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tions fréquentes à des endroits préparés à ce dessein, & dans lesquels on exposoit les statues d’Isis & d’Anubis.

On appelloit mansiones ces sortes de repos ; c’étoit l’office du pausaire de les régler.

Suivant une inscription citée par Saumaise, il paroît que les Romains avoient une espece de college, ou un corps de pausaires. Voyez College.

Le nom pausaire, pausarius, se donnoit aussi à un officier des galeres romaines, qui faisoit le signal aux rameurs, & qui marquoit le tems & les pauses, afin qu’ils puissent tous agir de concert & ramer ensemble. Voyez Galere.

On se servoit pour cela d’un instrument de musique. Hyginus dit que dans le vaisseau des Argonautes Orphée faisoit cet office avec son luth.

PAUSANIES, s. f. pl. (Antiq. greq.) παυσάνεια, fêtes accompagnées de jeux où les seuls citoyens de Sparte étoient admis pour disputer le prix. Cette fête tiroit son nom de Pausanias, général des Spartiates, sous les ordres duquel les Grecs vainquirent Mardonius à la fameuse bataille de Platée. Depuis ce tems il y eut toujours un discours en l’honneur de ce grand capitaine. Potter. Archæol. greq. liv. II. chap. xx. t. 1. pag. 424. (D. J.)

PAUSE, s. f. (Gramm.) cessation d’action, ou repos momentané. On fait une pause en parlant, en lisant & en travaillant à quoi que ce soit.

Pauses, s. m. pl. (Marine.) ce sont des bateaux fort larges & fort longs, dont les étrangers se servent à Arcangel en Moscovie, pour porter les marchandises à bord.

Pause, en Musique, est un intervalle de tems qui se doit passer en silence. Voyez Silence, Tacet.

Le nom de pause peut s’appliquer à des silences de différentes durées ; mais communément il s’entend de la valeur d’une mesure pleine.

La pause se marque par un demi-bâton, qui partant d’une des lignes de la portée, descend jusqu’à la moitié de l’espace compris entre cette ligne & la ligne qui est immédiatement au-dessous. Quand on a plusieurs pauses à marquer, alors on doit se servir des figures dont j’ai parlé au mot Baton.

A l’égard de la demi-pause, qui vaut une blanche ou la moitié d’une mesure à quatre tems, elle se marque comme la pause entiere, à la différence que la pause tient à une ligne par le haut, & que la demi-pause y tient par le bas. Voyez la figure de l’une & de l’autre, Pl. de Musique.

Il faut remarquer que la pause vaut toujours une mesure juste, dans quelque espece de mesure qu’on soit ; au lieu que la demi-pause a une valeur fixe & invariable, qui est la blanche ; de sorte que dans toute mesure qui vaut plus ou moins d’une ronde ou de deux blanches, on ne doit point se servir de la demi-pause pour marquer une demi-mesure, mais des autres silences qui en expriment la juste valeur. Voyez Silence, Soupir, Demi-soupir, &c.

Quant à cette autre espece de pause connue dans nos anciennes musiques sous le nom de pauses initiales, parce qu’elles ne se plaçoient jamais qu’immédiatement après la clé, & qui servoient non à exprimer des silences, mais à déterminer le mode ; ce nom de pause ne leur fut donné qu’abusivement & mal-à-propos. Voyez Baton, Mode. (S)

Pause, en terme de Batteur d’or, est proprement le tems qu’on emploie à battre l’or suffisamment pour le retirer d’un outil, apparemment parce que l’ouvrier est censé avoir frappé sans relâche.

PAUSEBASTOS, s. m. (Hist. anc. des pierres préc.) nom d’une pierre précieuse consacrée à Venus, & qu’on appelloit aussi paneros ; il semble que c’étoit une très-belle agate.

PAUSICAPE, s. m. (Hist. d’Athènes.) παυσικάπη,

espece de punition chez les Atheniens ; c’étoit une machine ronde dans laquelle on mettoit le col du patient de telle maniere, qu’il ne pouvoit pas lever sa main vers sa tête. Potter. Archeol. græcq. t. I. p. 131.

