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rement de la queue des chevaux, des chiens & des chats.

Nœud de collier, c’est chez les Metteurs-en-œuvre des especes de rosette de plusieurs feuilles en pierreries, dont les dames se servent quelquefois au lieu de collier. Il y en a qu’on appelle nœuds bouffans, parce qu’ils sont plus touffus & plus épanouis que les autres.

Nœud, terme de Marchand de modes ; se dit pareillement des choses qui servent à en attacher & à en nouer d’autres ensemble, ou du-moins qui semblent servir à cet usage, quoiqu’elles ne soient le plus souvent que de pur ornement. Tels sont les nœuds de chapeau, les nœuds d’épaule, les nœuds d’épée, & les nœuds de diamans, de rubis, de perles, ou autres pierreries. Les Lapidaires & Joailliers montent & vendent ceux-ci ; les autres sont du commerce des Tissutiers-Rubanniers, & des Marchands-Merciers qui font le commerce de la rubannerie. Savary, (D. J.)

Nœud à quatre, en terme de Marchand de modes ; est un ornement de ruban noué en deux feuilles de chaque côté. On fait aussi des nœuds à deux feuilles, mais plus rarement, parce qu’ils garnissent moins.

Nœud d’épaule, en terme de Marchand de modes, est une aiguillette de plusieurs doubles de rubans d’or ou d’argent, & même de soie, à chaque bout inférieur desquels on attache des pentes ; voyez Pentes. Les autres, assemblés l’un sur l’autre, se plissent le plus près qu’il est possible, se percent d’une boutonniere, ou se cousent à l’habit.

Nœud d’épée, en terme de Marchand de modes ; est un ruban de telle ou telle grandeur, uni ou broché, &c. à un bout duquel on fait un nœud à quatre, & que l’on tourne par l’autre autour de la branche de l’épée. Quelquefois on attache une pente sous le nœud à quatre pour plus grand enjolivement. Voyez Nœud à quatre & Pente.

Nœud de manches, en terme de Marchand de modes ; sont des nœuds de rubans à quatre feuilles que l’on attache sur la manche de la robe d’une dame, juste au pli du bras en-dessus. Ces rubans doivent être de même couleur que le reste de la parure. Voyez Parure.

Nœud d’aiguiere ou autre ouvrage, en terme d’Orfevre en gros ; c’est un ornement qu’on voit entre le corps & le pié d’une aiguiere ou autre ouvrage. Il est enrichi de plusieurs moulures qui se succedent en s’avançant l’une sur l’autre jusqu’au milieu du nœud.

Nœud, terme de Plomberie ; c’est l’endroit par lequel on joint ensemble avec de la soudure deux ou plusieurs tuyaux de plomb. Un mémoire sur le prix des ouvrages de Plomberie, porte que les tuyaux de plomb pour les fontaines, soudés de long avec nœuds de soudure pour les joindre, se paient quatorze livres dix sols le cent pesant en œuvre, y compris les tranchées pour les mettre en place, & le remplissage des tranchées.

Nœuds, (Rubannier.) Lorsqu’on ajoute une piece au bout de celle qui finit, & que l’on veut que l’ouvrage soit d’un même morceau, voici comme il faut s’y prendre : on coupe une partie des fils de cette piece ajoutée d’inégale longueur à l’autre partie de la même piece, ensuite on en fait autant à la piece qui finit, observant que la partie courte de l’une doit s’unir avec la partie longue de l’autre ; & cela pour éviter que tous les nœuds de cette jonction ne se trouvent en un seul & même tas, ce qui causeroit une extrème difformité dans l’ouvrage, outre que le travail en deviendroit très-difficile par la confusion de cet assemblage de nœuds. Ces extrémités, ainsi coupées inégalement ; sont unies ensemble par

le moyen d’un nœud à chaque brin de soie, avec celui qui lui doit succéder : on entend assez qu’un court doit être noué avec un long, ou un long avec un court ; par conséquent les nœuds se trouvent partagés en deux distances, ce qui fait moins d’effet dans l’ouvrage & y cause moins de difformité.

Nœuds des rames, terme de Rubannier : voici ce que c’est. Après l’entier passage des rames, comme il a été enseigné à son article, & supposant toujours, ainsi que nous avons fait jusqu’à présent, un dessein à six retours, il faut former les nœuds ; & voici comment : toutes les rames en général arrangées, comme il a été dit, sur les rouleaux & à-travers leurs differentes grilles, sont actuellement attachées à leur pierre, il faut les prendre six à six pour faire un nœud. Ces six rames seront prises sur le premier rouleau du porte-rames de devant, mais dans six grilles différentes, on les passera plusieurs fois entre les doigts pour leur donner une égale tension, ce qui veut dire qu’il n’y en ait point de plus lâche l’une que l’autre ; ensuite on les attache ensemble par un même nœud, c’est à-dire que les six rames forment ce nœud, & c’est à l’extrémité de ces six rames que l’on attache la lissette, ceci regarde également le glacis, comme la figure. Voyez Figure, Glacis, Rouleaux, Rames & Lissettes.

Nœud, s. m. terme de Sculpteurs & de Marbriers. On appelle de la sorte, en terme de sculpteurs & de marbriers, des endroits qui se trouvent dans le marbre à peu-près comme les nœuds qui sont dans le bois. Ils sont si durs que les meilleurs outils rebroussent contre. On se sert ordinairement de la marteline pour les enlever. Ces nœuds sont toujours un défaut dans les marbres, particulierement dans les marbres blancs. (D. J.)

Nœud, terme de Serrurerie, est en terme de serruriers & d’ouvriers sur métaux, qui montent des ouvrages à charnieres, ces divisions élevées, rondes, & percées dans le milieu, qui s’emboîtent les unes dans les autres, & qui sont toutes traversées & liées ensemble par une broche ou un clou rivé.

Il y a des fiches à plusieurs nœuds ; celles qu’on appelle fiches à chapelet, en ont quelquefois au-delà de vingt.

Nœud, terme de Tisserand, c’est un nœud très-ferme, & qui n’est point sujet à se lâcher, dont les Tisserands & les autres ouvriers qui travaillent de la navette, se servent pour rejoindre les fils de la chaîne ou de la trame de leurs ouvrages qui se rompent en travaillant.

On dit esnouer un drap, une étoffe de laine, pour dire, en ôter ces sortes de nœuds avec de petites pinces de fer.

Nœud, terme de Verrerie, est ce gros bouton ou épaisseur de verre qui reste au milieu de ce que les vitriers appellent un plat de verre. On nomme aussi ce nœud la boudine & l’œil de bœuf.

Nœuds, terme de Chasses, morceaux de chair qui se levent aux quatre flancs du cerf.

NOFESCH, (Litholog. sacrée.) mot hébreu qui signifie quelque pierre précieuse ; mais quelle est cette pierre précieuse ? les commentateurs du vieux Testament sont encore à le savoir. Voici la conjecture la plus heureuse. Nofesch paroît dériver de la racine fuch, qui veut dire une escarboucle, un rubis ; or comme dérivant de cette racine, il est naturel de penser qu’il désigne une pierre rouge, & point une pierre d’une autre couleur. Mais puisque fuch veut dire un rubis, nofesch signifiera quelque pierre précieuse approchante du rubis par la couleur ; ce sera donc vraissemblablement le grenat, & même d’autant mieux que la langue hébraïque n’a point