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suc, dont ils se frottent tout le corps pour se peindre & se fortifier. (D. J.)

PHAUSIA, (Géog. anc.) nom commun à plusieurs endroits. 1°. C’est un lieu du Chersonnèse des Rhodiens, c’est-à-dire, dans la partie de la Carie opposée à l’île de Rhodes, selon Pline, l. XXXI. c. ij. 2°. C’est une ville de Médie ; Pline, l. VI. c. xiv. en fait mention. 3°. C’est une ville de la grande Arménie, que Ptolomée, l. V. c. xiij. place entre Sogocaria & Phandalia. (D. J.)

PHAZEMONITIS, (Géog. anc.) contrée du Pont. Elle s’étendoit, selon Strabon, l. XII. p. 560. depuis le fleuve Amysus jusqu’à celui d’Halys. Pompée changea le nom de cette contrée en celui de Megalopolis ; & du bourg Phazemont il fit une ville qu’il appella Neapolis. Etienne le géographe écrit Phamizon pour Phazemont, & place cette ville près de l’Amysus, vers le midi. (D. J.)

PHEA, (Géog. anc.) nom d’une ville de l’Elide, d’un fleuve peu considérable du Péloponnèse, & d’une ville de Thessalie, selon Ortelius. (D. J.)

PHEBUS, (Mythol.) voyez Apollon.

PHÉGONÉE, (Mythol.) Jupiter de Dodone est quelquefois appellé Phégonée, c’est-à-dire, qui habite dans un hêtre, φηγὸς, parce qu’il se trouvoit à Dodone un hêtre célebre qui servoit à un oracle, & dans lequel le peuple s’imagina que Jupiter avoit choisi sa résidence. (D. J.)

PHÉGOR, (Géog. anc.) nom d’une montagne, selon Ortelius, qui cite Isidore. De-là, ajoute-t-il, vient le nom de Baal-Phégor, n. 25. 3. & 5. Deut. iv. 3. Josué, xxij. 17. c’est-à-dire, Baal sur la montagne de Phégor. Béel-Phégor signifie, selon Suidas ; le lieu où Saturne étoit adoré. Béel-Phégor, dit dom Calmet, est le dieu Phégor ou Phogor. On peut voir les conjectures qu’il a rapportées sur cette fausse divinité. Dans une dissertation que ce savant bénédictin a faite exprès à la tête du livre des Nombres, il tâche d’y montrer que c’est le même dieu, Adonis ou Orus, adoré par les Egyptiens & par la plûpart des peuples d’Orient. L’Ecriture dit que les Israélites étant campés au désert de Sen, se laisserent aller à l’adoration de Béel-Phégor, qu’ils participerent à ses sacrifices, & qu’ils tomberent dans l’impudicité avec les filles de Moab. Et le Psalmiste racontant le même événement, dit que les Hébreux furent initiés aux mysteres de Béel-Phégor, & qu’ils participerent aux sacrifices des morts. Phégor ou Pé-or, ajoute dom Calmet, est le même qu’Or ou Orus, en retranchant de ce mot l’article , qui ne signifie rien. A l’égard d’Orus, dit-il, c’est le même qu’Adonis ou Osiris. On célébroit les fêtes d’Adonis comme des funérailles, & l’on commettoit dans ces fêtes mille dissolutions, lorsqu’on chantoit qu’Adonis qu’on avoit pleuré mort étoit vivant. Ainsi dom Calmet est bien éloigné de dire que Phégor soit une montagne. (D. J.)

PHÉHUAME, s. m. (Botan.) cette plante qui, selon Hernandez, est une espece d’aristoloche, croît au Mexique ; ses feuilles ont la figure d’un cœur ; ses fleurs sont purpurines : sa racine est longue, grosse, couverte d’une écorce rougeâtre. Elle est âcre, odorante, chaude. Les sauvages s’en servent pour guérir la toux invétérée & pour dissiper les vents. (D. J.)

PHELLANDRIUM, s. m. (Hist. nat. Botan.) genre de plante auquel on a donné le nom de ciguë d’eau, & dont la fleur est en rose & en ombelle, composée de plusieurs pétales faits en forme de cœur, disposés en rond & soutenus par un calice, qui devient dans la suite un fruit composé de deux petites semences relevées en bosse, légérement striées d’un côté & plates de l’autre. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante.

