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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 10.djvu/210

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bâtit le premier un temple à Rome à la déesse Matuta ; le consul Camille le rétablit dans sa dictature, & le dédia vers l’an 362 de Rome. Voyez Tite-Live, liv. V. Vossius, liv. I. c. xiij. liv. VII. c. x. Pitisci lex antiq. roman. & le mot Matronales. (D. J.)

MAUBEUGE, Malbodium, (Géog.) ville de la Flandre françoise, avec un illustre chapitre de chanoinesses, qui doivent prouver 32 quartiers de noblesse paternelle & maternelle. La plûpart des villages de la prévôté de Maubeuge, dépendent de l’abbêsse qui en a la jurisdiction spirituelle & temporelle. Maubeuge fut cédée à la France par le traité de Nimegue, en 1678. Elle est fortifiée à la Vauban, & est sur la Sambre, à cinq lieues S. de Mons, sept S. E. de Valenciennes, 16 S. O. de Bruxelles, 46 N. E. de Paris. Long. 21. 35. lat. 50. 15.

MAUBILE la, (Géog.) grande riviere de l’Amérique septentrionale, dans la Louisiane. Elle prend sa source dans les montagnes qui bornent le pays des Ilinois, traverse plus de 200 lieues de pays, & se rend dans le golfe du Méxique, à la baie de la Maubile.

Cette baie est située sur les côtes de la Louisiane, & a trente lieues de profondeur. Les François ont fondé leur principale colonie de la Louisiane, à la côte de l’ouest de la baie Maubile, & ils y ont bâti le fort Louis. Ce même côté est habité de plusieurs nations, des Maubiliens, des Chicachas, des Tomez, de quelques Apalaches, & Chattes. (D. J.)

MAUBOUGE, s. m. (Com.) droit d’entrée qui se leve en Normandie & en d’autres lieux sur les boissons qui entrent & qui sont brassées dans les villes & lieux où il y a foires ou marchés. Les boissons sujettes au droit de maubouge sont la biere, le cidre, & le poiré. Dictionnaire de Commerce.

Maubouge est aussi le nom d’un droit qui en quelques lieux est dû sur tous les animaux qui ont l’ongle ou corne des piés fendus, comme les bœufs, vaches, moutons, &c. On l’appelle à Paris droit de pié fourché. Voyez Pié fourché. Diction. de Com.

MAUDIRE, v. act. (Gram.) c’est prononcer sur quelqu’un, ou contre quelque chose la malédiction. Voyez Malédiction.

MAVELAGONGUE la, ou MAWILGANGE, (Géog.) autrement la riviere de Trinquilimale, riviere de l’île de Ceylan, coupée par des rochers & des chûtes d’eau, qui l’empêchent d’être navigable. (D. J.)

MAUGERE, s. f. (Marine.) ce sont des bourses de cuir ou de grosse toile goudronnée, longues d’environ un pié, & qui ressemblent à des manches ouvertes par les deux bouts, pour mettre à chaque dalot, & servir à l’écoulement des eaux qui sont sur les tillacs, sans que l’eau de la mer puisse entrer dans le vaisseau, parce que les vagues applatissent la maugere contre le bordage.

MAUGES les, (Géog.) ou le pays de Mauges, petite contrée de France dans l’Anjou, qui la borne au septentrion. Elle a l’élection de Saumur à l’orient, & le duché de Retz à l’occident : c’est un pays montueux & très-pauvre.

MAULÉON, (Géog.) petite ville de France en Poitou, chef d’une élection au diocèse de la Rochelle, avec une célebre abbaye. Mauléon est situé près du ruisseau de l’Oint, à 18 lieues N. E. de la Rochelle, & 20 N. O. de Poitiers. Long. 16. 50. lat. 46. 52.

Mauléon de Soule, (Géog.) petite ville de France, en Gascogne, capitale du pays de Soule, à huit lieues S. O. de Pau, 16 S. E. de Dax, 172 de Paris. Long. 16. 46. lat. 43. 12.

