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de largeur, & d’autant de longueur ; elle est courbe, & n’est pas si large par en haut que par en bas. Au bout de la masse est une mortaise dans laquelle on fait entrer un manche de bois tourné, long de trois piés, & d’un doigt de diametre. La masse a dans son milieu en dessus, une raie marquée qui sert au joueur à prendre sa visée.

Masse de lumiere, se dit en Peinture, de la réunion de plusieurs lumieres particulieres qui n’en font qu’une. Masse d’ombres est de même la réunion de plusieurs petites ombres. Voyez Clair-obscur, Large, Peindre-large.

On dit, de belles masses, de grandes masses ; jamais les objets ne font de beaux, de grands effets dans un tableau, s’ils ne sont compris sous de grandes masses de lumiere & d’ombres.

Masse de plumes, (Plumassier.) on appelle ainsi en terme de Plumassier un paquet de cinquante plumes d’autruches blanches & fines, car il n’y a que celles-là qui se vendent en masse, les autres moins précieuses se vendent au cent.

Masse, (Sculpt.) c’est un gros marteau avec lequel les Sculpteurs dégrossissent leurs ouvrages en frappant sur les ciseaux. Voyez les Planc.

Masse de trame, terme de marchand de soie. La masse de trame est composée de six, huit, à dix matteaux, lesquels sont enfilés à un petit écheveau de soie, & ensuite arrêtés & fixés au moyen d’une boucle que l’on fait à l’écheveau. Cette façon de plier les soies n’est en usage que dans les soies d’Avignon, du Vivarais & du Dauphiné. Voyez Matteaux.

Masse, s. f. (Tailland.) especes de marteaux qui sont fabriqués par les Taillandiers, & à l’usage des Charrons & des Carriers. Ceux-ci s’en servent pour fendre les blocs de pierre.

MASSEL terre bolaire de, (Hist. nat.) terre d’un beau rouge, grasse & douce au toucher, adhérente à la langue ; elle est très-pure ; elle se trouve à Massel en Silésie.

Le plomb natif de Massel a fort embarassé les Minéralogistes. Ce sont des grains de plomb pur, semblable à de la dragée, qui ont été trouvés dans une butte de sable en Silésie, dans le voisinage de cette ville. On ne sait quelle est leur origine, &-si on doit regarder ces grains de plomb comme produits par la nature ou par l’art : ces grains sont blancs à l’extérieur comme de la céruse ; & M. de Just. croit que c’est accidentellement qu’ils ont été enfouis dans cet endroit, qui ne paroît point de nature à les avoir produits. (—)

MASSELOTTE, s. f. en terme de Fonderie, est une superfluité de métal qui se trouve aux moules des pieces de canon & des mortiers, après qu’ils ont été coulés ; car il faut toûjours mettre plus de métal qu’il n’en est besoin pour ce que l’on a à fondre. Quand on coule la piece, la volée en bas, la masselotte se trouve à la culasse : c’est le métal le dernier fondu ; on le scie lorsqu’on repare la piece. Voyez Volée, Culasse, &c.

MASSE MORE, s. f. (Marine.) c’est du biscuit pilé dont on nourrit les bestiaux sur un vaisseau, quand on n’a rien autre chose à leur donner.

MASSEPAIN, s. m. en terme de Confiseur, ce sont des especes de pains d’une pâte d’amande & de sucre, à peu-près comme celle des biscuits ; on en fait avec la marmelade de presque tous les fruits, dans chaque saison.

MASSERANO, (Géogr.) petite place d’Italie enclavée dans le Piémont, entre le Verceillois, & le biellois ; c’est la capitale d’un petit état de même nom, avec titre de principauté. Elle est sur une montagne, à huit lieues N. O. de Verceil, dix-huit N. E. de Turin. Long. 25. 40. latit. 45. 32. (D. J.)

MASSETER, s. m. terme d’Anatomie, est un mus-

cle triangulaire à deux têtes, & qui sert à tirer la

mâchoire inférieure en en-haut lorsqu’on mange. Voyez Machoire.

Le masseter est gros & court ; il vient de l’arcade zygomatique & de l’os de la pommette, & s’insere dans le bord intérieur de la mâchoire inférieure, depuis son angle externe jusqu’à son milieu. Ses fibres s’étendent en trois directions différentes ; celles qui viennent du zygoma s’avancent obliquement jusqu’au milieu de la branche de la mâchoire ; celles qui partent de l’os de la pommette croisent celle-là : & les fibres qui sont au milieu vont perpendiculairement depuis leur origine jusqu’à leur insertion. Voy. Planc. anat. (Myolog.)

MASSETERIQUE, adj. en Anatomie, nom d’une artere qui se distribue au masseter, & qui est produite par la carotide externe. Voyez Carotide.

MASSIA, (Hist. mod. Culte.) c’est le nom que les Japonnois donnent à des petits oratoires ou chapelles bâtis en l’honneur des dieux subalternes ; elles sont desservies par un homme appellé canusi, qui s’y tient pour recevoir les dons & les offrandes des voyageurs dévots qui vont invoquer le dieu. Ces canusi sont des séculiers à qui les kuges ou prêtres de la religion du Sintos, par un desintéressement assez rare dans les hommes de leur profession, ont abandonné le soin & le profit des chapelles & même des mia ou temples.

MASSIAC, (Géogr.) petite ville de France dans la haute Auvergne, sur la riviere d’Alagnon, entre Brioude & Murat. Long. 21. 6. lat. 45. 12.

MASSICOT, s. m. (Chimie & Peinture.) c’est ainsi qu’on nomme une chaux de plomb d’une couleur jaune dont les peintres se servent pour peindre en jaune.

Lorsqu’on fait fondre du plomb, il se forme à sa surface une poudre grise qui est une véritable chaux de ce métal ; si après avoir enlevé cette poudre grise on l’expose à un feu plus violent, elle devient jaune ; & c’est-là ce qu’on appelle massicot. On peut encore le faire d’une autre façon. On n’aura qu’à prendre de la céruse, c’est-à-dire du plomb dissous par le vinaigre ; on en remplira des vieux canons de pistolets ; on bouchera ces canons avec de la terre glaise, & on les mettra dans le feu où on les tiendra rouges pendant quatre ou cinq heures, au bout desquelles le massicot sera fait.

Quelques auteurs distinguent trois especes de massicot ; le blanc, le jaune & le doré. Ces trois especes sont trois chaux de plomb, qui ont éprouvé des degrés de feu différens. Voyez Plomb.

On donne aussi quelquefois le nom de massicot ou de mastichot à une composition qui sert de base à la couverte ou aux vernis dont on couvre la fayence & la poterie de terre. C’est une espece de verre fait avec du sable fin, de la soude ou de la potasse. On y mêle ensuite soit de la chaux d’étain, soit de la litharge, soit du plomb, suivant différentes proportions. On applique ce mélange en poudre sur les poteries que l’on veut vernisser, & on les expose dans un fourneau, pour que cette composition en se fondant s’applique sur le vaisseau. Voyez Poterie. (—)

MASSIER, s. m. (Gramm. Hist. mod.) celui qui porte une masse, voyez Masse. Le recteur de l’université a ses massiers ; le chancelier a les siens ; le roi est précédé de massiers aux processions de l’ordre ; les cardinaux ont des massiers à cheval devant eux en leurs entrées ; deux massiers tiennent la bride du cheval du pape, & le conduisent lorsqu’il sort en cérémonie.

MASSIF, adj. ce qui est gros & solide ; ce terme est opposé à menu & délicat. Voyez Solidité.

C’est ainsi que nous disons qu’un bâtiment est trop