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poids est trop haut & qu’on veut le faire baisser. Le contrepoids doit être infiniment plus leger que le poids. La chaîne se dit de toutes les soies, fils, &c. qui viennent de dessus les ensouples de derriere, & servent avec la trame à former le corps de l’ouvrage. Le chassis sont quatre barres de bois assemblées à mortaises & tenons, qui arrêtent par le haut les quatre piliers du métier. La corde à encorder est une corde double laquelle on enroule sur l’ensouple de devant pour ménager la soie, jusqu’à ce qu’il y ait suffisamment d’ouvrage fait pour le rouler au lieu & place de la corde ; elle sert encore pour conduire les fins de chaîne autant près qu’il est possible quand les pieces finissent. Le petit chevalet est une planchette étroite suspendue par deux ficelles, servant à tenir stable l’ouvrage sous le pas de l’ouvrier. Le canon ou tuyau, petit canon percé d’outre en outre d’un trou rond & égal qui sert à recevoir la brochette de la navette ou sabot dans laquelle il doit entrer ; son usage est d’être rempli dans chaque ouvrage de ce qui compose la trame, voyez Trame. Le couteau à velours est assez connu par ce qui précede ; il doit être si égal dans la partie qui passe dessous la soie des roquetins, que cette même partie doit être passée à la filiere jusqu’au couteau, c’est-à-dire à une filiere brisée. Cette égalité est nécessaire pour que le velours soit uni, sans quoi il seroit rempli d’inégalités, ce qui s’appelle écheller en terme de l’art. Le congé est la permission donnée à un maître par un autre, d’occuper un compagnon qui aura quitté le dernier. La casse est une espece de peigne d’acier & de corne, dont on ne se sert plus aujourd’hui, les véritables peignes tout d’acier étant infiniment au-dessus pour la force & la durée. Le contre-marcher est l’action de revenir sur ses pas, tant par la marche que par le retour dans un ouvrage façonné. La coignée est un outil pour frapper les ouvrages forts de la basse-lisse, au défaut du doigtier. Les charges, voyez Poids & Contrepoids. La coulette est un instrument pour enfiler le bobines, canons, &c. que l’on veut tracaner ou sur vuider. Chommer, c’est cesser de travailler faute de matiere ou autre chose. La centaine est un lien qui est formé du fil de l’écheveau, & qui l’arrête & le serre dans un endroit. La couronne est une piece de l’ourdissoir assez inutile, parce que la broche du moulin qu’elle retient passant au-dessous dans la croisée de la cage, est suffisamment arrêtée. Les cremailleres sont des machines pour alonger ou raccourcir les rames. Les contrepoids, voyez Poids ; il y a des petits contrepoids qui servent à retenir les fils du glacé. Le cours des marches se dit de l’action de marcher toutes les marches qui composent son ouvrage. La course de rame, c’est le passage de la quantité le rames dont un retour est composé. Les coquilles sont des agrémens qui se font sur les galons. Le clinquant est une lame d’or ou d’argent très-en usage aujourd’hui dans les galons. Couché se dit de la trame où la dorure qui passe au-travers de l’ouvrage est bien tendue également. Le carton sert à tenir les navettes d’un ouvrage qui en est chargé par la figure. Le canon à devider ou canon percé dans lequel on fait un trou en travers, sert à retenir le bout de la broche des ouvriers ou ouvrieres qui devident à la main. Le déchet est la diminution sur la marchandise à ouvrer ou ouvrée.

Démonter, c’est dépasser un patron pour en passer un autre. Doigtier, voyez la planche. Deux coups, dans le galon, se dit de l’action de rapporter le troisieme coup de navette au premier, & le quatrieme au second, pour donner plus de brillant au galon, & couvrir plus aisément la soie de la laine avec la duite. La duite, c’est ce qui passe au-travers de la chaîne, soit trame ou filé pour faire corps d’ouvrage. La dent de rat est un ornement pour le galon. Devider, c’est l’action de mettre la soie sur des rochets ou canons ;

on devide au rouet à quatre guindres ou avec la main : le rouet à quatre guindres conduit quatre rochets ; & avec la main on ne peut en mener qu’un.

