Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 10.djvu/681

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nent le haut de la poupe avec tous ses ornemens. On les appelle aussi courbatons.

Montant, (Marine.) c’est une piece de bois droite, sur laquelle est une tête de mort où passe le bâton ou la gaule d’enseigne de poupe.

Montans, terme d’Architecture ; ce sont des corps ou saillies aux côtés des chambranles des portes ou croisées, qui servent à porter les corniches & frontons qui les couronnent ; c’est ce que Vitruve appelle arrectaria.

Montant, terme de Bourrelier, ce sont deux bandes de cuir attachées aux extrémités d’en-haut des branches du mors, & qui vont aboutir au commencement de la tétiere. Voyez les fig. Pl. du Bourrelier.

Montans, pieces d’une grosse horloge ; ce sont des barres de fer qui font partie de la cage ; elles sont situées verticalement, & c’est dans leurs trous que roulent les pivots des roues.

On donne encore ce nom à des pieces semblables, dont on se sert dans les horloges de chambre, les réveils, &c. où elles sont ordinairement de cuivre. Voyez Horloge, Réveil, &c.

Montant, Monter ; on dit d’un arbre qui pousse bien, d’un bois qui s’éleve, qu’il monte bien. On dit encore le montant d’un arbre, pour exprimer son beau jet.

Montant ou Dard, c’est la tige qui sort du fond du calice d’une fleur, ce qui fait un montant en forme de dard, appellé le pistil.

Montant, en terme de Vergetier, est une corde à boyau, qui va du haut en bas d’une raquette.

Montant, en terme de Blason, il se dit non-seulement du croissant représenté les pointes en-haut vers le chef, mais encore des écrevisses, des épis & autres choses dressées vers le chef de l’écu.

Perrot à Paris, d’azur à deux croissans aculés d’argent, l’un montant, l’autre versé, au chef d’or, chargé de trois aiglettes de sable.

Montante, en Anatomie, nom d’une apophyse de l’os maxillaire, située à la partie supérieure latérale interne de la face antérieure de ces os. Voyez Maxillaire.

MONTANUS, s. m. (Anat.) un des treize muscles des levres ; le troisieme appartenant à la levre inférieure, est le quarré ou montanus. Il prend son origine à la partie antérieure & inférieure du menton & de la racine des dents incisives de la mâchoire inférieure, & va s’insérer au bord de la levre inférieure qu’il tire en-bas.

MONTARGIS, (Géograph.) ville de France dans l’Orleanois. Son nom latin du moyen âge est Mons Argisus pour Mons Argisi. Le roi saint Louis donna Montargis & tout le pays voisin à son fils Philippe. Louis XIV. le donna en appanage à son frere Philippe ; & c’est à ce titre que M. le duc d’Orleans en est aujourd’hui possesseur. Son ancien château bâti par le roi Charles V. tombe en ruines.

Montargis a un bailliage, un présidial, une coûtume particuliere réformée en 1531, & une belle forêt composée de 8300 arpens.

M. de Valois pensoit que le Vellaunodunum de César étoit Montargis ; mais il n’y a rien qui puisse appuyer ce sentiment que la seule autorité de ce savant homme. Montargis est une cité nouvelle du moyen âge, dans laquelle on ne trouve aucune trace d’antiquité, & dont la position ne quadre point avec le passage entier de César.

Cette ville est sur le Loin à 6 lieues de Nemours, 20 de Nevers, & 24 de Paris. Long. selon Cassini, 20. 14′. 30″. lat. 47. 59′. 55″.

