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tarde, & de vieux fromage de Roquefort, sont aussi excellens pour procurer une révulsion de sang vers les parties inférieures.

PHRÉNIQUE, en Anatomie, c’est un nom que l’on donne à une veine & à quelques arteres du corps humain, à cause de leur passage par le diaphragme. Voyez Diaphragme.

L’artere phrénique ou diaphragmatique, vient de l’aorte descendante, & se distribue au diaphragme & au péricarde. Voyez I. observation anat. (angiol.) fig. I. n°. 40. Voyez aussi Artere, Aorte, &c.

Les veines phréniques sont deux veines, que la veine-cave descendante reçoit immédiatement après avoir percé, le diaphragme. Voyez nos Pl. d’Anat. & leur explic. Voyez aussi Veine & Cave.

PHRICODÈS, (Méd. anc.) terme employé par les anciens médecins pour désigner une fievre accompagnée d’horreurs & de frisson, non-seulement au commencement de l’accès, mais en différens intervalles pendant tout le cours de la fievre : telle est l’hémitritée. Les symptômes ordinaires de cette fievre mêlée de chaleur & de frisson, sont un pouls extrèmement foible, qui est insensible au toucher, & se retire, pour ainsi dire, en dedans ; le ventre est un peu enflé, avec des vents & des borborygmes ; la langue est très-humide, & chargée d’une humeur acide & piquante. (D. J.)

PHRIXUS, (Géog. anc.) nom de divers endroits ; 1°. c’est une ville. de Lycie, selon Etienne le géographe ; 2°. c’est un fleuve de l’Argie, qui, selon Pausanias, l. II. ch. xxxvj. recevoit les eaux de l’Erasmus, & alloit se jetter dans la mer, entre Temenium & Lerna ; 3°. c’étoit un port de l’Asie, dans le Bospnore de Thrace, près de son embouchure, dans le Pont-Euxin, selon Denys de Byzance, de Thracic. Bosph. p. 21. & Etienne le géographe. (D. J.)

PHRONTIS, (Méd. anc.) φροντὶς νοῦσος, maladie dont parle Hippocrate, & qu’on peut ranger sous la classe des affections mélancholiques. Dans cette maladie, dit ce célebre Médecin, le malade sent comme une épine qui le pique au bas-ventre ; il est extrèmement inquiet, il fuit la lumiere & la compagnie, se plait dans l’obscurité, & a peur de tout ; il a des songes terribles, & croit voir à tout moment des objets épouvantables. (D. J.)

PHRONTISTE, s. m. (Théol.) nom qu’on donnoit autrefois à des chretiens contemplatifs.

PHRONTISTERE, s. m. (Grem. Théol.) lieu où l’on médite. Il étoit autrefois synonyme à monastere.

PHRUDIS, (Géog. anc.) fleuve de la Gaule Belgique. Ptolomée, liv. II. ch. ix. place son embouchure entre celle de la Seine, & le promontoire Itium. Les uns croyent que Phrudis est aujourd’hui la Sambre, & les autres la prennent pour la Somme. (D. J.)

PHRURIUM, (Géog. anc.) mot grec, qui signifie un lieu fortifié où l’on tient garnison. On l’a donné à quelques lieux fortifiés, ou par la nature ou par l’art, & où il y avoit garnison, comme 1°. à un promontoire de l’île de Cypre, sur la côte méridionale, selon Ptolomée, liv. V. ch. xiij. Lusignan & Mercator l’appellent Cabo Blanco ; 2°. à une ville de l’Inde, en deçà du Gange. Ptolomée, liv. VII. ch. j. la donne aux Arvarnes, & dit qu’elle étoit dans les terres.

PHRYGIE, (Géog. anc.) Phrygia, grande contrée de l’Asie mineure, sur l’étendue de laquelle tous les auteurs ne sont pas d’accord. Elle étoit bornée au midi par la Lycaonie, la Pisidie & la Migdonie ; à l’orient par la Cappadoce, & au nord par la Galatie.

La Phrygie se divisoit en grande & en petite. Strabon nomme la petite Phrygie, tantôt Phrygie de l’Hellespont, & tantôt Phrygieépictete, c’est-à-dire, Phrygie acquise. Il dit que la grande Phrygie étoit celle

dont les Galates occuperent une partie, & dont Mydas étoit roi.