Henri Sponde naquit à Mauléon en 1568, & eut pour parrein Henri de Bourbon, depuis roi de Fran-

ce, sous le nom d’Henri IV. fut élevé dans le Calvinisme, & changea comme ce prince de religion ;

ce qui lui valut l’évêché de Pamiers.

Il a abrégé & continué les annales de Baronius, jusques en 1640 : il est mort à Toulouse en 1643. La meilleure édition de ses œuvres, est celle de la Noue, à Paris en six volumes in-folio.

MAULI, (Géog.) riviere du royaume de Sicile, dans la vallée de Noto : elle passe à Raguse, & va se jetter dans la mer au port de Mazzarelli ; c’est pour cela qu’on l’appelle quelquefois Fiume di Ragusa : c’est l’Herminius des anciens.

MAUMAQUES, (Géog.) village du diocèse de Soissons, situé entre Compiegne & Noyon, dans la plaine un peu au-delà de Choisy-sur-Aine. Les premiers rois de France y avoient un palais, & dom Germain semble être très-fondé à appliquer à ce lieu tout ce qu’on lit de l’ancien Mamacas, ou Mamaccas. La forêt de Lezque, en latin Lisica, mal nommée de Laigle, est tout proche Maumaques ; ce qui en rendoit le séjour agréable à nos rois. (D. J.)

MAUND, (Hist. mod.) ancienne mesure dans l’Angleterre. Voyez Harris, supplément.

MAVONDRE, (Hist. nat. Botan.) racine qui croit dans l’île de Madagascar ; elle est de la grosseur d’un œuf de poule ; sa peau est amere, mais le dedans a le goût des marrons.

MAUNE, s. m. (Commerce.) poids dont on se sert dans les états du Mogol. Il pese 55 livres d’Angleterre, ou 50 livres de Paris . Dictionn. de Com.

MAURE CAP, ou CAVESSE DE MAURE, (Maréchallerie.) voyez Cap.

Maure Sainte, (Géog.) petite ville de France en Touraine, au diocese de Tours, à sept lieues de cette ville, 59 S. O. de Paris. Long. 18d 16′ 45″. lat. 47d 6′ 39″.

Maure Sainte, (Géog.) île de la mer Ionienne, entre la basse Albanie & l’île de Céfalonie. Elle a environ 10 lieues de circuit & contient quelques ports. Les Vénitiens l’ont enlevée aux Turcs en 1684 : mais ceux-ci la reprirent en 1715, en détruisirent les fortifications, & l’abandonnerent.

MAURES les, (Géog. anc. & mod.) en latin Mauri, peuples d’Afrique, qui selon les tems, ont eu une étendue plus ou moins considérable.

Sous les Romains, on appelloit Maures, les habitans naturels des trois Mauritanies. Ces peuples abandonnerent à ces maîtres du monde, toutes les côtes de leur pays, & leur payerent des tributs, pour posséder en paix leurs campagnes. Ils en agirent de même avec les Vandales qui inonderent l’Afrique, & se cantonnerent dans l’intérieur du pays vers les montagnes ; mais ils goûterent le Christianisme que les Vandales avoient répandu dans leurs climats. Avec le tems, les califes de Bagdat ayant fait de grandes conquêtes le long de la Méditerranée en Afrique, les Sarrasins qui s’y étendirent, y porterent le Musulmanisme.

Les Maures étant ainsi devenus mahométans, à l’exemple des Sarrasins leurs maîtres, seroient vraissemblablement demeurés en Afrique, si le comte Julien ne les eût point appellés en Espagne. Dès qu’ils eurent connu l’heureux climat de l’Hespérie, ils s’y fixerent, s’y multiplierent, la remplirent de leurs compatriotes ; & leur général n’agissant pas long-tems au nom du calife, se fit souverain lui-même. On sait comme les rois d’Espagne ont repris peu-à-peu sur les Maures, les royaumes qu’ils avoient fondés très-promptement. Ces Afriquains chassés d’Espagne, retournerent en Afrique, & continuerent d’y exercer le Mahométisme.

Il faut aujourd’hui distinguer les pays des Maures où ils dominent, de ceux où ils jouissent seulement d’une liberté qui n’est guere différente de la