Madame Guyon (Jeanne-Marie-Bouvieres de la Mothe) si célebre par ses écrits & ses disgraces, naquit à Montargis le 13 Avril 1648. On sait ses avan-

tures. Elle abandonna ses biens à ses enfans pour devenir

supérieure d’une communauté établie à Gex ; les regles de cette communauté n’ayant pas été de son goût, elle précha d’autres maximes, & se vit obligée de se retirer chez les Ursulines de Thonon, de-là à Turin, à Grenoble, à Verceil. Au milieu de toutes ses courses, elle composa plusieurs livres, entr’autres le Cantique des Cantiques, interpreté selon le sens mystique, & les Torrens spirituels. Elle se rendit à Paris pour sa santé, dogmatisa, & fut mise dans un couvent. Mais la protection toute-puissante de madame de Maintenon lui rendit la liberté ; elle vint à Versailles remercier sa bienfaitrice, vit l’abbé de Fénelon, alors précepteur des enfans de France, & gagna son amitié. Elle répandit bientôt dans Saint-Cyr ses sentimens, & madame de Maintenon l’abandonna. Alors elle fut renfermée au château de Vincennes, & ensuite à la Bastille ; elle en sortit, & se retira à Blois, où elle mourut le 9 Juin 1717, à 69 ans. Veuve dans une grande jeunesse, avec du bien, de la beauté & un esprit fait pour le monde, elle s’entêta, dt M. de Voltaire, de ce qu’on appelle la spiritualité, devint chef de secte, & finalement mit aux mains les deux plus grands hommes qui fussent alors dans l’Eglise, M. Bossuet & M. de Fénelon, qu’elle eut la gloire d’avoir pour disciple, & qu’elle appelloit son fils. (D. J.)

MONTAUBAN, (Géog.) ville considérable de France dans le Quercy, avec une généralité, une cour des aides, & un évêché suffragant de Toulouse, érigé en 1317, & qui vaut 24000 livres.

Montaubar est située sur le Tarn, à 14 lieues S. O. de Cahors, 11 N. de Toulouse, 145 S. O. de Paris. Long. 19. 5. lat. 44. 2.

Cette ville n’est pas ancienne ; elle a commencé par un monastere, nommé Mons Aureolus ; ensuite Alfonse, comte de Toulouse, bâtit en 1144 dans le voisinage la ville même. On croit qu’elle a pris le nom de Montauban de quantité de saules qui sont aux environs, que les Gascons appellent alba. Ses habitans embrasserent le calvinisme en 1572, & fortifierent leur ville dans les guerres de religion ; enfin le cardinal de Richelieu devenu premier ministre, en rasa toutes les fortifications.

Cette ville a donné la naissance à Pierre du Belloy, qui publia, en 1585, l’Apologie catholique. Henri III. le fit mettre en prison pour cet ouvrage, qu’il auroit dû récompenser ; mais Henri IV. plus éclairé, nomma du Belloy avocat-général au parlement de Toulouse. (D. J.)

MONTBAR, (Géog.) petite ville de France en Bourgogne dans l’Auxois, sur la riviere de Braine. Il y a un châtellenie royale, maréchaussée, grenier à sel, & une seule paroisse. Long. 21. 50. latit. 47. 40.

MONTBAZON, (Géogr.) bourg ou petite ville de France en Tonraine, avec titre de duché-pairie, érigée en 1588. Elle est agréablement située au pié d’une colline, à 3 lieues de Tours, 54 S. O. de Paris. Long. 18d. 22′. 24″. latit. 47d. 17′. 7″.

MONTBELLIARD, (Géogr.) ville d’Allemagne, capitale d’une principauté de même nom, aux confins de l’Alsace & de la Franche-Comté, entre Porentru & Bâle, au pié d’un rocher occupé par un fort château en façon de citadelle. Depuis 1653, le prince de Montbelliard a voix & séance dans le college des princes de l’empire. Les traités de Riswick & de Bade maintinrent la souveraineté à ce prince. Louis XIV. s’étant rendu maître de la ville en 1674, la fit démanteler. Elle est située proche l’Alaine & le Doux, à 12 lieues O. de Bâle, 15 N. O. de Besançon, 80 S. E. de Paris. Long. 24. 40. latit. 47. 38.

MONTBRISON, (Géogr.) ville de France dans