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PENTAPHYLOIDES, s. f. (Hist. nat. bot.) genre de plante qui differe de la quinte-feuille en ce que ses feuilles ne sont pas rangées en main ouverte à l’extrémité du même pédicule ; leur position varie de plusieurs façons, mais elle est toujours différente de celle des feuilles de la quinte-feuille. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante.

Ce genre de plante contient six especes, dont la principale est le pentaphylloides argentum, alatum, I. R. H. 298, en françois, argentine. Voyez Argentine.

PENTAPARTE, s. m. (Méchaniq.) machine à cinq poulies, dont trois sont à la partie supérieure, & deux à la partie inférieure.

PENTAPOLE, s. f. en Géographie ; c’est proprement & en général un pays où il y a cinq villes.

Ce nom a été donné à plusieurs contrées, particulierement à la vallée où étoient les cinq villes infâmes, qui furent détruites par une pluie de feu & & de pierre du tems d’Abraham. On croit communément que ce pays étoit l’endroit où est à-présent le lac Asphaltite ou la mer Morte. Sanson le place dans le voisinage de ce lac, mais sans en apporter aucune preuve. D’Herbelot l’appelle la pentapole des sodomites.

La plus célebre pentapole étoit la pentapole cirénaïque ou la pentapole d’Egypte, dont les cinq villes étoient Bérénice, Arsinoë, Ptolemaïs, Cyrene & Apollonia.

Chez les anciens géographes & historiens il est fait aussi mention de la pentapole de Lybie, que l’on appelle aujourd’hui mestrata, de la pentapole d’Italie, & de la pentapole de l’Asie mineure. Chambers. (E)

Pentapole, (Géog. anc.) en grec πεντάπολις. Ce nom qui veut dire cinq villes, a été donné à plusieurs contrées, où il y avoit un pareil nombre de villes principales.

1°. Pentapole étoit une contrée de l’Asie mineure. Herodote, l. I. n°. 144. dit qu’elle étoit habitée par les Doriens, & qu’elle avoit auparavant été appellée Hexapole. 2°. C’étoit une contrée de la Prhygie Pacatiane. 3°. C’étoit une contrée de l’Egypte, dont une des cinq villes, selon le concile de Chalcédoine, s’appelloit Ticelia. 4°. C’étoit enfin une ville de l’Inde au-delà du Gange. Ptolomée, liv. ZII. ch. ij. la place dans le golfe du Gange, au-dela de l’embouchure de ce fleuve appellée citra Deorum.

Pentapole du Jourdain, la, (Géog. anc.) l’Ecriture-sainte, sap. x. 6. donne ce nom à cinq villes de la Palestine ; savoir, Sodome, Gomorrhe, Adama, Séboim, Segor. Ces cinq villes étoient condamnées à périr entierement, mais Loth obtint la conservation de Segor, autrement appellée Bala. Sodome, Gomorrhe, Adama, & Séboim furent consumées par le feu du ciel ; & en la place où elles étoient situées, se forma le lac Asphaltite, ou lac de Sodome. (D. J.)

Pentapole de Lybie, la, (Géog. anc.) contrée d’Afrique dans la Cyrénaïque. Elle fut nommée Pentapole, à cause de ses cinq villes principales dont Pline, l. V. ch. v. nous a conservé les noms. La Cyrénaïque, dit-il, ou la Pentapole, est principalement célebre par ses cinq villes qui sont Bérénice, Arsinoé, Ptolémaïde, Apollonie & Cyrene.

Pentapole des Philistins, la, (Géog. anc.) contrée de la Palestine, & proprement le pays des Philistins. Ces peuples avoient plusieurs bourgades depuis Joppé jusqu’aux confins de l’Egypte, soit sur le bord de la mer, soit dans les terres ; mais il y en avoit cinq principales, qui avoient entr’elles une alliance réciproque, & formoient comme une espece de république. Les cinq villes qui donnerent le nom de Pentapole à ce pays, sont Azot, Gaza, Ascalon, Gath & Accaton.

