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Dictionn. de la Bible, tom. III. lettre S, au mot Samaritain, pag. 454. dissert. sur le Pentateuque.

Nous terminerons cet article par le récit de ce que pratiquent les Juifs dans la lecture du Pentateuque. Ils sont obligés de le lire tout entier chaque année, & le divisent en paragraphes ou sections, qu’ils distinguent en grandes & petites. Les grandes comprennent ce qu’on a accoutumé de lire dans une semaine. Il y en a cinquante-quatre, parce que dans les années intercalaires des Juifs il y a ce nombre de semaines. Les petites sections sont divers endroits qui regardent certaines matieres. Les Juifs appellent quelques-unes de ces sections, soit grandes soit petites, sections ouvertes. Celles-là commencent par un commencement de ligne : si c’est une grande section, on y marque trois fois la lettre phé, au-lieu que les petites n’ont qu’une lettre ; & ils nomment les autres sections fermées, elles commencent par le milieu d’une ligne. Si elles sont grandes on y met trois samech, ou un seul si elles sont petites. Ces sections sont appellées du premier mot par lequel elles commencent : ainsi la premiere de toutes s’appelle bereschit, qui est le commencement de la Genese. Chaque grande section se sous-divise en sept parties, parce qu’elles sont lues par autant de différentes personnes. C’est un prêtre qui commence, ensuite un lévite ; & dans le choix des autres lecteurs, on a égard à la dignité ou à la condition des gens. Après le texte de Moïse ils lisent aussi un paragraphe de la paraphrase d’Onkelos. On a fait une semblable division des livres prophétiques dont on joint la lecture à ceux de Moïse. Le pere Lami, dont nous empruntons ceci, pense que cette division est très-ancienne chez les Juifs, & qu’elle a donné lieu à celle que l’Eglise a faite des livres saints, dans les lectures distribuées qu’on en fait dans ses offices. Quoi qu’il en soit, elle a lieu parmi les Juifs, qui marquent exactement ces sections, tant du Pentateuque que des livres prophetiques, dans leurs Bibles & dans leurs Calendriers. Lami de l’Oratoire, Introduct. à l’Ecriture-sainte.

PENTATHLE, s. m. (Jeux des Grecs & des Rom.) nom des cinq exercices qui composoient les jeux publics de la Grece, & ensuite de l’Italie : ces combats sont renfermés dans ce vers grec.

Ἅλμα, ποδωκείην, δίσκον, ἄκοντα, πάλην.


« le saut, la course, le palet, le javelot, & la lutte ». On couronnoit les athletes qui avoient vaincu de suite dans ces sortes de combats ; il n’y avoit qu’un seul prix pour ces cinq exercices.

L’amusement du peuple, naturellement avide de spectacles, n’est pas l’unique but que les anciens se soient proposé dans l’institution des divers exercices qui composoient les jeux publics de la Grece & de l’Italie. Ils ont eu principalement en vûe d’endurcir les corps au travail, & en leur procurant par-là une santé plus vigoureuse, de les rendre plus propres au pénible métier des armes, c’est à quoi tendoit ordinairement toute leur gymnastique, & les hommes y trouvoient des ressources merveilleuses pour l’accroissement de leurs forces & de leur agilité : ces deux qualités s’y perfectionnoient plus ou moins, suivant le choix des exercices. Il y en avoit quelques-uns par l’usage desquels le corps entier devenoit ou plus robuste ou plus souple. La lutte, par exemple, & le pancrace produisoient le premier effet ; la danse & la paulme produisoient le second. Il y en avoit d’autres qui n’opéroient que sur certaines parties ; c’est ainsi que les jambes acqueroient à la course une plus grande légereté ; que le pugilat augmentoit la vigueur & la souplesse des bras ; mais nul exercice peut-être ne les fortifioit plus efficacement que celui du disque. Voyez Disque. (D. J.)

