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Suivant ces statuts, la communauté doit être régie par trois chefs, l’un qui est nommé principal, & les deux autres jurés ; tous les ans on doit élire un nouveau principal & un des jurés.

Il faut pour parvenir à la maîtrise être né sujet du roi ou naturalisé françois, & avoir fait quatre ans d’apprentissage, & le chef-d’œuvre prescrit par les jurés.

Les fils de maîtres sont exempts d’apprentissage & du chef-d’œuvre, pourvû qu’ils aient travaillé du métier pendant deux ans chez leur pere, & sont reçus sur une simple expérience.

Les apprentis qui ne sont point de Paris ne peuvent être admis à la maîtrise qu’ils n’aient justifié de leur brevet d’apprentissage, & travaillé à Paris pendant deux ans chez les maîtres.

Les veuves peuvent, tant qu’elles sont en viduité, faire travailler & tenir boutique ouverte, pourvû qu’elles aient pour la conduite de leurs travaux un compagnon capable.

Les maîtres plombiers sont tenus de marquer de leurs coins tous les plombs qu’ils vendent ou qu’ils emploient, & cette marque doit être apposée avant que le plomb sorte de leurs boutiques.

Il est défendu aux Plombiers de jetter du plomb sur toile, & de l’employer, non plus que celui qui a passé par le moulin.

PLOMBIERES, (Géog. mod.) petite ville de Lorraine ; dans la Voge, & sans murailles ; elle est à 2 lieues de Remiremont, à 4 de Luxeulx, & à 15 au-dessous de Langres, entre deux montagnes escarpées, sans rochers ni bois qui lui servent de clôture. Les bains qui ont rendu Plombieres renommée, sont les eaux chaudes qui sortent de ces deux montagnes. Il y en a de trois sortes, savoir pour le bain, pour suer, & pour boire ; mais c’est-là l’objet d’un article particulier. Il suffit de dire que Plombieres est un lieu bas, étroit, qui ne contient qu’une petite paroisse, & un couvent de capucins. On y trouve deux grands bains ; le particulier qui est ouvert, & ordinairement réservé pour les femmes, appartient aux chanoinesses de Remiremont, comme dames & patrones de ce lieu. Long. 24. 14. lat. 47. 58. (D. J.)

PLOMÉE, s. f. (Architect.) selon le pere Derand, par corruption de plombée, est une ligne tirée à plomb.

PLOMMER, terme de Pottier de terre, c’est la même chose que plomber, c’est-à-dire vernisser la poterie de terre, parce que le vernis se donne avec du plomb, ou du-moins des minéraux qui en tiennent lieu, & des drogues tirées de ce métal.

Les Potiers se servent ordinairement à cet usage de l’alquisoux ou plomb minéral, du plomb en poudre, qui se fait en jettant du charbon pilé dans du plomb en fusion, & des cendres de plomb, qui ne sont autre chose que son écume & ses scories.

PLOMO-RONCO, (Minéral.) les Espagnols appellent plomo-ronco le plus riche de tous les minerais d’argent qui se tirent des mines du Chily & du Pérou, le plus facile à exploiter, & qui coûte le moins de frais. Il est noir & mêlé de plomb, d’où il a pris son nom. On le fond sans avoir recours au vif argent ; le plomb poussé au feu s’évapore, & l’argent reste aussi net que si on l’avoit amalgamé. (D. J.)

PLONGÉE, s. f. (Fortif.) on dit la plongée du parapet, pour la pente, la descente de son talus ou glacis.

PLONGEON, PETIT PLONGEON DE RIVIERE, PLONGEON CASTAGNEUX, ZOUCET. Voyez Castagneux.

Plongeon huppé, (Ornithol.) colymbus major cristatus, oiseau dont les plumes du derriere de la tête & de la partie supérieure du cou sont droites & forment une huppe. Le dessus de ces plumes est noir

& les côtés sont roux ; le menton & l’espace qui est autour des yeux ont une couleur blanche entourée de roux ; la poitrine & le ventre sont d’un blanc mêlé de roux ; le dos est noirâtre, à l’exception de quelques plumes qui sont cendrées ; les grandes plumes des aîles ont une couleur brune, & les petites sont blanches. Rai, synops met. avium. Voyez Oiseau.

Plongeon de riviere, grand, colymbus major, Ald. Will. oiseau qui pese une livre. Il a environ un pié neuf pouces de longueur depuis la pointe du bec jusqu’à l’extrémité de la queue, & autant d’envergure ; la longueur du bec est à-peu-près de deux pouces depuis la pointe jusqu’aux coins de la bouche. Les plumes de cet oiseau sont courtes, minces, molles, & fort serrées les unes contre les autres. Il a la tête & le cou de couleur brune ; le dos est plus noirâtre ; les côtés du corps & le bas-ventre sont bruns ; la poitrine a une couleur blanche argentée ; la queue est si courte qu’on la voit à peine. Il y a environ trente grandes plumes dans chaque aîle ; les douze extérieures sont entierement noires, la treizieme a la pointe blanchâtre ; cette couleur occupe plus d’espace successivement dans les autres plumes jusqu’à la vingtieme : les quatre qui suivent sont entierement blanches ; la vingt-cinquieme a un peu de brun à la pointe ; les petites plumes des aîles sont blanches par-dessous. Le bec est noir, applati sur les côtés, & jaunâtre près des coins de la bouche ; toute la piece inférieure a la même couleur. La langue est longue & un peu fourchue ; les ongles sont larges & ressemblent à ceux de l’homme ; leur couleur est noire d’un côté & d’un blanc bleuâtre de l’autre. Les pattes sont larges & applaties ; elles ont par-derriere un double rang de pointes disposées comme les dents d’une scie. Les doigts sont larges ; ils ont de chaque côté une large membrane en forme d’appendice, & ils ne sont point unis les uns aux autres. Willughbi, Ornit. Voyez Oiseau.

Plongeon tacheté, grand. Voyez Colimb.

Plongeon de mer ; Albin a donné ce nom à la piette. Voyez Piette.

Plongeon, s. m. (Artificier.) on appelle ainsi un artifice qui se plonge dans l’eau & en ressort encore allumé ; on pourroit appeller de ce nom les genouilleres, mais les plongeons sont moins agités & presque stables.

Cet artifice consiste en une fusée massive, suspendue par la gorge à un collet de bois qui flotte sur l’eau en situation verticale.

On fait une fusée fort longue, comme de huit à neuf diametres ; on l’étrangle à un tiers près, & on la charge d’une composition de fusées volantes, mêlée d’une moitié de celle des lances à feu, ou si l’on veut de celle des étoiles ; on en met deux ou trois charges bien foulées & bien battues, ensuite la valeur de celle d’un pistolet de poudre grenée, continuant ainsi jusqu’à ce que le cartouche soit plein à un diametre près ; alors on acheve de le remplir de sable, pour le rendre si pesant par ce bout, qu’il s’enfonce dans l’eau, après l’avoir bouché avec un tampon.

PLONGER, v. n. (Phys.) est l’art ou l’action de descendre dans l’eau jusqu’à une profondeur considérable, & d’y rester assez long-tems.

L’art de plonger est d’une très-grande utilité, surtout pour la pêche des perles, des coraux, des éponges, &c.

On a imaginé différentes méthodes & différens instrumens pour rendre l’art de plonger plus sur & plus aisé.

Le grand point est de procurer au plongeur un air frais, sans quoi il n’est pas possible qu’il reste long-tems dans l’eau ; car il y périroit.

Ceux qui plongent dans la Méditerranée pour y pêcher des éponges, ont coutume d’avoir dans leurs