L’ensouple de devant est une piece de bois ronde sur laquelle s’enroule l’ouvrage à mesure qu’il se travaille. L’ensouple de derriere est une piece de bois sur laquelle est enroulée la chaîne. La molette est une espece de peigne de bois ou rateau, servant à mettre les soies en largeur sur les ensouples. Emprunter, c’est faire servir la bouclette d’une haute lisse à plusieurs rames quand le patron ou le dessein le permet. L’épingle est un petit outil de fer ou de laiton, servant à faire le velours frisé ou qui n’est pas coupé. Eplucher, remonder, c’est nettoyer toutes les soies qui entrent dans les différens ouvrages. L’écheveau se dit de la soie qui n’est pas devidée. L’écagne est un écheveau partagé en une ou plusieurs parties, lorsqu’il se trouve trop gros ; cette opération facilite le devidage. Etoffes s’entend de toutes les matieres qui servant à la fabrication des rubans, galons, &c. Eraille, écorchure, se disent lorsque la lame du filé est enlevée de dessus la soie. Ce mot se dit encore des ouvrages fabriqués qui ont des écarts ou inégalités faites avant ou après la fabrication. Effilés, voyez Franges. L’échantillon est une petite longueur de quelqu’ouvrage que ce soit, laquelle est suffisante pour montrer le dessein. L’estissu ou les estisseuses sont des petites broches de fer servant à porter les roquetins, rochets & canons qu’on veut faire tourner. Les effiloques. sont des franges que les mauvais ouvriers font aux lisieres de leurs ouvrages ; c’est encore toutes les soies doublées, soit organsin ou trame, dont un bout a manqué sur le moulin, & qu’on a laissé courir sans le reprendre à l’endroit où le second brin avoit cassé. Encroiser, enverger, c’est passer les fils sur des verges de façon qu’alternativement il y en ait un dessous & un dessus, pour qu’on puisse les prendre de suite quand on les passe dans les maillons & dans les lisses, Encroix, chevilles plantées pour ranger les fils.

Les fleurs-de-lis sont un ornement qui garnit les lisieres des différens ouvrages. Les fleurs, des imitations de toutes les fleurs naturelles, ou autres exécutées dans l’ouvrage. Frapper fort, c’est frapper avec le battant l’ouvrage, autant que la force qu’on veut lui donner l’exige. Fourché se dit lorsqu’un patron est tellement symmétrique que les deux côtés se ressemblent parfaitement. Il y a des fourchés à pointe & des fourchés à chemin ; les fourchés à pointe exigent que les deux lissettes du milieu se joignent & n’en composent qu’une pour ainsi dire ; les deux lissettes de la rive ou du côté de la lisiere se répondent aussi, de façon qu’elle ne forment qu’une espece d’arc. Les fourchés à chemin sont différens ; ils ne font point de pointe, & la lissette du bord répond à celle du milieu dans l’autre moitié de l’ouvrage. Les franges sont des ornemens de la rubanerie ; il y en a de plusieurs façons. Le freluquet est un petit poids pour tenir en raison les branches de velours, différent de celui qui tient le roquetin arrêté. Voyez alonges des potenceaux. Les fuseaux, dans la fabrique des aiguilles, sont une espece de broche quarrée servant à faire tomber la lissette à laquelle chaque fuseau est attaché. Les fuseaux sont de fer dans la rubanerie, & dans la fabrique les aiguilles sont de plomb. Leur longueur dans les uns & les autres est de neuf à dix pouces. Le filé s’entend du fil d’or ou d’argent qu’on emploie dans les ouvrages de rubanerie. Le fond se dit des chaînes de livrée qui forment le corps de l’ouvrage. Il y a deux sortes de fond, le gros fond & le fond fin ; le gros fond & la figure levent ensemble, & le fin fond leve séparément. La fougere est un agrément. Le franger est un ouvrier qui fait la frange. La figure se dit des soies des chaînes de couleur qui figurent dans l’étoffe suivant le dessein ; dans le galon de livrée elles forment le