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vents. En quelques endroits des Indes, cette farine se nomme sari.

PODIUM, en Architecture, voyez Acoudoir.

Podium, s. m. (Hist. anc.) endroit du cirque ou de l’amphithéatre, séparé & élevé de douze à quinze piés, & bordé d’une balustrade. C’étoit-là que l’empereur avoit son siége, & d’où il voyoit le spectacle. Avant les empereurs, le même endroit étoit occupé par les consuls & les préteurs, environnés des licteurs ; il y avoit au-devant une grille qui en défendoit l’accès aux bêtes féroces. Les empereurs étoient assis sur le podium ; Néron avoit coutume de s’y coucher.

Podium, (Géog. anc.) mot latin, qui signifie balustrade, ou appui, le lieu du théatre où jouoient les mimes, & la place destinée au théatre pour les consuls & pour les empereurs. On l’a employé dans le moyen âge, pour signifier un lieu qui est sur le haut d’une montagne, particulierement lorsque cette montagne est tellement d’un des côtés voisins du lieu en question, que l’on n’y puisse point monter : à-peu-près comme ce que l’on appelle sur le bord de la mer une falaise. Plusieurs villes, bourgs, & villages de France, entr’autres du côté de la Provence & du Languedoc, où la langue latine a subsisté plus long-tems, en ont emprunté le nom. C’est de ce nom podium, que les Francois ont leur mot puy, qui veut dire la même chose : comme le Puy en Vélay Podium : le Puy sainte Marie, Podium sanctæ Mariæ : Puy Laurent, Podium Laurentii, & tant d’autres. Ce mot est différemment prononcé dans la plûpart des provinces. Dans le Languedoc & dans les provinces voisines, on dit tantôt Puy, tantôt le Pech, ou le Puech ; en Berri on prononce Pie ; en Poitou le Peut ; en Dauphiné Poet, & en d’autres lieux Poch, Peu, Puis, Pi, ou Pis, & c. (D. J.)

PODLAQUIE, (Géog. mod.) duché & palatinat de Pologne, borné au nord par la Prusse & la Lithuanie, au midi par le Palatinat de Lublin, au levant encore par la Lithuanie, & au couchant par le palatinat de Mazovie. Il est composé de trois districts, savoir de Drogieczin, de Mielnick, & de Bielsk. Par rapport au temporel, ce pays est gouverné par un palatin & par un castellan ; & pour le spirituel, il est soumis à l’évêque de Lukao. (D. J.)

PODOLIE, (Géog. mod.) palatinat de la petite Pologne, borné au nord par celui de Volhinie, au midi par la Moldavie & la Pokucie, au levant par le palatinat de Braclaw, & au couchant par celui de Russie. On y trouve des carrieres de marbre de diverses couleurs ; les bœufs & les chevaux qu’on y nourrit, sont estimés : ce pays est arrosé dans ces deux extrémités par le Bogh & le Niester ; il renferme trois territoires, celui de Kaminieck, de Framblowa, & de Lahiczow. (D. J.)

PODOMETRE, s. m. (Gram. & Mathém.) compte-pas, machine à rouage qu’on attache dans une voiture ; par sa correspondance avec les roues de la voiture, son aiguille fait un pas à chaque tour de roue, & la route se trouve mesurée.

PŒCILASIUM, (Géog. anc.) ville de l’île de Crete, située sur la côte méridionale, selon Ptolomée, l. III. c.xvij. Mercator la nomme Pentalo, & Niger l’appelle Selino. (D. J.)

