Page:Diderot - Œuvres complètes, éd. Assézat, XIX.djvu/373

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bien noté. Si l’on juge qu’alors le père, etc. Eh bien, qu’en voulez-vous dire ?… Point d’humeur. Comme vous prenez feu, je vois bien qu’il n’est pas nécessaire de vous les louer, ces vers-là, et que vous n’en êtes pas moins content que moi. N’est que l’avant-propos ; c’est peut-être un avant-propos. Si vous laissez l’avant-propos, je vous demanderai et de quoi ? Quelle guenille ! direz-vous, et vous aurez raison. Fils ingrat, lui dit-il, mais fils ingrat que j’aime. Voilà un bon père et qui parle très-bien. Entre mes bras, j’aurai soin, etc..... s’il se trouve en chemin, etc..... Je suis un peu fâché que vous n’ayez pu commencer par le second membre et dire : s’il se trouve, etc., entre mes bras, j’aurai soin de te prendre. Et puis voilà deux soins qui sont un peu proches l’un de l’autre. Voyez ; plus promettre, plus pro, chagrinent un peu mon oreille. L’essai des premiers pas et du bâton est très-bien peint. J’aime le pied précurseur, et j’aime bien autant et ne sert que de contenance. Ce que dit le père ensuite est on ne peut mieux ; car je suis père aussi, et je m’y connais. Et ne fait qu’à sa tête ; auriez-vous quelque répugnance à dire : et ne va qu’à sa tête, ou n’en va qu’à sa tête ? car il est ici question de marcher. Puisse le ciel, juste vengeur..... Prenez garde, qu’allez-vous dire ? C’est tout le genre humain que vous allez maudire ; le père, l’enfant, etc., très-beau, mon cher abbé, très-beau. Cet endroit frappera tout le monde. La suite est un peu négligemment écrite. Mais cela finit à merveille, et par un vers sentencieux qui est très-bien fait. Bonjour, monsieur et cher abbé, recevez mon très-sincère compliment sur votre fable, et que mes chicanes ne vous fassent ni plus ni moins de pitié qu’à moi ; et cela sera fort bien… Mais, à propos de ce bâton, ne trouvez-vous pas qu’on en ferait le même éloge, en quelque forêt qu’il eût été coupé ? Le bonze, le derviche, l’iman, le disciple de Moïse, celui de Fô, celui du Christ, et tout autre marchand de bâton, s’accommodera de votre fable. Quoi dire ? Y a-t-il ou n’y a-t-il pas bâton et bâton comme il y a fagots et fagots ? Me direz-vous qu’il faut s’en tenir à celui qu’on nous met à la main, quand nous venons au monde, en quelque lieu de la terre que ce soit ? Fort bien, oui, et allez-vous-en prêcher cette morale-là à messieurs des Missions étrangères, rue du Bac, et vous verrez s’ils s’en accommoderont. J’ai bien peur, monsieur et cher abbé, que le vrai bâton, le bâton