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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 13.djvu/602

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PYRGENSES, (Géogr. anc.) peuples du Péloponnese dans l’Achaîe propre, selon Pline, liv. IV. c. vj. leur ville se nommoit Pyrgos.

PYRGI, (Géog. anc.) ville d’Italie dans la Toscone, sur la côte, selon Pline, liv. III. c. v. Virgile, Æneid. liv. X. v. 184. donne à cette ville le surnom de veteres :

Et Pyrgi veteres, intempestæ que craviscæ.

Tite-live, liv. XXXVI. c. iij. nous apprend que c’étoit une colonie romaine. Ptolomée, liv. III. c. j. la place entre Castrum novum, & Alsium. Quelques-uns croient que le nom moderne-est S. Marinello, parce que l’église de ce lieu s’appelle S. Maria de territorio Purgano. Il y a encore une ville de Messénie du nom de Pyrgi. (D. J.)

PYRI-MONS, (Géogr. anc.) montagne de la Germanie, selon Ammien Marcellin, liv. XXVIII. ch. ij. François Junius pense que c’est la montagne Hey ligberg, au voisinage de la ville de Heidelberg, & cette opinion s’accorde assez bien avec Ammien Marcellin, qui dit que Pyri-mons étoit au-delà du Rhin.

PYRIFORME, ou Pyramidal, (terme d’Anatomie.) c’est un des muscles de la cuisse à qui on a donné ce nom, à cause qu’il a la figure d’une poire. On l’appelle aussi iliaque externe, eu égard à sa situation. Voyez nos Pl. d’Anatomie & leur explication. Voyez aussi Iliaque. Il sort rond & charnu de la partie inférieure & interne de l’os sacrum, où il regarde le bassin, & descendant obliquement le long du grand sinus de l’os des iles, au-dessus de la tubérosité de l’ischion, & se joignant avec le moyen fessier, il va s’attacher par un tendon rond à la partie supérieure de la racine du grand trochanter.

PYRIPHLÉGÉTON, s. m. (Mythol.) c’est un fleuve de la Thesprotie, qui se jette avec le Cocyte dans le marais Achéruse, & dont le nom signifie brûlant, ce qui en a fait faire un fleuve d’enfer, voyez Phlégéton.

Pyriphlégéton, (Géog. anc.) fleuve d’Italie, que Strabon, liv. V. p. 244. place au voisinage de Cumes ; c’étoit peut-être les eaux sulphureuses de Putéoli.

PYRIMACHUS LAPIS, (Hist. nat.) nom dont quelques auteurs se sont servis pour désigner le silex ou caillou ordinaire, à cause des étincelles qu’il donne lorsqu’on le frappe avec le briquet.

On a aussi donné le nom de pyrimachus ou pyromachus à la pyrite d’un jaune pâle, parce qu’elle donne aussi des étincelles lorsqu’on la frappe avec de l’acier.

PYRIQUE spectacle, (Artific.) c’est le nom qu’on donne aux spectacles des feux d’artifice qu’on fait jouer dans les lieux enfermés & couverts. Ce spectacle est nouveau. Dès l’origine des opéra, des comédies, on avoit bien introduit dans les salles de ces spectacles quelques artifices pour représenter la foudre, les éclairs, les incendies de peu de durée, ou des bruits d’escopetterie ; mais ce n’est que depuis vingt ans qu’on a trouvé le moyen de donner dans ces salles de véritables feux d’artifice.

On doit cette idée & son heureuse exécution à MM. Ruggieri, artificiers bolonois. Comme on ne peut pas y faire jouer des feux d’artifice qui s’élevent en l’air, tels que des fusées volantes, des balons, &c. on est contraint de n’y employer que des artifices fixes dans leur place, ou mobiles au-tour d’un centre : & ce n’est qu’en variant ces deux feux qu’on peut former un feu d’artifice dans un lieu couvert ; ce qui ne donne que des soleils, des girandoles, des pyramides, des berceaux, des fontaines en jets ou en cascades, des roues, des globes, des polygones en pointes, des étoiles, &c.