PŒCILE, le, (Antiquit. d’Athènes.) De tant de différens portiques ou galeries couvertes qui embellissoient la ville d’Athènes, celui-ci étoit le plus considérable ; & pour le distinguer des autres on le nommoit tout court le portique par excellence ; auparavant on l’appelloit Pisannetios. Pendant la splendeur d’Athènes, les premiers peintres de la Grece avoient représenté à l’envi dans ce portique les actions mémorables des grands capitaines de la république ; & l’artiste que les auteurs grecs ont tant vanté, le célebre

Polygnote, y fit des chefs-d’œuvre dont il ne voulut point de récompense. Mais si l’on en croit les Savans, la réputation du portique lui est venue du philosophe Zénon, qui y établit l’école des stoïciens ; car, ajoutent-ils, le mot grec stoa, d’où s’est formé celui de stoïciens, signifie un portique. Outre le pœcile, il y avoit hors d’Athènes quantité d’autres portiques qui servoient de promenades ou de rendez-vous aux beautés effrontées, au point, dit Lucien dans ses dialoges, que sur les colonnes qui ornoient ces portiques, on n’y voyoit que leurs noms & ceux de leurs amans entrelacés ensemble. (D. J.)

POECILÉ, (Géog. anc.) portique de la ville d’Athènes qu’on appelloit auparavant pisianactea ; c’étoit l’école des stoïciens.

PŒDICULI, (Géog. anc.) ou Pœdicli, peuples d’Italie, selon Pline, l. III. cap. xj Ils habitoient la plus grande partie de la terre de Bari, & possédoient trois villes, savoir Rudiæ, Egnatiæ & Barium. Les Grecs ont désigné les Pœdiculi sous le nom de Peucetii, à cause des forêts de pins dont est rempli le bras de l’Apennin qui traverse le pays. M. Freret distingue trois principales branches de Liburnes fixées dans la portion de l’Italie que les Romains nommerent Apulia & les Grecs Iapygia : ce sont les Apuli proprement dits, les Pœdiculi ou Pœdicli, & les Calabres. Ces trois peuples parloient la même langue ; dans la suite ils adopterent la langue latine, mais sans renoncer à leur ancien jargon ; & c’est à cause de cet alliage qu’Horace, liv. IV. sect. 10, les nomme bilingues. Pline assure des Pœdiculi qu’ils étoient Illyriens. (D. J.)

PŒLCHER, (Commerce.) petite monnoie de Pologne dont il entre 60 dans un florin polonois, & 180 dans un ryxthaler ou écu d’Allemagne. Ainsi un pœlcher vaut environ deux liards de notre monnoie.

En Prusse le pœlcher vaut deux liards & demi, & il n’en faut que cent vingt pour faire un écu d’Allemagne.

POELE, s. m. (Fonderie & Poterie.) grand fourneau de terre ou de métal, posé sur des piés embellis souvent d’ornemens & de petites figures, qui a un conduit par où s’échappe la fumée du feu qu’on y fait, & qui sert à échauffer une chambre sans qu’on voie le feu.

Les poëles sont nécessaires dans les antichambres, tant pour chauffer les domestiques, qu’afin que l’air froid ne s’introduise pas dans la chambre du maître. On s’en sert dans les pays froids, & on en voit de magnifiques & d’une grande dépense en Allemagne, où on donne le même nom aux chambres qu’échauffent les poëles. (D. J.)

Poele, (Littérat. antiq. rom.) Les Romains connoissoient deux sortes de poëles pour échauffer leurs chambres & les autres appartemens de leurs maisons. Les premiers étoient des fourneaux sous terre bâtis en long dans le gros mur, & ayant de petits tuyaux à chaque étage qui répondoient dans les chambres : on les nommoit fornaces, vaporaria. Mais les Romains avoient encore comme nous des poëles portatifs, hypocausta, qu’ils changeoient de place quand ils vouloient. Ciceron écrit qu’il venoit de changer ses poëles de place, parce que le tuyau par où sortoit le feu étoit sous la chambre. Hypocausta in alterum apodyterii angulum promovi, propterea quod ità erant posita, ut eorum vaporarium ex quo ignis erumpit, esset subjectum cubiculo. (D. J.)

Poele a feu, (Hydr.) Voyez outil de fontainier, au mot Fontainier.

Poele à chandelles, (Chandel.) Les maîtres Chandeliers nomment ainsi en terme du métier, ce qu’on appelle communément une chaudiere. Cette poële, dans laquelle ils font fondre leur suif, est de cuivre jaune, avec bord de deux ou trois pouces de large,