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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 10.djvu/914

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ce défaut par le moyen d’un verre concave placé contre l’œil & l’objet. Car ce verre ayant la propriété de rendre les rayons plus divergens avant qu’ils arrivent à l’œil (voyez Verre & Lentille), les rayons entrent donc plus divergens dans l’œil, que s’ils partoient directement de l’objet, & par conséquent ils se munissent plus tard au fond de l’œil qu’ils ne feroient s’ils partoient de l’objet même. En effet, la formule donnée au mot Lentille, fait voir que plus la distance y de l’objet à la lentille est petite, c’est-à-dire, plus les rayons incidens sont divergens, plus le foyer est éloigné ; puisque est la même chose que quantité d’autant plus grande, que y est plus petite. Or, le crystallin peut être regardé comme une lentille ; donc quand l’œil myope est armé d’un verre concave, le foyer du crystallin est plus long, & peut par conséquent tomber alors au fond de l’œil, ce qui est nécessaire pour la vision distincte. Voyez Vision. (O)

MYOPIE, s. f. (Chirurgie.) courte vue : on appelle myopes ceux qui ont la vue courte, qui ne voyent les objets que de fort près & en clignant les yeux.

La cause de la myopie est la trop grande convexité de la cornée transparente, qui fait que les rayons visuels sont trop convergens, c’est-à-dire, qu’ils se réunissent avant que de tomber sur l’organe immédiat de la vue.

Pour réparer ce vice de conformation, il faut se servir de lunettes concaves ; c’est le seul moyen d’appercevoir les objets un peu éloignés. (Y)

MYOSHORMOS, (Géog. anc.) c’est-à-dire le port de la Souris, port d’Egypte, que Pline & Ptolomée mettent sur la mer Rouge, & qu’Arrien nous donne pour un des plus célebres de cette mer. On le nomma par la suite des tems le port de Vénus, & Strabon, liv. XVI. le connoit sous ces deux noms. M. Huet prétend que le nom moderne du port de la Souris, est Casir. (D. J.)

MYOTOMIE, s. f. (Anatomie.) c’est une partie de l’Anatomie qui décrit la méthode que l’on doit observer dans la dissection des muscles.

Ce mot est composé du grec μυον, muscle, & τομη, dissection.

Cowper, Myotomia reformata, à Londres 1695, in-8°.

Cowper, Myotomia, à Londres 1724, in-fol.

MYRCINUS, (Géog. anc.) ville de Thrace, que Thucydide met sur le bord du fleuve Strymon, & qu’Appien place au voisinage de Philippes.

MYRE, (Géog. anc.) Myra, ville de Lycie, où S. Paul s’embarqua sur un vaisseau d’Alexandrie pour se rendre à Rome. Le texte latin des actes des apôtres, chap. xvij. V 5. porte Lystram au-lieu de Myram qui est dans le grec ; mais c’est une faute, car, 1°. Lystres est dans la Lycaonie, & non pas dans la Lycie ; 2°. Lystres n’étoit point une ville maritime. Myre s’appelle aujourd’hui Strumita, à ce que dit l’Itinéraire de Stunica, cité par Ortelius. (D. J.)

MYREPS, (Hist. nat.) nom sous lequel on a voulu désigner le lapis lazuli. Voyez cet article.

MYRIADE, s. f. (Hist. anc.) nombre de dix mille ; de-là est venu myriarcha, capitaine ou commandant de dix mille hommes.