Tout cet assortiment ne demande que la connois-

sance de l’art des artifices & de l’intelligence. Il n’en

est pas de même de la maniere de communiquer le feu des artifices fixes aux artifices mobiles. C’est un secret que MM. Ruggieri paroissoient s’être reservé, qui a été découvert par M. Perinet d’Orval, & dont cet auteur a fait présent au public. Voici donc, d’après lui, en quoi consiste le fondement des feux qu’on a admirés sur le théâtre de la comédie italienne.

Le corps de la machine est une espece de roue de bois sans jantes, qui entre dans un long bâton cylindrique qui lui sert comme d’axe. Cet axe est en partie quarré & en partie rond. La partie ronde est bien polie & même graissée de savon. On attache cet axe par le moyen d’une croix de fer, & il est destiné à porter tout l’ensemble de la machine. La premiere roue de bois porte d’abord à un moyeu cylindrique, percé dans sa circonférence de douze mortoises. Dans ces mortoises sont logés douze rais, &c. Une autre piece entre dans ce moyeu, au-tour duquel elle peut tourner. Elle est destinée, cette piece, à porter une girandole pentagone, ou un soleil tournant. Un second soleil tournant est ajusté sur l’axe par le moyen d’un second moyeu.

Enfin un coulant sert à former & à contenir tous ces soleils dans l’axe où ils sont enfilés & ajustés. D’abord le premier est mobile, le second fixe, le troisieme mobile, &c. ainsi alternativement un mobile, & un fixe. Il ne s’agit plus pour faire jouer cet artifice, que de communiquer le feu des soleils fixes aux mobiles, ce qui s’exécute avec des étoupilles logées dans les raînures des rais, lesquelles lancent leur feu en finissant sur le fond du couvercle du tourniquet. De-là le feu se communique au bout des fusées des jets qui doivent faire pirouetter le soleil tournant, & cela par une étoupille qui partant du fond de la boëte, est conduite à couvert au bout des jets, crainte que le feu ne puisse être porté d’aucune part que par le canal de communication.

Par cet arrangement il est évident 1°. que les porte-feux ayant un de leurs bouts découverts, mais dans un enfoncement bien caché, ne courent pas risque de prendre feu trop tôt ; 2°. qu’ils ne peuvent manquer de communiquer leur feu à l’étoupille, qui est au fond opposé du moyeu du soleil tournant auquel ils ne touchent cependant point, parce qu’il n’y a que quatre ou cinq lignes d’intervalle. Ainsi on conçoit aisément que dans le spectacle pyrique, dont j’ai donné la description, la derniere fusée de la premiere piece, qui est un soleil tournant, venant à finir, porte par une raînure, le feu à deux porte-feux cachés sous une boëte qui engrene dans celle de la tête du moyeu d’un soleil fixe. Le premier soleil mobile finissant, le soleil fixe s’allume ; celui-ci fini, communique son feu à la boëte pratiquée dans la tête de son moyeu, & les porte-feux lancent leur flamme au fond de celle du second soleil tournant : ainsi de suite jusqu’à la derniere roue.

On conçoit après cela qu’en garnissant différemment ces soleils tournans & ces mobiles de divers artifices, & en colorant même les feux, cette variété de feu fixe & de feu mobile peut former un spectacle assez brillant : sur quoi on peut consulter l’Essai sur les feux d’artifice, par M. P. d’Orval, & le Traité de M. Frezier sur la même matiere. (D. J.)

PYRISABORA, (Géog. anc.) grande ville d’Asie, dans la Perse propre, c’est-à-dire l’Assyrie, près du bras de l’Euphrate creusé de main d’homme, & nommé en syriaque Nahar malcha, c’est-à-dire fleuve-royal. Zosime la nomme Bersabora. Ammien Marcellin, l. XXIV, p. 286, dit qu’elle étoit fort peuplée & qu’elle avoit des fossés qui en faisoient comme une île ; ambitu insulari circumvallatam. Elle étoit outre cela revêtue d’une double enceinte de murailles flanquées de tours. L’empereur Julien fit le siege