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mouillé & labouré avant qu’on y verse le plomb.

Planer une forme, (terme de Sucrerie, c’est la mettre sur son pot, & la préparer à recevoir la terre qui blanchit la cassonade.

Planer, (terme de Terrassier.) planer un terrein, une allée, c’est l’unir.

Planer du bois, (terme de Tonnelier.) planer du bois, des douves, &c. c’est les préparer, les unir & les polir avec la plane plate. On dit aussi planer le dedans d’une futaille, c’est-à-dire en égaler les joints avec la plane ronde.

PLANETAIRE, adj. (Astr.) se dit en général de tout ce qui a rapport aux planetes. voyez Planete.

Systeme planétaire est le système ou l’assemblage des planetes, tant premieres que secondaires, qui se meuvent chacune dans leurs orbites, autour du Soleil, comme centre commun. Voyez Systeme.

Heures planétaires, en chronologie. Voyez Heure.

Jours planétaires. Chez les anciens la semaine étoit partagée entre les sept planetes, & chaque planete avoit un jour : c’est ce que nous apprennent Dion Cassius & Plutarque, sympos. l. IV. 9. 7. Hérodote ajoute que les Egyptiens avoient les premiers découvert quel dieu, c’est-à-dire quelle planete devoit présider à chaque jour ; car chez ces peuples, les planetes présidoient à tout. C’est pour cela que dans plusieurs langues modernes, les jours de la semaine portent encore des noms tirés de ceux des planetes, comme dies Lunæ, dies Martis, dies Mercurii, &c. & en françois, lundi, mardi, mercredi, &c. Voyez Semaine.

Années planétaires sont les périodes de tems que les planetes emploient à faire leurs révolutions autour du Soleil ou de la Terre. Voyez An, Révolution.

Comme l’année solaire est le tems que la Terre met à tourner autour du Soleil, de même le tems que les différentes planetes mettent à tourner autour du Soleil, font autant d’autres années ; par exemple, l’année de Saturne est déterminée par 9 années égyptiennes 174 heures, 58 minutes : ce qui équivaut en nombres ronds à 30 années solaires ; l’année de Jupiter est de 12 années solaires environ ; celle de Mars de 2 années solaires ; celle de Vénus de 224 jours ; celle de Mercure de 87 jours. Voyez Saturne, Jupiter, Mars, &c.

Quarrés planétaires sont les quarrés magiques des sept nombres depuis 3 jusqu’à 9. Voyez Quarré magique.

Cornelius Agrippa, dans son fameux livre de magie, a donné la construction des 7 quarrés planétaires. M. Poignard, chanoine de Bruxelles, dans son traité des quarrés sublimes, a donné (selon qu’il est rapporté dans l’hist. acad. 1707) une méthode nouvelle, facile & générale, pour faire les 7 quarrés planétaires & tous autres à l’infini, par des nombres qui suivent toutes sortes de progressions. Chambers. (O)

PLANETE, s. f. en Astronomie, c’est un corps céleste, qui fait sa révolution autour du Soleil comme centre, & qui change continuellement de position par rapport aux autres étoiles.

C’est de là que lui est venu le nom de πλανήτης, errant, par opposition aux étoiles fixes ; aussi les planetes s’appellent-elles quelquefois étoiles errantes. Voyez Etoile.

Les planetes se distingent ordinairement en principales & secondaires.

Les planetes principales ou premieres, auxquelles on donne le simple nom de planetes, sont celles qui tournent autour du Soleil ; quoique la durée de leurs révolutions ne soit pas la même, elle est constante pour chacune ; telles sont Saturne, Jupiter, Mars, la Terre, Vénus & Mercure.

Nous mettons la Terre au nombre des planetes, en suivant le système qui est aujourd’hui le plus généra-

lement adopté, & presque le seul qui soit reçu parmi

les nations les plus éclairées de l’Europe. Mais quand on supposeroit que la Terre est immobile, & que c’est le Soleil qui fait chaque année une révolution dans l’écliptique, il ne sera pas moins vrai de dire qu’un spectateur placé dans le Soleil, verroit chaque année la Terre parcourir le cercle de l’écliptique.

Toutes les planetes se meuvent dans leurs orbites autour du Soleil, & à-peu-près dans le même plan ; leurs mouvemens se font d’occident en orient, c’est-à-dire qu’elles suivent toutes une même direction. Quand nous disons néanmoins que leurs orbites sont à-peu-près dans un même plan, c’est qu’elles sont fort peu inclinées l’une à l’autre, & que la ligne où se coupent les plans de ces orbites, passe toujours par le centre du Soleil. Or il suit de-là qu’un observateur placé à ce centre, seroit toujours dans le vrai plan de l’orbite de chaque planete ; il leur verroit faire exactement leurs révolutions périodiques dans le plan d’un grand cercle de la surface sphérique concave du ciel ; mais il ne pourroit, à la vûe simple juger de leur plus grande ou de leur plus petite distance au Soleil. C’est pourquoi, afin de mieux reconnoître les différentes distances des planetes au Soleil, aussi bien que les principales inégalités apparentes de leurs mouvemens, il est-à-propos de transporter hors du Soleil l’œil de l’observateur. On peut donc le supposer élevé au-dessus du plan des orbites des planetes, ou plûtôt dans la ligne perpendiculaire à l’orbite de la Terre, qui passe par le centre du Soleil, & de plus à la même distance à ce centre que la Terre. L’observateur placé en cet endroit du ciel, pourra juger facilement des différentes distances des planetes au Soleil, & des tems de leurs révolutions.

Les planetes secondaires sont celles qui tournent autour de quelque planete principale, comme centre, de la même maniere que les planetes principales tournent autour du Soleil ; telles sont la Lune, qui tourne autour de notre Terre, & ces autres planetes qui tournent autour de Saturne & de Jupiter, & que l’on appelle proprement satellites. Voyez la théorie des planetes secondaires, aux articles Satellites & Secondaires.

Les planetes principales se distinguent encore en supérieures & inférieures.

Les planetes supérieures sont celles qui sont plus éloignées du Soleil que notre Terre : telles sont Mars, Jupiter & Saturne.

Les planetes inférieures sont celles qui sont plus proches du Soleil que notre Terre, & situées entre la Terre & le Soleil, comme Vénus & Mercure. Voyez l’ordre, la position, &c. des planetes dans les Pl. d’Astron. fig. 44.

Cette figure représente la disposition des planetes dans le système de Copernic ; système qui est le plus ancien de tous, & qui a été enseigné autrefois par Pythagore & ses disciples. Ce philosophe qui l’avoit appris dans l’Orient, le répandit bientôt dans la Grece ; mais le commun des Philosophes embrasserent long-tems après un autre système, qui supposoit la Terre immobile, & qui attribuoit aux cieux tous les mouvemens apparens. Aristote & ceux de sa secte qui ont enseigné dans les écoles pendant les siecles suivans, avoient adopté cette opinion, & l’ont soutenue long-tems, jusqu’à ce que le savant astronome Copernic est venu tirer de l’oubli l’ancien système de Pythagore, l’unique & le vrai système du monde, comme il étoit aisé à tous les bons esprits de s’en convaincre, s’ils eussent réfléchi sur les solides raisons qu’il en a apportées. Ce système a été depuis appellé de son nom. Environ cent ans après, la découverte des lunettes d’approche a fait connoître aux hommes un nouveau ciel : on y a apperçu tant de phénome-