PAUSILYPE, (Géogr. mod.) en latin Pausilypus, en italien monte di Posilipo, montagne du royaume de Naples, dans la Campanie, délicieuse, fertile en vins délicats, & en toutes sortes d’excellens fruits. Elle regarde d’un côté la mer de Pouzzol, & de l’autre la ville de Naples, dont elle forme le petit golfe, en s’avançant dans la mer vis-à-vis la petite île de Nisida, qui semble en avoir été détachée. Vedius Pollio y avoit une belle maison de plaisance au bord de la mer ; on en voit encore des restes. Il la légua à Auguste au rapport de Dion ; pas loin de-là étoient les réservoirs de Lucullus, & un temple octogone de Neptune, que le vulgaire appelle l’école de Virgile ; vis-à-vis est un écueil que les Poëtes ont appellé cuploca, qui veut dire heureuse navigation, aujourd’hui la caïola, à cause de sa figure qui ressemble à une cage. Sannazar a son tombeau dans l’église des servites de Pausilype. Mais le plus singulier de cette montagne, c’est qu’elle est percée par une grotte longue d’un mille, haute de 40 ou 50 piés, & large d’environ 3 toises, ce qui fait que deux carosses y peuvent passer de front ; cette grotte creusée en forme de chemin, abrege la route de Naples à Pouzzols, sans être contraints d’aller par mer, & de monter ou descendre cette montagne ; le chemin est uni, & quand il pleut, on se trouve à couvert, mais on y est étouffé par la poussiere, on y est privé du jour ; il faut se coller contre le mur pour n’être pas heurte par ceux qu’on rencontre dans la même route ; & s’il arrive quelqu’accident aux voitures & aux chevaux, il est difficile d’y remédier, faute de lumiere ; cependant bien des gens sont assez fous que de passer par cette grotte ; on prend la droite, c’est-à-dire la montagne quand on sort de Naples, & la gauche, c’est-à-dire le côté de la mer, quand on y va.

On ignore l’auteur de cet ouvrage ; on sait seulement qu’Alphonse, premier roi de Naples & d’Arragon, y fit faire des soupiraux, élargir le chemin, & en facilita l’entrée, qui étoit comme murée de ronce, & d’épines. Pierre de Tolede, viceroi de Naples sous Charles V. fit aussi réparer le même ouvrage. Quand on est arrivé au bout de cette grotte, on marche une centaine de pas entre de hautes murailles pratiquées dans le rocher, qui finit à un village.

PAUSULŒ, (Géog. anc.) ville d’Italie dans le Picenum, selon la carte de Peutinger. Pline, l. III. ch. xiij. appelle le peuple Pausulani ; & Cellarius, géogr. ant. l. II. c. ix. dit que la ville Monte de l’Olmo a été bâtie sur les ruines de celle de Pausulœ. (D. J.)

PAUSUS, s. m. (Mythol.) c’étoit le dieu de la cessation du travail : l’opposé de Mars & de Bellone.

PAUTALITORUM, (Géog. anc.) peuples qui habitoient la ville de Pautalia, que Ptolomée. l. III. c. xj. place dans la Thrace. Ils sont aussi connus par une médaille de l’empereur Antonin-Pie, que cite Adolphe Occo. On lit encore sur l’inscription d’une médaille de l’empereur Severe, ce mot ΠΑΥΤΑΛΙΑ. Cependant les interpretes de Ptolomée au lieu de Pautalia, lisent Pantalia. (D. J.)

PAUTARING, (Hist. nat.) espece de citron qui croît dans l’ile de Ceylan, & qui est de la grosseur de deux poings.

PAUTKAS, s. f. (Commerce des Indes.) toiles de coton des Indes. Il y en a diverse, sortes, qui ont différentes longueurs & largeurs, suivant leur qualité.

PAUTONNIER, s. m. (Commerce & Finance.) celui qui est commis pour la perception des droits de pontenage ou pontonage qui se levent sur les marchandises. Voyez Pontenage & Pontonnier. Dict. de Commerce.