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cine & les semences de pivoine, sans en avoir observé des effets bien merveilleux.

La racine de pivoine entre pourtant dans la plûpart des compositions tant officinales que magistrales que l’on emploie le plus communément contre l’épilepsie, la paralysie, les vertiges, les tremblemens des membres, l’incube, la manie, &c. On donne la racine en poudre depuis un gros jusqu’à deux, & en décoction, à la dose de demi-once lorsqu’elle est seche, & de deux onces lorsqu’elle est fraîche. Les semences peuvent s’ordonner dans les décoctions à la dose de deux gros jusqu’à demi-once. On peut les faire prendre aussi entieres & mondées de leur écorce jusqu’au nombre de vingt ou trente ; mais on donne rarement ces substances seules ; on les prescrit plus communément dans les bouillons, les tisanes & les poudres composées.

On fait avec les fleurs de la pivoine femelle une conserve qui est peu usitée, & une eau distillée qui n’est bonne à rien.

La racine de la pivoine mâle entre dans l’eau générale, l’eau épileptique, le sirop d’armoise & les tablettes appellées des racines de pivoine. La racine & la semence dans la poudre de guttete & la poudre anti-spasmodique. (b)

Pivoine, Voyez Bouvreuil.

PIVOT, s. m. (terme de Méchanique.) on nomme ainsi ce sur quoi tourne ordinairement un morceau de métal dont le bout est arrondi en pointe, pour tourner facilement dans une virole. (D. J.)

Pivot, s. m. (Archit.) morceau de fer ou de bronze, qui étant arrondi à l’extrémité, & attaché au ventail d’une porte, entre par le bas dans une crapaudine, & par le haut dans une semelle, pour le faire tourner verticalement.

C’est la meilleure maniere de suspendre les portes, comme on peut le remarquer à celles du Panthéon, à Rome, qui sont de bronze, & dont les ventaux, chacun de vingt-trois piés de haut sur sept de large, n’ayant pas surplombé depuis le siecle d’Auguste qu’elles subsistent, s’ouvrent & se ferment avec autant de facilité qu’une simple porte cochere.

Pivots, (Horlogerie.) ce sont les parties des axes qui portent les mobiles ou roues, par le moyen desquels elles sont supportées pour recevoir le mouvement de rotation que la force motrice leur communique.

Force motrice dans l’Horlogerie, est la puissance qui anime les pendules & les montres. Elle est de deux sortes : la pesanteur & l’élasticité. L’on se sert de la premiere, par le moyen d’un poids qu’on applique aux grandes pendules : de la seconde, par un ressort qui tient lieu de poids, & qu’on applique aux petites pendules & dans toutes les montres. Voyez Arc de levée, où vous verrez comme se mesure la force motrice dans les pendules & dans les montres.

Il faut donc que les pivots ayent une force suffisante pour résister à cette force, & cependant proportionnelle à l’effort qu’ils reçoivent, pour qu’ils ne ploient ni ne rompent, en recevant le mouvement.

Comme les pivots sont pressés par la force qui leur est appliquée, il résulte qu’ils éprouvent la même résistance que le frottement cause dans tous les corps appliqués les uns contre les autres, pour leur communiquer le mouvement, avec cette différence néanmoins, que pour les pivots l’on peut diminuer leur frottement sans rien diminuer de la pression. Mais comme l’on ne connoit presque rien de positif sur la nature des frottemens (Voyez Frottement, Horlogerie), nous nous contenterons donc de rapporter dans cet article les expériences que nous avons faites, non pour déterminer une loi sur le frottement primitif, mais seulement relatif ; c’est-à-dire, le rapport

des frottemens par une même pression sur des pivots de différens diametres. (Voyez Machine, &c.) L’on voit par ces expériences que le frottement des pivots de différens diametres leur est parfaitement proportionnel ; par exemple, que des pivots doubles ou triples, &c. ont leur frottement double ou triple, &c.

Horlogerie. premiere Planche A. Machine à plusieurs usages. 1°. A faire des expériences sur le frottement des pivots, relativement à leur diametres.

2°. A faire marcher les montres dans toutes sortes de positions.

3°. A porter une boussole dont l’aiguille est soutenue par deux pivots extrèmement déliés.

Premiere figure, la machine vue en dessus, le cercle ML est un miroir qui tient au moyen de trois vis VVV. PPP sont trois pitons qui servent à recevoir une main M fig. 2, qui au moyen de trois entailles EEE, s’ajuste avec les trois pitons PPP, fig. 1. Cette main est faite pour tenir un mouvement de montre, ou de répétition, & le miroir MI sert à voir marcher le balancier, lorsqu’il est en dessous.

La fig. 3 est une boussole qui n’a rien d’étranger que son aiguille, qui au lieu d’être portée par un seul pivot, l’est par deux extrémement déliés ; ensorte qu’ils n’ont pour diamètres que la 36°. partie d’une ligne. L’avantage de cette suspension par deux pivots, c’est de supprimer tous ces mouvemens étrangers au courant magnétique que prennent les aiguilles à un seul pivot, par exemple, ce mouvement oscillatoire qu’elles prennent de haut en bas dans le plan vertical, au lieu que par ces deux pivots l’aiguille ne peut que tourner régulierement, sans faire des oscillations.

Fig. 1 ABCDEF, méchanique vue ci-dessous, avec laquelle on peut substituer plusieurs balanciers.

DD, plaque divisée.

EE, autre plaque divisée.

SS, spiral. Voyez Horloge, II. Planche A fig. 1, où cette même méchanique est vue en face.

CC, balancier concentrique à la plaque DD divisée.

EE, autre plaque divisée portée par le piton A.

SR, lame élastique dont l’extrémité R agit sur un très-petit levier perpendiculaire à l’axe du balancier.

PP est un fil que l’on tire en faisant décrire à la lame élastique un arc quelconque. Si l’on vient à lâcher ce fil, l’extrémité R rencontre en passant un petit bras de levier placé à cet effet sur l’axe du balancier, & par le moyen de ce choc le mouvement se communique au balancier.

Mais comme le balancier porte un spiral SS, il suit qu’il fait prendre à son ressort spiral alternativement un état forcé de contraction, & de dilatation, en faisant faire par son élasticité un certain nombre de vibrations, avant que de s’arrêter. Le nombre & l’étendue de ces vibrations est d’autant plus grand que les pivots de l’arbre du balancier sont plus petits, & que la tension de la petite lame SR est plus grande. C’est pour mesurer ces deux choses, qu’on a placé ces deux plaques divisées DD & EE.

1 2 3 4, différens arbres dont les pivots different en diamètres, & qui s’ajustent à frottement dans des canons qui sont rivés au balancier, pour les substituer aisément, quand on varie les expériences.

XX, deux ressorts spiraux de différentes forces, qui s’ajustent sur tous les axes.

PP, pitons qui se placent à frottement sur le porte-pivot F, & qui reçoit dans un trou l’extrémité extérieure du ressort spiral SS, & l’autre extrémité intérieure se fixe sur l’axe du balancier.

A l’aspect de la figure, on voit que la machine est supportée par un pié QQ qui a un mouvement de genou en G, pour donner l’inclinaison qu’on voudra, que le quart de cercle LL sert à mesurer les degrés d’inclinaisons que peut prendre le plan HH,