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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 13.djvu/671

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contenoient les mêmes angles au centre o : car en joignant ef, hg comme of, oh, oe, og, les triangles eof, goh seront semblables & égaux, chaque côté de l’un étant respectivement égal à chaque côté de l’autre. C’est pourquoi en retranchant l’angle commun eoh des angles égaux eof, goh, les angles eog, foh qui restent seront égaux. Si les triangles efo, gho, &c. sont droits en f & en h, les traits de division fi, hk, &c. couperont aussi l’arc du quart de cercle fht à angles droits en f & en h, &c.

Nous avons dit plus haut que la ligne de vûe du télescope étoit parallele à l’index oo du vernerus, qui prolongé passe par le centre du quart de cercle. Voici comme on s’en assura.

Le télescope étant détaché du quart de cercle, on y attacha fortement par des vis la plaque du vernerus ed, & la plaque st, fig, 10. après quoi on y fixa solidement & à demeure le verre objectif ; ensuite ayant tiré sur ces plaques les lignes sot & ecf, toutes deux perpendiculairement à la ligne oc, on prit de chaque côté de oc des distances quelconques ot & cf, égales entr’elles ; & de l’autre côté de oc on prit de nouveau d’autres distances quelconques os & ce, égales entr’elles, & assez longues pour aller au-delà du télescope. Par les points sef on lima exactement parallele à oc les extrémités des deux plaques : alors on plaça les points tf sur deux points mn d’une ligne horizontale tirée sur un plan solide, remarquant le point d’un objet éloigné qui étoit couvert par les fils transverses ; & faisant faire au télescope une demi-révolution sur son axe, de sorte que les points opposés es portassent sur la même ligne mn, on remarqua un autre point dans le même objet, couvert de même par les fils transverses. Ensuite on fit mouvoir ces fils toujours au foyer du télescope, jusqu’à-ce qu’après plusieurs répétitions ils couvrissent parfaitement le même point de l’objet dans les deux situations du télescope ; car dans ce cas l’axe optique devient exactement parallele à la ligne oe, pourvu qu’on suppose l’objet fort distant. Mais comme de plus petites marques sur un objet plus près se distinguent plus facilement, on en fit deux distantes entr’elles d’une quantité égale (autant qu’il fut possible) à la différence des hauteurs de l’axe du télescope, au-dessus de la ligne mn dans ses deux positions, & on ajusta les fils transverses de façon que dans chaque position du télescope ils couvrissent parfaitement ces deux marques.

Enfin, voici comme on s’assura que l’axe du télescope & le plan que cet axe décrivoit, étoient parfaitement paralleles à celui du limbe, & dans le plan du méridien. D’abord on rendit la ligne de vûe parallele au plan du limbe autant qu’on le put, par les dimensions des pieces de cuivre adaptées au télescope ; ensuite on le fit plus précisément, en observant si les étoiles passoient au même instant par les fils transverses du quart de cercle, que par ceux d’un instrument des passages placé parfaitement dans le plan du méridien, & si près du quart de cercle, que les deux observateurs pouvoient s’avertir l’un l’autre de l’instant du passage des étoiles. Ayant ainsi observé plusieurs étoiles à différentes hauteurs, on trouva que leur passage par les deux instrumens étoit si instantané, qu’on en pouvoit conclure que le plan du limbe du quart de cercle étoit très-parfait ; car il est certain que le plan décrit par le télescope d’un instrument des passages autour de son axe transverse, doit être de beaucoup plus précis que celui qui est décrit par le télescope du quart de cercle, lequel n’est guidé sur le limbe que par des rouleaux. Voyez Instrument ou Passages. Les dimensions qu’on a données à cet instrument sont en piés & pouces anglois, dont il sera facile de connoître le rapport avec nos mesures, en consultant les articles Pied, Mesure, &c.

