Page:Diderot - Œuvres complètes, éd. Assézat, X.djvu/147

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sous ce péristyle ? S’il faut qu’un monarque se montre quelquefois à son peuple, l’endroit ne doit-il pas répondre, par sa grandeur et par sa magnificence, à un usage aussi solennel ?

Il y a encore de M. de Machy l’Intérieur d’un temple[1] et deux petits tableaux de Ruines[2]. Ceux-ci et les précédents sont bien peints ; ils font de l’effet. Ce sont des masses qui imposent par leur grandeur ; et le petit nombre de figures que l’artiste y a répandues m’ont paru de bon goût. En général il faut peu de figures dans les temples, dans les ruines et les paysages, lieux dont il ne faut presque point rompre le silence ; mais on exige que ces figures soient exquises. Ce sont communément des gens ou qui passent, ou qui méditent, ou qui errent, ou qui habitent, ou qui se reposent. Ils doivent le plus souvent vous incliner à la rêverie et à la mélancolie.


DROUAIS.


Dans un grand nombre de petites compositions qui ne sont pas sans mérite, on distingue le Jeune Élève[3] de M. Drouais. Il était impossible d’imaginer une mine où il y eût plus de gentillesse, de finesse et de malice. Comme ce chapeau est fait ! comme ces cheveux sont jetés ! C’est la mollesse et la blancheur des chairs de son âge. Et puis, une intelligence de la lumière tout à fait rare et précieuse. Cet enfant passe, et regarde en passant ; il va sans doute à l’Académie ; il porte un carton sous son bras droit, et sa main gauche est appuyée sur ce carton. Je voudrais bien que ce petit tableau m’appartînt ; je le mettrais sous une glace, afin d’en conserver longtemps la fraîcheur.

Parmi les portraits de M. Drouais, on a remarqué celui de M. et de madame de Buffon[4].


M. JULIART [5].


On ne dit rien des Paysages de M. Juliart.

  1. Tableau de 7 pieds de haut sur 5 de large ; no 77.
  2. Du cabinet de M. Dazincourt.
  3. No. Du cabinet de M. de Marigny.
  4. Ils ne sont point nommés au livret.
  5. Nicolas-Jacques Juliart, élève de Boucher, reçu académicien vers 1759. Il y a des paysages de ce peintre au musée Fabre de Montpellier, et à celui de Tours.