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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 10.djvu/427

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par les réglemens. On mesure cômble quand on en faîte le grain ou autre matiere seche sur la mesure ; & ras, quand on racle les bords ; en sorte que la chose mesurée n’excede pas les bords de la mesure.

En fait d’étoffes, de rubans, toiles, &c. on se sert plus ordinairement du mot auner, que de celui mesurer. Voyez Auner.

Dans le même sens, on dit en quelques endroits verger & canner, parce qu’on s’y sert de verges & de cannes. Voyez Verge & Canne. Dictionnaire de Commerce.

MESUREUR, s. m. (Com.) celui qui mesure. Voyez Mesurer. A Paris les mesureurs sont des officiers de ville établis en titre : il y en a de plusieurs especes qui forment des communautés différentes, suivant leurs fonctions particulieres. Les uns sont destinés pour mesurer les grains & farines ; les autres les charbons de bois & de terre ; les autres le sel, les aulx, oignons, noix, & autres fruits ; & les autres la chaux.

On leur donne à tous le nom de jurés-mesureurs, parce qu’ils sont obligés lors de leur réception de jurer ou faire serment devant les prevôt des marchands & échevins, de bien & fidelement s’acquitter du devoir de leur charge.

Les jurés-mesureurs de grains qui s’étoient multipliés par diverses créations jusqu’au nombre de 68, sous le regne de Louis XIV. furent supprimés en 1719, & leur office confié à 68 commis. Il consiste à mesurer les grains & farines, juger si ces marchandises sont bonnes & loyales, tenir registre du prix des grains, & en faire rapport au prevôt des marchands, ou au greffe de la ville. Leurs droits fixés par l’édit de Septembre 1719, sont d’une livre quatre sols par muid de farine, de 12 s. par chaque muid de blé, de 18 s. par muid d’orge, de vesce, de grenailles, & d’une livre quatre sols par chaque muid d’avoine ; à proportion pour les petites mesures.

L’établissement des mesureurs de charbon est fort ancien ; il en est fait mention dans les reglemens de police du roi Jean, en 1350, & sous Charles VI. en 1415 ; sous Louis XIV. ils étoient au nombre de vingt-neuf. Ils furent supprimés en 1719. & remplacés par des commis nommés par le prevôt des marchands. Le devoir de ces commis est de mesurer tous les charbons de bois & de terre qui se vendent sur les ports & dans les places ; de les contrôler, d’y mettre le prix, de recevoir les déclarations des marchands forains. Leurs droits ne sont que de deux sols par voie de charbon de bois, composée de deux minots ; & de 15 s. pour chaque voie de charbon de terre de quinze minots. Ces commis étoient au nombre de vingt ; mais les officiers en titre ont été rétablis par édit du mois de Juin 1730.

Les jurés mesureurs de sel, qui ont aussi la qualité d’étalonneurs des mesures de bois & de compteurs de salines, ont pour principales fonctions, 1°. de faire le mesurage des sels dans les greniers & bateaux ; 2°. de faire l’espalement ou étalonnement des mesures de bois sur les étalons ou mesures matrices ; 3°. de compter les marchandises de salines quand on les décharge des bateaux, d’en prendre déclaration, enregistrer la quantité & les noms des charretiers qui les enlevent ; 4°. de faire une visite une fois l’année chez les marchands qui font le regrat de grains, graines, fruits, légumes, &c. & de vérifier si leurs mesures sont justes. Ce sont les droits & priviléges que leur attribue l’ordonnance de la ville de Paris de l’an 1672.

La même ordonnance porte que les jurés-mesureurs d’aulx, oignons, noix, noisettes, châtaignes, & autres fruits, auront des mesures de continence marquées à la marque de l’année, pour mesurer toutes ces sortes de marchandises qui se vendent au

minot, & en cas de défectuosité desdites marchandises, faire leur rapport au procureur du roi de la ville. Lorsque les regrattiers veulent vendre de ces denrées au-delà du boisseau, ils sont tenus d’appeller les jurés-mesureurs.

Les jurés-mesureurs & porteurs de chaux, qui avant leur suppression en 1719, étoient au nombre de deux mesureurs, deux contrôleurs, & trois porteurs, & que l’édit de Septembre de la même année, a réduit à deux mesureurs, contrôleurs, & porteurs, doivent empêcher qu’il ne soit exposé en vente aucune chaux qui ne soit bonne & loyale, & n’en doivent point eux-mêmes faire commerce. Leurs droits sont de 15 s. par muid de chaux. composé de 48 minots, & pour les mesures au-dessous à proportion.

Il y a aussi des mesureurs de plâtre, qu’on nomme plus ordinairement toiseurs, qui sont tenus d’avoir de bonnes mesures, & d’empêcher qu’on ne vende des plâtres défectueux. Leurs offices d’abord supprimés en 1719, pour être exercés par des commis, ont été rétablis en titre en 1730.

Les jaugeurs sont des mesureurs de futailles ou tonneaux à liqueurs. Voyez Jaugeurs. Les mouleurs de bois sont des mesureurs de bois à brûler. Voyez Mouleurs. Les auneurs de toile & étoffes de laine sont des mesureurs de ces sortes de marchandises. Voyez Auneur. Dictionnaire de Commerce, tome III. page 377. & suivante.

MÉTABOLE, s. f. (Rhétor.) figure de rhétorique, qui consiste à répéter une même chose, une même idée, sous des mots différens, iteratio unius rei, sub varietate verborum, dit Cassiodore. Il en donne pour exemple, ce passage d’un pseaume. Verba mea auribus percipe, Domine ; intellige clamorem meum ; intende aurem voci orationis meæ. « Seigneur, daignez m’entendre ; écoutez-moi ; prêtez une oreille attentive à mes accens ». Cette figure est très-commune dans Ovide, qui se plaît à redire la même chose de plusieurs manieres : c’est une espece de pléonasme, qui est le langage des passions. (D. J.)

MÉTACAL, (Poids égypt.) Pocock dit que le métacal est un poids d’usage en Egypte pour peser les perles. Ce poids est égal à deux karats, & chaque karat a quatre grains ; seize karats font la drachme, & douze drachmes font l’once. (D. J.)

MÉTACARPE, s. m. ou METACARPIUM, en Anatomie, est la partie de la main entre le poignet & les doigts. Voyez nos Pl. d’Anat. voyez aussi Main. Le mot vient du grec μετα, après, & καρπός, main.

Le métacarpe est composé de quatre os qui répondent aux quatre doigts, & dont celui qui soutient l’index est le plus gros & le plus long. Tous ces os sont longs & ronds, un peu convexes néanmoins vers le dos de la main, un peu concaves & applatis en-dedans. Ils sont creux au milieu, & pleins de moëlle ; ils se touchent les uns les autres à leurs extrémités, & laissent entre eux des espaces où sont placés les muscles interosseux. Voyez Interosseux.

A leur extrémité supérieure est un enfoncement pour recevoir les os du carpe ; leur extrémité inférieure est ronde, & elle est reçue dans la cavité de la premiere phalange des doigts. Voyez Doigt.

La partie interne du métacarpe se nomme la paume de la main, & la partie externe, le dos de la main. Voyez Paume, &c.

MÉTACARPIEN, ou GRAND HYPOTHENAR, en Anatomie, voyez Abducteur.

MÉTACHRONISME, s. m. en Chronologie, marque une erreur dans le tems, soit par défaut, soit par excès. Voyez Chronologie, Anachronisme. Ce dernier mot est aujourd’hui le seul usité.

MÉTAGEITNIES, s. f. pl. (Antiq. greq.) μετα-