Tournefort ne compte que deux especes de ce

genre de plante : le phellandrium des Alpes, phellandrium alpinum, umbellâ purpurascente ; & le phellandrium aquatique. La premiere espece a une vertu approchante de celle du meum. Ses racines sont apéritives, incisives & discussives. La seconde espece est au contraire suspecte dans ses effets, & passe pour avoir les mêmes qualités que la ciguë aquatique ; c’est pourquoi les Anglois la nomment the Water-hemlock. Elle vient dans les marais, & s’éleve au-dessus de l’eau à la hauteur de deux ou trois piés ; sa tige est cannelée, nouée, vuide, divisée en plusieurs rameaux qui s’étendent en aîles. Ses feuilles sont amples, découpées comme celles du cerfeuil, d’un goût assez agréable, un peu âcre. Ses fleurs naissent en ombelles aux sommets des branches ; elles sont disposées en rose, à cinq feuilles blanches ; il leur succede des semences jointes deux à deux, un peu plus grosses que celles de l’anis, presque ovales, rayées, convexes, noirâtres, odorantes ; ses racines sont fibrées. On n’emploie cette plante qu’extérieurement, pour arrêter les progrès de la gangrene. (D. J.)

PHELLODRYS, s. m. (Botan.) arbre que nous pouvons nommer laurier-chêne ; il croît en Dalmatie, &, suivant quelques-uns, en Grece. C’est le phellodrys alba, latifolia, & angustifolia de Parkinson, théât. 1399. Ses feuilles, son écorce, & ses glands sont employés au même usage que ces mêmes parties du chêne ordinaire. Il paroît que Pline a confondu le phellodrys de Théophraste, qui est la même plante que celle qu’il appelle aria, avec le suber, nommé phellos ; car il attribue au suber toutes les propriétés que Théophraste donne au phellodrys. (D. J.)

PHELLOÉ, (Géog. anc.) ville de l’Achaîe. Pausanias, l. VII. c. xxvj. qui la met au voisinage d’Ægira, dit que s’il y a un lieu dans la Grece, qui puisse être dit arrosé d’eaux courantes, c’est Phelloé. Il ajoute qu’on y voyoit deux temples ; l’un consacré à Bacchus, & l’autre à Diane. La statue de Diane étoit d’airain, & dans l’attitude d’une personne qui tire une fleche de son carquois : celle de Bacchus étoit de bois, peint en vermillon. (D. J.)

PHELLUS, (Géog. anc.) c’est le nom de plusieurs lieux : 1°. d’une ville de Lycie, opposée à Antiphellus, ou plutôt, comme dit Pline, l. V. c. xxvij. dans l’enfoncement, ayant Antiphellus à l’opposite ; car Phellus étoit à quelque distance dans les terres, au lieu qu’Antiphellus étoit sur le rivage. Le périple de Scylax, p. 39. donne un port à Phellus ; mais ou ce port étoit celui d’Antiphellus, ou il n’étoit pas contigu à la ville. A la vérité Strabon, l. XIV. p. 666. semble mettre l’une & l’autre de ces villes dans les terres ; mais on ne peut le dire que de Phellus, & s’il y place Antiphellus, ce n’est qu’à cause du voisinage de ces deux places. Elles étoient toutes deux épiscopales, suivant la notice d’Hiéroclès. 2°. Nom d’une ville du Péloponnèse, appellée autrement Phello, dans l’Elide. Strabon, l. VIII. p. 334. la met au voisinage d’Olympia. 3°. Nom d’une montagne d’Italie. Le grand étymologique qui en parle, dit qu’on y voyoit beaucoup de pesses, sorte d’arbre d’où découle la poix. (D. J.)

PHÉLONÉ, s. m. (Critiq. sacrée.) φελόνη OU φαινόλης : saint Paul, dans sa seconde épître à Timothée, ch. iv. v. 13. dit, « apportez avec vous le phéloné (τὸν φελόνην) que j’ai laissé à Troas chez Carpus, avec mes livres, & sur-tout mes parchemins ». On varie dans l’explication de ce mot φελόνη : quelques-uns l’entendent d’une cassette où saint Paul avoit mis ses livres, mais la plûpart l’entendent d’un manteau qui servoit contre le froid & la pluie ; aussi la vulgate rend φελόνη par penula, qui étoit une sorte de manteau romain dont nous avons parlé sous ce mot. L’auteur du commentaire sur les épîtres de saint Paul, qui se