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fait distinguer le mauvis de la grive, qui a du jaune au lieu d’orangé sur les plumes : le ventre & la poitrine sont blancs comme dans la litorne ; la gorge est jaunâtre avec des taches brunes qui sont au milieu de chaque plume. Il y a de pareilles taches sur les côtés du corps, mais toutes ces taches sont plus petites & en moindre nombre que dans la grive ordinaire, on voit au-dessus des yeux une longue tache ou bande d’un blanc jaunâtre, qui s’étend depuis les yeux jusque derriere la tête ; chaque aile a dix-huit grandes plumes, comme dans toutes les autres especes de grives & dans presque tous les autres petits oiseaux ; elles sont d’une couleur châtain ou rousse plus foncée que le reste du plumage, mais les couleurs de ces plumes varient. Il y a des oiseaux de cette espece, dont le bord extérieur des grandes plumes est blanchâtre, d’autres ont ces mêmes plumes entierement brunes. La pointe de la seconde plume & des huit dernieres est blanche ; l’avant-derniere & la derniere des grandes plumes de l’aile a la pointe blanchâtre, de même que celle des dernieres plumes du premier rang qui recouvre les grandes, à commencer d’après la dixieme : la queue a trois pouces & demi de longueur, & elle est composée de douze plumes. On trouve dans l’estomac de cet oiseau des insectes, des limaçons, &c. Il est passager, comme la litorne ; ces deux especes d’oiseaux arrivent & partent dans les mêmes tems. Willughby, Ornith. Voyez Oiseau.

MAWARALNAHAR, le, (Géogr.) ce nom est arabe, & signifie au-delà du fleuve ou plutôt au-delà du lac d’Arall, que nous nommons la mer bleue, mais il se prend en Géographie pour la Transoxane des anciens, c’est-à-dire pour le pays situé au-delà, ou, pour mieux parler, au nord & nord-est de l’Oxus, & à l’orient de la mer Caspienne. Nous appellons cette vaste contrée le pays des Usbecks, nation qui la possede aujourd’hui, & dont les princes prétendent tirer leur origine de Ginghiskan.

La partie de cette province la plus célebre dans les histoires orientales est la vaste campagne, appellée Sogd, de laquelle la Sogdiane des anciens a pris son nom. Elle a environ 40 de nos lieues en longueur, & 20 en largeur. Samarcande en est la capitale, mais on y compte plusieurs autres villes considérables : on y trouve aussi des mines d’or & d’argent.

La province de Mawaralnahar fut conquise par les Arabes dans les années de l’Hégire 87, 88 & 89. Ensuite elle tomba sous la puissance des Khowaresmiens, qui en jouirent jusqu’à Ginghiskan. Tamerlan en chassa les successeurs de ce conquérant ; & la postérité de Tamerlan en fut dépouillée par Schalbek, sultan des Usbecks, l’an 904 de l’Hégire.

Il faut lire ici d’Herbelot, ou la description de cette province, par Abulféda. (D. J.)

MAX D’OR, (Comm.) monnoie d’or, qui a cours dans l’électorat de Baviere, & qui vaut 4 thalers ou écus d’empire, & 8 gros, c’est-à-dire environ 16 liv. 6 sols argent de France.

MAXILLAIRE, adj. (Anatomie.) se dit de quelques parties relatives aux mâchoires. Voyez Machoire.

Les glandes maxillaires sont au nombre de deux, situées chacune à côté de la face interne de l’angle de la mâchoire inférieure. Il part de la partie postérieure interne de ces glandes un conduit, qu’on appelle conduit salivaire de Warthon, & conduit salivaire inférieur.

Ces conduits viennent gagner le frein de la langue, où ils se terminent par deux orifices séparés, & quelquefois par un seul commun. Voyez Langue & Frein, &c.

L’artere maxillaire inférieure est cette branche de la carotide externe, qui se distribue aux glandes maxillaires, sublinguales, &c. Voyez Carotide.

L’artere maxillaire externe est cette branche de la carotide externe qui passe antérieurement sur le milieu de la mâchoire inférieure à côté du menton, ce qui lui fait donner le nom d’artere mentonniere, elle monte sous la pointe du muscle triangulaire vers l’angle des levres où elle produit deux rameaux, dont l’un se distribue à la levre supérieure, & l’autre à la levre inférieure : ces rameaux vont après plusieurs contours s’anastomoser avec de semblables rameaux du côté opposé ; l’artere maxillaire va ensuite à côté des narines où elle jette quelques rameaux, & vient enfin gagner le grand angle où elle produit plusieurs rameaux qui se distribuent au muscle orbiculaire des paupieres, &c. l’un de ces rameaux se porte le long de la partie latérale interne de l’œil, & va s’anastomoser avec une branche de la carotide interne ; on l’appelle dans ce trajet artere angulaire.

L’artere maxillaire interne vient de la carotide externe vis-à-vis le condyle de la mâchoire inférieure. Entre les petits rameaux qu’elle produit, elle se partage en trois rameaux principaux. Le premier va passer dans l’orbite par la fente sphéno-maxillaire, & s’appelle artere spheno-maxillaire, qui se distribue aux narines postérieures par le trou spheno-palatin, à la dure-mere par la fente sphénoïdale, où elle communique avec l’artere épineuse, à la mâchoire supérieure par le canal orbitaire, & communique à sa sortie par le trou orbitaire inférieur avec l’artere angulaire.

Le second rameau se glisse dans le canal de la mâchoire inférieure, se distribue aux dents, & vient communiquer à sa sortie par le trou mentonnier antérieur avec l’artere maxillaire externe.

Le troisieme rameau va gagner le trou épineux de la sphénoïde, & se distribuer à la dure-mere ; on l’appelle artere spheno-épineuse, ou artere épineuse : elle prend quelquefois son origine au-dessous de la laringée, quelquefois du premier des trois rameaux de la maxillaire interne. Voyez Laringée.

Les nerfs maxillaires sont de six branches de la cinquieme paire auxquels on donne ce nom. Voyez Nerf & Trigémaux.

Les os maxillaires ou les grands os de la mâchoire supérieure sont au nombre de deux, situés l’un à côté de l’autre à la partie antérieure & moyenne de la face.

On peut distinguer dans chacun de ces os, lorsqu’ils sont en situation cinq faces, une antérieure un peu latérale externe. On remarque 1° dans sa partie moyenne la fosse maxillaire : 2° vers son bord supérieur une portion inférieure & interne de l’arcade orbitaire, qui se termine à la partie latérale externe, à une apophyse appellée orbitaire ou apophyse malaire, à la partie latérale interne, à l’apophyse montante où apophyse nasale au-dessous, & à la partie moyenne de cette arcade du trou orbitaire inférieur ou orifice antérieur du canal orbitaire : 3° son bord inférieur qui cache la face inférieure & qui est percé de plusieurs trous, nommés alvéoles ; c’est ce qui lui a fait donner le nom d’apophyse alvéolaire : 4° son bord latéral interne est divisé en deux par l’échancrure nasale à la partie supérieure de laquelle se trouve l’apophyse nasale, & à sa partie inférieure l’épine des narines située au-dessus de la partie latérale interne de l’arcade alvéolaire : 5° son bord latéral externe, c’est un petit arc compris entre la partie inférieure des apophyses malaire & alvéolaire.

La face supérieure est légerement concave, triangulaire, & forme la portion inférieure de l’orbite.