PENTATONON, s. m. étoit, dans l’ancienne Musique, le nom d’un intervalle que nous appellons aujourd’hui sixte superflue. Voyez Sixte. Il est composé de quatre tons, d’un semi-ton majeur, & d’un semi-ton mineur, d’où lui est venu le nom de pentatonon, qui signifie cinq tons.

PENTAUREA, (Histoire nat.) nom d’une pierre fabuleuse, inventée par Appollonius de Thyane, qui avoit la faculté d’attirer toutes les autres pierres, comme l’aimant attire le fer.

PENTE, s. s. terme relatif à la situation horisontale ; tout ce qui s’écarte de cette situation, ensorte qu’une des parties du plan reste dans la ligne horisontale, & l’autre descende au-dessous, est en pente. Un corps mis sur une surface en pente descend de lui-même. Ce terme se prend au simple & au figuré ; la pente de cette colline est douce ; la pente naturelle au vice est rapide : nous avons tous une pente à la gourmandise, au vol, & au mensonge.

Pente, (Architecture.) inclinaison peu sensible, qu’on fait ordinairement pour faciliter l’écoulement des eaux ; elle est reglée a tant de lignes par toise, pour le pavé & les terres, pour les canaux des aqueducs, pour les conduites, & pour les chêneaux & gouttieres des combles.

On appelle contre-pente, dans le canal d’un aqueduc, ou d’un ruisseau de rue, l’interruption d’un niveau de pente, causée par malfaçon, ou par l’affoiblissement du terrein, ensorte que les eaux n’ayant pas leur cours libre, s’étendent ou restent dormantes.

Pente de chéneau, plâtre de couverture conduit en glacis, sous la longueur d’un chéneau, de part & d’autre, depuis son haut.

Pente de comble, c’est l’inclinaison des côtés d’un comble, qui le rend plus ou moins roide sur la hauteur par rapport à sa base. (D. J.)

Pente, bande qui entoure le ciel d’un dais ou d’un lit sur le haut des rideaux ; on donne le même nom aux bandes d’étoffe qu’on attache sur le bord des tablettes d’une bioliotheque.

Pente, tabac mis à la, (Fabrique de tabac.) pendu par la queue, sur des cordes ou sur des perches, après que les feuilles ont été enficelées ; dans les lieux où l’on fabrique du tabac, on a de grands atteliers couverts pour mettre les tabacs à la pente : c’est-là qu’ils sechent & qu’ils prennent couleur. Il ne faut pas croire néanmoins qu’on les fasse sécher assez pour les mettre en poudre ; on se contente de leur laisser évaporer leur plus grande humidité, & les faire amortir ou mortifier suffisamment pour pouvoir être filés, à-peu-près comme on file le chanvre, & ensuite être mis en rôles ou rouleaux. Savary. (D. J.)

PENTECOMARQUE, s. m. (Hist. anc.) en général un gouverneur de cinq bourgs.

PENTECOULORE, s. m. (Hist. & Marine anc.) batiment à cinquante rames.

PENTECOSTALES, s. s. pl. (Théol.) étoient autrefois en Angleterre des offrandes pieuses que les paroissiens faisoient à leurs cures à la fete de la Pentecôte, & que les églises ou paroisses inférieures faissoient aussi quelquefois dans le même tems à l’église mere ou principale. Voyez ou Oblation.

Ces offrandes s’appelloient aussi deniers pentecostaux, & on les divisoit en quatre parties, dont l’une étoit pour le curé, la seconde pour les pauvres, la troisieme pour les réparations de l’église, & la quatrieme pour l’évêque du diocèse.

PENTECOSTAIN, s. m. livre ecclésiastique des Grecs qui contenoit leur office depuis Pâque jusqu’à la Pentecôte.

PENTECOTE, s. f. (Théolog.) fête solemnelle qu’on célebre dans l’Eglise chrétienne le cinquantieme jour après Pâque, en mémoire de la descente du