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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 11.djvu/940

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chaîne de dix à douze livres, il faut environ un seau d’eau, & une livre de rature.

Pour faire la colle de parchemin, il faut faire bouillir la rature dans de l’eau claire, plus ou moins de tems, suivant que l’on veut qu’elle soit plus ou moins forte par rapport à l’usage qu’on en veut faire, & ensuite la passer ou couler à-travers une chausse, drapeau ou tamis. Dictionn. du Comm.

PARCHEMINIER, s. m. (Commerce.) ouvrier & marchand qui achete des Mégissiers le parchemin en croûte, & le prépare ensuite pour le mettre en état de recevoir l’écriture, en en ratissant la superficie sur le sommier avec un fer tranchant.

A Paris, les Parcheminiers forment une communauté, dont les statuts ont été dressés en 1545 & 1550. sous les regnes de François I. & Henri II. & depuis ont été augmentés par Louis XIV en 1654.

Ces statuts portent entr’autres choses, que nul ne sera reçu maître Parcheminier, s’il n’a fait quatre ans d’apprentissage, servi les Maîtres trois ans en qualité de compagnon, & fait chef-d’œuvre.

Que les fils de Maîtres sont exempts de l’apprentissage & du chef-d’œuvre, & sont reçûs sur le certificat de capacité que leur donneront les Maîtres chez qui ils auront travaillé.

Que les Compagnons qui épousent des veuves ou filles de Maîtres, peuvent être reçus sans chef-d’œuvre, pourvû qu’ils aient fait leur apprentissage.

La communauté des Parcheminiers est régie par deux maitres, jurés, qu’on renouvelle tous les deux ans, & qui prêtent le serment par-devant le procureur du roi du châtelet.

Quand ces Jurés veulent aller en visite, ils sont obligés de se faire assister par quatre maîtres-jurés Parcheminiers de l’université, qui sont des Parcheminiers distingués qui agissent sous les ordres du recteur dont ils ont pris des lettres.

PARCHIM, (Geog. mod.) ville d’Allemagne, capitale d’un bailliage dans le cercle de la basse-Saxe, au duché de Meckelbourg, sur l’Elde. Long. 29. 50. lat. 53. 36. (D. J.)

PARCHONNIER, s. m. (Jurisprud.) est dit par corruption dans certaines coutumes pour personnier. Voyez ci-après Personnier ; on dit aussi Parthonnier.

PARCLOSES, s. f. (Marine.) ce sont des planches qu’on met à fond de cale sur les pieces de bois nommées vitonnieres ; ces planches sont mobiles, & elles se levent quand on veut voir si rien n’empêche le cours des eaux qui doivent aller à l’archipompe.

PARCOURIR, v. n. (Gramm.) c’est visiter rapidement ; j’ai parcouru cette contrée. Quelquefois, l’idée accessoire de rapidité ne s’y joint pas, mais celle au contraire d’exactitude. Parcourir un écrit, c’est y donner un coup d’œil rapide. Pour juger sainement un ouvrage, il ne suffit pas d’en parcourir les feuillets. On dit, j’ai parcouru des yeux l’assemblée, sans y découvrir celle que j’y desirois.

Parcourir les coutures & changer les étoupes, (Marine.) c’est les visiter pour calfater où il en est besoin.

PARCOURS, s. m. (Droit féodal.) c’est société, usance & coutume ; ce vieux mot que l’on trouve dans quelques coutumes, signifie société, union, entre certaines villes & certains villages. Le parcours est, selon Ragneau, une ancienne société entre villes & les pays de divers seigneurs, pour la commodité du commerce. Pithou dans ses mémoires a dit ; quant au droit de société, qui a été autrefois entre quelques pays & villes de ce royaume, étant alors sous divers seigneurs pour la commodité du commerce ; il étoit appellé droit de marche, de parcours & entrecours, & non de pariage, comme aucuns ont voulu dire, dont nous avons exemple au parcours

ancien de Champagne & de Barois, &c.

Chopin, dans son traité du Domaine, a fait mention d’une ancienne transaction passée entre l’abbé de Mousson & le duc de Réthel, par laquelle les sujets furent liés & associés les uns avec les autres, & le parcours des hommes d’une seigneurie à l’autre.

Quand le parcours ou l’entrecours, dit M. de Lauriere, étoit fait entre deux seigneurs qui avoient droit de souveraineté, c’étoit une société au moyen de laquelle, les sujets d’un de ces seigneurs pouvoient librement & sans danger de tomber dans la servitude de corps, se venir établir dans l’état de l’autre. Le parcours contracté entre deux seigneurs, étoit fait ou au sujet de leurs étagiers & de leurs hommes de corps, ou des bestiaux de leurs sujets. Quand il concernoit les hommes de condition servile, c’étoit une société au moyen de laquelle l’étagier & l’homme de corps d’un seigneur, pouvoit aller s’établir dans le fief & la justice d’un autre, & prendre femme de sa condition dans la terre de l’autre seigneur, sans danger de formariage. Le parcours pour les bestiaux étoit une société entre deux seigneurs ou deux villages, au moyen de laquelle les sujets de l’un pouvoient mener paître leurs bestiaux dans les vains pâturages de l’autre ; ce parcours est encore en usage. Voyez les coutumes du comté de Bourgogne. De Lauriere. (D. J.)

PARDALION, (Hist. nat.) quelques auteurs ont employé ce nom pour désigner une agate semblable à la peau d’une panthere.

PARDAOS DE RÉALE, (Monnoies.) on nomme ainsi les réales ou pieces de huit, qui sont les seules de toutes les monnoies d’Espagne, qui ayent cours aux Indes.

Ces pardaos ou piastres, car la réale de huit & la piastre sont la même chose, ont un certain prix fixe, au-dessous duquel elles ne baissent jamais ; mais elles haussent assez considérablement, lorsque quelquefois les négocians en veulent amasser des parties considérables pour envoyer à la Chine, où elles sont fort estimées ; on les échange avec de l’or.

PARDENE, (Géog. anc.) contrée de la Gédrosie ; on donnoit le nom de pardene à tout le milieu de la Gédrosie, selon Ptolomée, l. VI. c. xxj. (D. J.)

PAR-DESSUS-DE-VIOLE, s. m. (Lutherie.) instrument à cordes & à archet, dont la construction est en tout semblable à celle du dessus-de-viole, au-dessus duquel il sonne la quarte. Voyez Viole & la table du rapport de l’étendue des instrumens, & la fig. Pl. XI. de Lutherie, fig. 3.

PAR-DEVANT, (Charpentier.) par-devant & par-derriere sont des especes d’entre-toises fort larges qui entretiennent le chassis bas d’une lucarne guitarde, & qui forment une espece de plancher.

PARDIGLIO, s. m. (Hist. nat.) nom donné par Imperatus à un marbre d’un gris de cendre qui a aussi été nommé marmor palumbinum.

PARDON, EXCUSE, (Synon.) on fait excuse d’une faute apparente ; on demande pardon d’une faute réelle ; l’un est pour se justifier & part d’un fond de politesse ; l’autre est pour arrêter la vengeance, ou pour empêcher la punition, & désigne un mouvement de repentir ; le bon esprit fait excuse facilement ; le bon cœur fait pardonner promptement. Girard.

Pardon, en terme de Droit canon & de Théologie ; est une indulgence que le pape accorde pour la rémission des peines temporelles dûes au péché, & qui doivent être expiées en cette vie par la pénitence, ou en l’autre par les peines du purgatoire. Voyez Indulgence & Purgatoire.

Le tems célébre pour les pardons est celui du jubilé. Voyez Jubilé.