MYRIONIME, ou qui a mille noms, (Hist. anc.) titre qu’on donnoit à Isis & à Osiris, parce qu’ils renfermoient, disoit-on, sous différens noms, tous les dieux du paganisme ; car Isis adorée sous ce nom en Egypte étoit ailleurs Cybele, Junon, Minerve,

Vénus, Diane, &c. & l’Osiris des Egyptiens étoit ailleurs connu sous les noms de Bacchus, Jupiter, Pluton, Adonis, &c. (G)

MYRINE, (Géog. anc.) Myrina, les anciens géographes distinguent quatre villes de ce nom, 1°. Myrine, ville de l’Æolide, qu’on nomme présentement Marhani, selon Leunclavius. 2°. Myrine dans l’île de Lemnos, selon Pline, liv. IV. chap. xij. & Ptolomée, liv. III. chap. xiij. Belon l’appelle Lemno. 3°. Myrine, ville de Troade selon Strabon, liv. I. c. ij. pag. 573. 4°. Myrine, ville de l’île de Crete, que Pline met dans les terres ; le P. Hardouin croit qu’il faut lire Mycene pour Myrina, mais une telle correction devroit être appuyée de l’autorité de quelques manuscrits. (D. J.)

MYRLÉE, (Géogr. anc.) Myrleia, ville de la Bythinie, à l’orient de l’embouchure de la riviere Rhyndacus, sur la Propontide, entre les villes de Cysique & de Prusse ; elle fut bâtie par Myrlus, chef des Colophoniens, dit Etienne le géographe. Philippe, roi de Macédoine, fils de Démetrius pere de Persée, la saccagea, & la donna à Prusias roi de Bythinie son gendre, qui l’ayant rétablie la nomma Apamée, du nom de sa femme, à ce que nous apprend Strabon, liv. XII. pag. 363. Elle portoit ce dernier nom du tems de Pline, sicut Apamæa, quæ nunc Myrlaea Colophoniorum, mais cet historien a tort de la mettre dans les terres, intus, car elle étoit sur la côte du consentement même de Ptolomée, liv. V. chap. j. enfin elle reçut une colonie romaine. (D. J.)

MYRMECIAS, s. m. (Hist. nat.) nom vague donné par quelques auteurs à des pierres sur la surface desquelles on remarque des especes d’excroiscences : on ne dit point de quelle nature elles étoient.

MYRMECITES, s. m. (Hist. nat.) nom donné par quelques auteurs à une petite pierre semblable à une fourmi : d’autres prétendent que ce nom est dû à du succin qui renferme un de ces insectes.

MYRMECISON, (Medecine.) épithete d’une espece de pouls, qui signifie la même chose que formicans ou fourmillant.

MYRMECIUM, ou MYRMETIUM, (Géog. anc.) ville de la Sarmatie, dans la Chersonese taurique. (D. J.)

MYRMIDONS, (Géogr.) Myrmidones, habitans de l’ile d’Egine. Les Poëtes ont feint qu’ils prirent cette dénomination des fourmis qui furent changées en hommes à la priere d’Eaque, roi de cette île ; mais ce sobriquet leur fut donné, parce que fouillant la terre comme les fourmis, ils y mettoient ensuite leurs grains, & parce que n’ayant point de briques, ils se logeoient dans des trous qu’ils creusoient en terre. Ce nom de Myrmidon devint ensuite commun à tous les Thessaliens, à ce que prétend Philostrate. (D. J.)

MYRMILLONS, (Histoire anc.) sorte de gladiateurs de l’ancienne Rome, appellés aussi Murmuliones. Turnebe fait venir ce mot de Myrmidons : d’autres croyent que ce nom vient du grec μυρμυρος, qui signifie un poisson de mer, tacheté de plusieurs couleurs, dont Ovide fait mention dans ses Halieutiques, & que ces gladiateurs furent ainsi nommés, parce qu’ils portoient la figure de ce poisson sur leur casque, ils étoient outre cela armés d’un bouclier & d’une épée. Les Mirmillons combattoient ordinairement contre une autre espece de gladiateurs appellés Retiaires, du mot rete, filet de pêcheur, dans lequel ils tâchoient d’embarrasser la tête de leurs adversaires. On appelloit encore les Myrmillons Gaulois, soit que les premiers fussent venus des Gaules, soit qu’ils fussent armés à la gauloise. Aussi les Retiaires en combattant contre eux avoient-ils cou-