Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 10.djvu/161

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ou rond & plat, l’œil & la queue. Voyez les articles suivans.

Marteau, en Anatomie, signifie un des os de l’oreille, ainsi nommé à cause de la ressemblance qu’il a avec un marteau. Quelques-uns assurent qu’il fut premierement découvert par Alexandre Achillinus, quoique d’autres ayent attribué mal-à-propos cette découverte à Carpi. Voyez Douglas, bibliot. anat. p. 48. Voyez aussi Oreilles.

Martiau d’arme, (Art. milit.) c’est un marteau emmanché d’un long manche, dont on se servoit anciennement dans les combats.

La différence, dit le pere Daniel, qu’il y avoit entre le mail ou maillet, & le marteau d’arme, est que le revers du maillet étoit quarré, ou un peu arrondi par les deux bouts, & que le marteau d’arme avoit un côté quarré & arrondi, & l’autre en pointe ou tranchant. (Q)

Marteau, (Hidr.) voyez Outil de Fontainier, au mot Fontainier.

Marteau, (Marine.) c’est une piece de bois plate, percée au milieu, & qui passe par la fleche de l’arbalete. Voyez Arbalete.

Marteau à dents. Marteau fourchu qui sert à arracher les clous, quand on construit ou qu’on radoube un bâtiment.

Marteau, outil d’Arquebusier ; ce marteau n’a rien de particulier, & est comme celui de plusieurs autres ouvriers. Les Arquebusiers s’en servent à différens usages, & en ont de plus petits.

Marteau a frapper devant, outil d’Arquebusier ; ce marteau est fait comme le gros marteau des Serruriers, & sert aux Arquebusiers pour forger quelques grosses pieces de fer. Ce marteau tire son nom de ce que c’est un garçon qui le tient & qui est devant l’enclume pour frapper, pendant qu’un autre est de l’autre côté qui tient le fer à forger d’une main, & que de l’autre il frappe à son tour avec le marteau à main.

Marteau a main, outil d’Arquebusier, ce marteau est un peu moins gros que le marteau à frapper devant, & a le manche plus court : il sert aux Arquebusiers pour forger des pieces de moyenne grosseur, & quand ils forgent seuls.

Marteau a emboutir, (Bijoutier.) c’est un marteau dont la plane est convexe, & qui sert à creuser un vase sur une espece de moule qui a la même forme & qu’on appelle dé. Voyez .

Marteau a sertir, en terme de Bijoutier, est un marteau très-petit, ayant une tranche & une plane, la panne arrondie en goutte de suif & la tranche obtuse, avec une inclination de demi-cercle, dont on se sert pour rabattre les sertissures d’une garniture sur un caillou ou autre chose quelconque. On se sert le plus souvent de la panne pour ne pas maltraiter la sertissure qui est un morceau d’or fort mince ; on ne se sert de la tranche que pour faire obéir les endroits qui résistent trop à la plane, & où on ne peut pas s’en servir commodément, parce que la tranche du marteau faisant une cavité, il faut ensuite l’atteindre à la lime ; & que, s’il y en avoit plusieurs ou qu’elles fussent profondes, on courroit risque en l’atteignant de trop affoiblir les parties voisines, & d’ôter la solidité de la sertissure.

Marteau, (Bourrelier.) les Bourreliers se servent de deux sortes de marteaux ; l’un qu’ils appellent simplement marteau, & l’autre qu’ils nomment marteau serre-attache.

Le marteau simple des Bourreliers est fait à-peu-près comme celui des Selliers, mais un peu plus gros. La masse en est un peu allongée pour sa grosseur, arrondie par un bout & un peu applatie par l’autre, toute la masse est un peu courbée en-dedans. Le manche de ce marteau est de bois d’environ dix

pouces de longueur, arrondi par en-bas & un peu plus gros que par-tout ailleurs.

Le marteau serre-attache est tout de fer, masse & manche. La masse en est droite, arrondie des deux côtés, moins longue & plus grosse que celle du marteau simple. Le manche qui est aussi de fer a un pié & demi de longueur, & se sépare par le bout en deux parties qui sont un peu écartées & qui se recourbent en-dedans. On s’en sert pour la couture des soupentes. Comme les soupentes se cousent avec des lanieres de cuir au lieu de fils, ces lanieres n’obéissent point, & ainsi la couture seroit naturellement lâche. Pour la serrer comme il faut, on commence par applatir le point en frappant dessus avec la masse, & ensuite on tortille le bout de la laniere autour du manche, & on le fait passer entre les deux crochets recourbés, ce qui donne à l’ouvrier beaucoup plus de facilité pour tirer la laniere & serrer le point. Voyez la fig. Pl. du Bourrelier.

Marteau, terme & outil de Ceinturiers, qui leur sert pour rogner le superflu de leurs ouvrages & pour river.

Ce marteau a d’un côté une tête quarrée, & de l’autre est fait en forme de hachette fort tranchante. Voyez la fig. Pl. du Ceinturier.

Marteau, terme & outil de Chaînetiers ; qui leur sert pour joindre exactement le bout des S des chaînes contre le milieu de la derniere S.

Ce marteau n’a rien de particulier, a une panne quarrée & l’autre bout plat, avec un manche assez court.

Marteau a polir, terme & outil de Chaînetiers ; c’est un marteau dont les deux bouts sont quarrés, qui peut avoir un pouce de surface. Ils l’appellent marteau à polir, parce que quand leur ouvrage est presque fait, ils en corrigent les défauts avec ce marteau, dont la surface des pannes est assez unie pour qu’ils ne craignent point de rayer ou gâter leur ouvrage.

Marteau, gros, outil de Charron ; c’est un morceau de fer quarré d’un bout & plat de l’autre bout, qui est plus mince & un peu recourbé, fendu par le milieu formant une fourchette, au milieu duquel est un œil où se place un manche assez gros & long de deux piés & demi. Les Charrons s’en servent pour chasser des chevilles de bois ou de fer, &c.

Marteau moyen, outil de Charron ; c’est un marteau dont un pan est quarré de la largeur de deux pouces, l’autre pan est plat, fendu & un peu recourbé, au milieu est un œil où se place le manche qui est long de dix-huit pouces & gros à proportion. Les Charrons s’en servent pour des ouvrages un peu moins forts.

Marteau, (Charpentier.) il sert aux Charpentiers pour faire entrer les chevilles de fer qu’ils sont obligés d’employer dans certains ouvrages. Voyez la fig. Pl. des outils du Charpentier.

Marteau, (Chauderonnier.) les Chauderonniers ont diverses sortes de marteaux, entr’autres le marteau rond, le marteau à panne, le marteau à planer, & le marteau à river.

Le marteau rond n’a qu’un côté, mais qui est long de plus d’un pié, avec son diametre d’environ un pouce. Il sert à enlever les chauderons, c’est-à-dire, à en faire le fond sur la grande bigorne. Voyez la fig. Pl. du Chauderonnier.

Le marteau à planer n’a pareillement qu’un côté, mais la masse en est large, plate, unie & fort pesante : c’est avec lui qu’on plane les chauderons, en les battant sur l’enclume pour les rendre plus minces.

Le marteau à panne a deux côtés, &, à la pesanteur près, il est semblable à celui des Serruriers. Il sert à faire les bords des chauderons.

Le marteau à river est un petit marteau ordinaire avec lequel les Chauderonniers rivent leurs clous de