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(voyez Julep) ; la seconde est une véritable espece de la préparation beaucoup plus connue sous le nom de potion (voyez Potion) ; & enfin la troisieme n’est autre chose que ce qu’on appelle goutte. Voyez Goutte, (Pharmacie).

Mixtura de tribus, (Phar. Mat. méd.) préparation qu’on trouve encore dans les livres sous le nom de mixtura simplex de tribus, & de spiritus carminativus de tribus. Ce n’est autre chose qu’un mélange d’esprit thériacal camphré & de sel ammoniac, secret de Glauber : & si elle est appellée mélange de trois, & non pas de deux, c’est qu’on compte les deux principes du sel ammoniac avant leur combinaison. La recette de la pharmacopée de Paris est la suivante. Prenez d’esprit thériacal camphré dix onces, d’esprit de vitriol deux onces, d’esprit de tartre rectifié, qui est un alkali volatil assez concentré, six onces, digérez dans un matras bien fermé pendant trois semaines. Les proportions de l’acide & de l’alkali sont ici mal déterminées, car elles ne doivent jamais l’être par le poids ou la mesure. Voyez Sel neutre. Ici donc comme ailleurs, il faut le prescrire au point de saturation, ou prescrire l’excès de l’un ou de l’autre, si par hasard on se propose que l’acide ou l’alkali domine dans cette préparation.

Secondement, il est inutile de digérer pendant si longtems : l’union convenable des trois ingrédiens est operée en très-peu de tems, & il suffit pour la hâter d’agiter pendant quelque tems le vaisseau dans lequel on a fait le mélange.

Cette mixture est un puissant cordial & sudorifique qu’on doit prescrire par gouttes mélées à quelque liqueur aqueuse appropriée. Ce remede est fort peu usité. (b)

MIZINUM, (Géogr. anc.) ville de la Galatie sur la route de Constantinople à Antioche, suivant l’itinéraire d’Antonin. (D. J.)

M N

MNEME CÉPHALIQUE, s. m. boume. C’est un baume que Charles duc de Bourgogne acheta d’un medecin anglois la somme de dix mille florins. Quelques-uns assurent qu’il est si efficace qu’il conserve dans l’esprit un souvenir perpétuel des choses passées ; il n’y a que ceux qui en ont fait usage, qui peuvent nous le dire. On le prépare de la maniere suivante :

Prenez suc de feuilles de mélisse, basilic, fleurs de tamaris, lys, primevere, romarin, lavande, bourache, genêt, de chaque deux onces ; roses, violettes, de chaque une once ; cubebes, cardamome, maniguette, santal citrin, carpobalsamum, iris, safran oriental, sariette, pivoine, thym, de chaque demi-once ; storax liquide, storax calamite, opopanax, bdellium, galbanum ; gomme de lierre, labdanum, de chaque six gros ; racine d’aristoloche longue, huile de térébenthine, de chaque cinq gros ; costus, genievre, baies de laurier, mastic, been, de chaque cinq gros.

Pulvérisez ce qui doit l’être, mêlez le tout ensemble, distillez-le par l’alambic à un degré de chaleur convenable, jusqu’à ce que l’eau soit séparée de l’huile. On en prend la grosseur d’une noix, & l’on s’en oint tous les jours les passages des narines & des oreilles pendant les deux premiers mois ; tous les trois jours les deux mois suivans ; deux fois par semaine pendant les deux autres mois, ensuite une fois toutes les semaines, & après tous les quinze jours, jusqu’à ce que l’année soit expirée. Il suffit après cela de s’en oindre une fois tous les mois. Sennert, Pract. lib. I. c. v.

MNEMOSINE, s. f. (Mythol.) la déesse de la mémoire. Elle étoit, selon Diodore, fille du Ciel & de la Terre, & sœur de Saturne & de Rhéa. On lui ac-

corde, dit le même auteur, non-seulement le premier

usage de tout ce qui sert à rappeller la mémoire des choses dont nous voulons nous ressouvenir, mais encore l’art du raisonnement. Jupiter, ajoutent les Poëtes, devint amoureux de Mnèmosine, & la rendit mere des neuf Muses. Pline, liv. XXXV. c. xj. parle d’un excellent tableau de cette déesse, fait par Philiscus ; & Pausanias nomme une fontaine sacrée de même nom, dans la Béotie.

MNIARA, (Géog. anc.) ville de la Mauritanie Césarienne, selon Ptolomée, l. IV. c. ij. Marmol prétend que c’est Hubec, bourgade du royaume d’Alger.

M O

MOATAZALITES ou MUTAZALITES, s. m. pl. nom d’une secte de la religion des Turcs, qui signifie séparés, parce qu’ils firent une espece de schisme avec les autres sectes, ou parce qu’ils sont divisés d’elles dans leurs opinions. Ils prennent le titre de l’unité & de la justice de Dieu, & disent que Dieu est éternel, sage, puissant, mais qu’il n’est pas éternel par son éternité, ni sage par sa sagesse, & ainsi de ses autres attributs, entre lesquels ils ne veulent admettre aucune distinction, de peur de multiplier l’essence divine. La secte qui leur est la plus opposée, est celle des Séphalites, qui soutiennent qu’il y a en Dieu plusieurs attributs réellement distingués, comme la sagesse, la justice, &c. Ricaut, de l’Emp. ottom.

MOATRA, voyez MOHATRA.

MOBILE, adj. (Méch.) se dit de ce qui est susceptible de mouvement, qui est disposé au mouvement. Voyez Mouvement.

La sphere est le plus mobile de tous les corps, c’est-à-dire le plus facile à mouvoir. Une porte est mobile sur ses gonds ; l’aiguille aimantée, sur son pivot, &c. Mobile se dit souvent par opposition à fixe. Voyez Fixe.

Premier mobile est le nom que les anciens Astronomes donnoient à un prétendu ciel de crystal qui, selon eux, enfermoit tous les autres, & qui les entraînoit avec lui dans son mouvement. Voyez Système.

Mobiles fêtes, sont des fêtes qui n’arrivent pas toujours le même jour ou le même mois de l’année, mais toujours le même jour de la semaine. Voyez Fête.

Ainsi Pâques est une fête mobile, étant attaché au Dimanche d’après la pleine lune qui suit immédiatement l’équinoxe du printems.

Toutes les autres fêtes se reglent sur celle-là, & en sont toutes les années à même distance ; ensorte que par rapport à Pâques, elles sont fixes : telles sont la Septuagésime, la Sexagésime, le Mercredi des cendres, l’Ascension, la Pentecôte, la Trinité, &c. Voyez chacun de ces jours à son article.

Mobile, parmi les Horlogers signifie une roue, ou quelque autre piece du mouvement d’une montre ou pendule, qui tourne sur des pivots. Ils appellent, par exemple, le barrillet le premier mobile. Dans une montre les derniers mobiles sont la petite roue moyenne, la roue de champ, la roue de rencontre, & le balancier. Les premiers sont le barrillet, la fusée, & la grande roue moyenne.

MOBILIAIRE, ou MOBILIER, s. m. (Jurispr.) se dit de ce qui est meuble de sa nature, ou qui est réputé tel, soit par la disposition de la loi ou par convention & fiction.

Quelquefois par le terme de mobilier, on entend tous les meubles meublans, linges, habits, argent comptant, grains, bestiaux, billets & obligations, & autres choses mobiliaires, ou réputées telles, Voyez Meubles. (A)