Les notices ecclésiastiques distinguent la Phrygie sur l’Hellespont, la Phrygie pacatienne, la Phrygie montueuse, & la Phrigie salutaire. Chacune de ces Phrygies contenoit plusieurs évêchés. (D. J.)

PHRYGIENS ou PHRYGASTES, s. m. pl. (Théologie.) nom que donne S. Epiphane à d’anciens hérétiques qui parurent en grand nombre dans la Phrygie, province de l’Asie mineure, & qui étoient une branche des Montanistes. Voyez Cataphryges.

Ils avoient une extrème vénération pour Montan & pour ses deux prétendues prophétesses, Priscille & Maximille. Le caractere distinctif de cette secte étoit l’esprit de vertige ou d’enthousiasme, dont étoient agités ses partisans qui, de leur propre autorité, s’érigeoient en prophetes à l’exemple de leur chef. C’est mal-à-propos que M. Chambers les prétend orthodoxes sur le mystere de la Trinité. Montan l’attaquoit ouvertement, en disant qu’il étoit lui-même le S. Esprit ; & il y a grande apparence que les Phrygiens l’en croyoient sur sa parole.

Phrygien, adj. (Musique.) mode phrygien, est un des principaux & des plus anciens modes de la musique des Grecs ; le caractere en étoit fier & guerrier, aussi étoit-ce, selon Athenée, sur le ton phrygien que l’on sonnoit les trompettes & autres instrumens militaires. Ce mode occupe le milieu entre le lydien & le dorien, & est à un ton de l’un & de l’autre. Voyez Mode. (S)

PHRYGIENNE, Pierre, (Hist. nat.) lapis phrygius ; nom donné par Pline & par Dioscoride, à une pierre qui se trouvoit, dit-on, en Phrygie & en Cappadoce. On la faisoit rougir & on l’éteignoit par trois fois dans du vin pour la teinture. Dioscoride dit qu’elle étoit d’une couleur pâle, d’un pois médiocre, d’un tissu peu compacte, & traversée de raies blanches comme la cadmie. Galien dit que cette pierre étoit un remede pour les maux d’yeux, les ulceres, &c. Elle nous est inconnue : de Boot la soupçonne d’avoir été vitriolique. Voyez son traité de lapidibus & gemmis.

Quelques auteurs donnent aussi le nom de lapis phrygius à une pierre qui se trouve au royaume de Naples, & qui produit des champignons. Les Italiens la nomment pietra fongara. Voyez Fungifer lapis.

PHTHIES, (Géog. anc.) Phthia ; ville de Grece, dans la Phtiotide, sur le golfe Maliacus. Pline, l. IV. c. vij. la donne comme une des plus célebres villes de la Phthiotide. Pomponius Mela, lib. II. c. iij. & d’autres auteurs la connoissent. Eh ! pouvoient-ils ne pas connoitre, au moins de nom, la patrie d’Achille ? Mais Procope dit que de son tems cette ville ne subsistoit plus, & qu’il n’en restoit aucun vestige ; ce qui ne favorise pas le sentiment de ceux qui prétendent qu’on la nomme présentement Pharsala. 2°. Phthia, port de la Marmarique. Ptolomée, lib. IV. c. v. le place entre la grande Chersonnese & Paliurus. On veut que ce port s’appelle aujourd’hui Patriarcha. 3°. Phthia, ville d’Asie, au voisinage du Pont-Euxin. Eustachius, in Dionys. dit qu’elle avoit été fondée par les Phthiotiaes Achéens. (D. J.)

PHTHIOTIDE, (Géog. anc.) Phthiotis ; province de la Thessalie. Ptolomée y place plusieurs villes, entr’autres Pégasie, Larissa, Coronia & Héraclia Phthiotidis. La Phthiotide est maintenant une partie de la Jauna qui borde au sud le golfe de Volo.

PHTHIRIASE, s. f. (Médec.) phthiriasis, de φθείρ, un pou ; voyez Pédiculaire, maladie : on dit que c’est de cette maladie qu’est mort le chancelier du Prat, cet homme qui a introduit le premier en France, la vénalité des charges de judicature ; qui a appris l’art de mettre toutes sortes d’impôts, qui a divisé l’intérêt du roi d’avec le bien public ; qui a mis