PENTAPOLITAIN, adj. qui est d’une pentapole. La doctrine de Papellius, qui commença à se repandre à Ptolémaide dans la pentapole d’Egypte, s’appelle pentapolitaine.

PENTAPROSTADE, s. f. (Hist. anc) nom collectif des dignités des cinq premiers officiers de l’empire grec.

PENTASTICHE ou PENTASTIQUE, s. m. en Poésie ; c’est une strophe ou division d’un poëme, composée de cinq vers. Voyez Strophe ou Stance.

Ce mot est formé du grec πέντε, cinq, & de στίχος, vers.

PENTASTYLE, ou PENTASTIQUE, s. m. en terme d’Architecture, se dit d’un ouvrage où il y a cinq rangs de colonnes à la face de devant. Voyez Colonne.

Tel fut le portique commencé par l’empereur Gallien, & qui devoit aller depuis la porte Flaminiene jusqu’au pont Milvius, c’est-à-dire ; depuis le Porto del popolo jusqu’au Porte-mole.

PENTATEUQUE, s. m. (Théolog.) composé de πέντε, cinq, & de τεῦχος, instrument, volume. C’est le nom que les Grecs, & après eux les Chrétiens, ont donné aux cinq livres de Moïse, qui sont au commencement de l’ancien Testament, savoir la Genèse, l’Exode, le Lévitique, les Nombres, & le Deutéronome, auxquels les Juifs donnoient par excellence le nom de loi ; parce que la partie la plus essentielle de ces livres contenoit la loi que Moïse reçut de Dieu sur le mont Sinai.

Une possession immémoriale, & des raisons détaillées par les plus habiles commentateurs de l’Ecriture, prouvent que Moïse est l’auteur du Pentateuque. Nous ne nous arrêterons ici qu’aux raisons de quelques nouveaux critiques, tels que M. Simon & M. Leclerc, qui ont contesté cet ouvrage à Moïse. On trouve, disent-ils, dans le Pentateuque, plusieurs choses qui ne conviennent point au tems & au caractere de ce législateur. L’auteur, num. xij. parle très-avantageusement de Moïse : d’ailleurs il parle toujours en troisieme personne ; le Seigneur parla à Moïse & lui dit, &c. Moïse parla à Pharaon, &c. Quelle apparence que Moïse eût fait lui-même son éloge & n’eût pas parlé en premiere personne ; 2°. le récit de la mort de Moïse, qui se trouve à la fin des nombres, n’est certainement pas de ce législateur, non plus que le détail de ses funérailles, & la comparaison qu’on y voit entre lui & les prophetes ses successeurs ; 3°. on remarque dans le texte du Pentateuque quelques endroits défectueux, par exemple, Exode xij. 8. on voit que Moïse parle à Pharaon, sans que l’auteur marque le commencement de son discours. Le Pentateuque samaritain l’a suppléé, ce qu’il fait encore en beaucoup d’autres endroits : enfin on voit dans le Pentateuque des traits qui ne peuvent guere convenir à un homme comme Moïse, né & élevé dans l’Egypte, comme ce qu’il dit du paradis terrestre, des fleuves qui l’arrosoient & qui en sortoient, des villes de Babylone, d’Arat, de Resen, de Chalamé, de l’or du Phison, du bdellium, & de la pierre de Sohem que l’on trouvoit en ces pays-là. Ces particularités, si curieusement recueillies, semblent, dit-on, prouver que l’auteur du Pentateuque étoit de-delà l’Euphtate : ajoûtez ce qu’il dit de l’arche de Noé, de sa construction, du lieu où elle s’arrêta, du bois dont elle fut bâtie, du bitume de Babylone, &c. Ces dernieres remarques ont fait croire à quelques-uns, que le lévite envoyé par Assaradon aux Cuthéens établis dans la Samarie, pourroit bien avoir composé le Pentateuque, & que les Juifs auroient pu le recevoir, avec quelques légeres différences, de la main des Samaritains : d’autres se sont imaginé que le Pentateuque, en l’état où nous l’avions, n’étoit que l’abrégé d’un plus grand ouvrage.