mademoiselle Beaulieu.

Mais, monsieur, je ne le suis pas non plus.

Monsieur de Surmont.

Vous direz qu’il faut qu’elle épouse le père. S’il n’y en avait qu’un, cela se ferait ; mais ces demoiselles se sont mises à la mode, chacun de nos enfants a son père.

Mademoiselle Beaulieu.

Monsieur, vous extravaguez.

Monsieur de Surmont.

Autant de pères que d’enfants, ni plus ni moins… L’autre grâce, c’est de vous présenter ces enfants. Il n’arrive pas sou-