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espérance que mon mal finirait, et que je pourrais profiter de l’honneur que vous me faites ; mais j’ai compté sans mon hôte, et cet hôte est une colique, qui me serre les entrailles, et qui ne me paraît pas encore disposée à déloger. Je voudrais bien qu’elle fût aussi lasse de moi que je le suis d’elle, car elle s’oppose à tout ce qui m’aurait été agréable. Sa Majesté Impériale avait eu la bonté de me proposer une niche à Tsarskoé-Célo, et la niche est restée sans le saint.

J’ai manqué trois ou quatre fois à M. le général Betzky : Je m’étais proposé d’aller hier au soir lui faire ma cour un moment. La colique maudite ne me l’a pas accordé.

Je m’étais engagé d’aller célébrer aujourd’hui chez M. le vice-chancelier la naissance d’une grande souveraine, et la colique opiniâtre ne me le permet pas davantage. Je supplie Votre Excellence de me plaindre et de me pardonner.

Je suis avec dévouement et respect, etc.


LXXXV

au général betzky

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La Haye, ce 21 mars 1774.
Mon prince,

Permettez que je joigne un petit mot pantagruélique à la lettre du prince Galitzin : premièrement, selon la Bible sainte de ce nom, il faut faire tout le bien qu’on peut ; tâcher de réussir ; quand on a réussi, s’en réjouir et boire frais avec ses amis. Secondement, en cas de non succès, se signer, en disant de cœur et d’esprit la dive formule : Ce faisant, bonne digestion, doux sommeil et vie douce, longue et honorée, toutes choses que vous méritez autant que personne, et qui vous adviendroient, si, soir et matin, récitez dévotieusement les trois versets : 1. Facere officuum suum taliter qualiter ; — 2. Sinere vivere mundum quomodo

  1. Voici le billet « pantagruélique » dont il est question p. 68.