Quart, (Comm.) en fait de poids, est la quatrieme partie d’un quintal ou poids de cent livres. Il contient vingt-cinq livres de seize onces chacune. Voyez Quintal & Livre de seize onces.

Quart se dit aussi d’une petite mesure qui fait la quatrieme partie d’une plus grande. Ainsi l’on dit un quart de muid, un quart de boisseau. Le demi-quart est la huitieme partie de toute la mesure.

Quart en sus, que l’on appelle aussi parisis, signifie dans quelques bureaux des fermes du roi ou des péages des seigneurs, une augmentation du quart de la somme énoncée qui se paye avec & outre la somme même. Ainsi, si une marchandise doit payer quarante sols du cent pesant avec le quart en sus ou le parisis, c’est-à-dire qu’elle paye en tout cinquante sols.

Quart est encore une certaine caisse de sapin plus longue que large, dans laquelle on envoie de Provence des raisins en grappe que l’on nomme raisins aux jubis. Voyez Raisins. Dictonn. de Comm.

Quart d’écu, (Monnoie de France.) monnoie courante d’argent qui étoit à onze deniers de fin, pesoit 7 deniers 12 grains , & valoit 15 sols. Le nom de quart d’écu fut donné à cette monnoie, à cause qu’elle faisoit justement le quart de l’écu d’or, qui valoit 60 sols. L’usage de fabriquer des quarts d’écu & des demi quarts d’écu, commença en France sous Henri III. & dura jusqu’en 1646, à ce que nous apprend M. le Blanc. (D. J.)

Quart de conversion, c’est un mouvement par lequel une troupe décrit un quart de cercle autour du chef de file de la droite ou de la gauche, qui sert de centre ou de pivot.

Ainsi, si la troupe avant que d’exécuter le quart de conversion est opposée ou fait face à l’orient, elle le fera au nord ou au midi après l’exécution de ce mouvement. Voyez Conversion & Evolutions. (Q)

Quart denier, (Jurisp.) est une finance qui se payoit aux parties casuelles pour la résignation des offices. Présentement ce droit ordinaire qui se paye par l’officier qui veut vendre ou par sa veuve & ses héritiers, est le huitieme denier ; mais faute d’avoir payé le prêt & l’annuel, ils payent le double droit qui revient au quart denier. Voyez l’édit de Charles IX. pour l’érection des sceaux en titre d’office ; l’édit de Louis XIII. du 4 Février 1638 ; Loyseau des offices, liv. III ch. iij. n°. 21 & suivans. (A)

Quart, (Marine.) c’est le tems qu’une partie de l’équipage d’un vaisseau emploie à veiller pour faire le service, tandis que tout le monde dort. Dans les vaisseaux du roi ce tems est de huit horloges, qui valent quatre heures. Voyez Horloge. Dans les autres vaisseaux, il est tantôt de six, tantôt de sept, & quelquefois de huit. A chaque fois qu’on change le quart, on sonne la cloche pour en avertir l’équipage ; c’est ce qui se pratique en France. Les autres nations maritimes reglent le quart différemment ; en Angleterre, par exemple, le quart est de quatre heures, en Turquie de cinq, &c.

On distingue deux sortes de quarts, un qu’on appelle premier quart ou quart de tribord, & l’autre second quart, ou quart de bas-bord. Le premier commence vers minuit, ou à l’aube, & ce sont les officiers subalternes en pié, ou les plus anciens d’entre les officiers subalternes qui le font. Le second quart commence quand l’autre est fini ; & il est composé des officiers subalternes qui sont en second, ou des anciens officiers d’entre les subalternes. C’est le commandant ou le capitaine du vaisseau qui fait la division de ces quarts, & qui en fait écrire la disposition dans un tableau qu’on attache à la porte de la chambre ou au mât d’artimon. Lorsqu’on appelle ceux dont le tour vient de faire le quart, on crie au quart ; & on dit prendre le quart lorsqu’on entre en garde avec une partie de l’équipage.