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se conformer, du-moins extérieurement, à l’idolâtrie du Japon. Le plus grand crime qu’on leur imputa, étoit de favoriser le Christianisme, accusation la plus terrible dont on puisse charger quelqu’un dans l’empire japonois.

SIWA, (Mythol.) divinité des anciens Germains que l’on croit être leur Pomone. On la représentoit toute nue, avec de longs cheveux qui lui descendoient par derriere jusqu’au milieu des jambes ; elle tenoit d’une main une grappe de raisin, & de l’autre une grosse pomme. Voyez Grosser dans son hist. latine de la Lusace ; Schoedius, de diis Germanorum ; & dom Bernard Montfaucon, tome II. de son antiquité expliquée par figures. (D. J.)

SIX, (Arithmét.) nombre pair composé de deux & de quatre, ou de deux fois trois, ou de trois fois deux, ou de cinq & un. Deux & quatre font six ; trois & trois font six ; deux & deux font quatre, & deux font six ; cinq & un font six. Six se marque de cette maniere en chiffres arabes 6, en chiffres romains VI, & en chiffres françois de compte & de finance, de la sorte bj. Le Gendre. (D. J.)

Six corps des marchands, (Corporation.) On appelle à Paris les six corps des marchands, par honneur, & par une espece de distinction, la draperie, l’épiçerie, la mercerie, la pelleterie, la bonneterie, & l’orfévrerie, pour ne les pas confondre avec ce grand nombre de communautés des arts & métiers, dont les maîtres de quelques-unes ont la qualité de marchands, mais dans un rang bien inférieur pour la richesse & l’étendue du commerce. Dictionn. de Comm. (D. J.)

SIXAIN, s. m. dans l’Art militaire, étoit un ancien ordre de bataille suivant lequel six bataillons étant rangés sur une ligne, on faisoit avancer le second & le cinquieme pour former l’avant-garde ; le premier & le sixieme se retiroient pour faire l’arriere-garde ; & le troisieme & le quatrieme restoient en place pour former le corps de bataille. Chambers.

Sixain, (Poésie.) On appelle sixain une stance composée de six vers. Nous avons deux sortes de sixains qui ont des différences assez remarquables : les premiers ne sont autre chose qu’un quatrain auquel on ajoûte deux vers de rime différente de celle qui a terminé le quatrain. Les sixains de cette espece admettent deux vers de rime différente, soit devant, soit après, comme dans l’exemple suivant :

Seigneur, dans ton temple adorable
Quel mortel est digne d’entrer ?
Qui pourra, grand Dieu, pénétrer
Dans ce séjour impénétrable,
Où tes saints inclinés, d’un œil respectueux,
Contemplent de ton front l’éclat majestueux ?

Rousseau.


La seconde espece de sixains, assez commune & fort belle, comprend deux tercets, qui ne doivent jamais enjamber le sens de l’un à l’autre : il y doit donc avoir un repos après le troisieme vers. Les deux premiers y riment toujours ensemble, & le troisieme avec le dernier ou avec le cinquieme, mais ordinairement avec celui ci

I. Exemple.

Renonçons au stérile appui
Des grands qu’on implore aujourd’hui ;
Ne fondons point sur eux une espérance folle :
Leur pompe indigne de nos vœux
N’est qu’un simulacre frivole,
Et les solides biens ne dépendent pas d’eux.

Rousseau.


II. Exemple.

Je disois à la nuit sombre :
O nuit ! tu vas dans ton ombre

M’ensevelir pour toujours.
Je redisois à l’Aurore,
Le jour que tu fais éclore
Est le dernier de mes jours.

(D. J.) Rousseau.


Sixain, en terme de Layettier, est une boîte qui en contient cinq autres les unes dans les autres, & par conséquent de diverses grandeurs.

Sixain, (Mercerie.) ce mot se dit parmi les marchands merciers des paquets composés de six pieces de rouleaux ou rubans de laine. Il n’y a guere que les rouleaux des numéros quatre & six qui soient par sixains ; on appelle aussi un sixain de cartes, un petit paquet contenant six jeux de cartes. (D. J.)

SIX CENTIEMES, (Hist. mod.) terme qui chez les anciens Saxons, qui évaluoient les hommes, signifioit une personne de la valeur de six cens chelins ; dans le tems que les Saxons dominoient en Angleterre, tous les hommes y étoient distribués en trois classes ; savoir la plus haute, la plus basse, & la moyenne ; de sorte qu’une personne ayant reçu quelque injure, on proportionnoit la réparation à la valeur de l’offensé, & à sa classe.

Ceux de la plus basse classe s’appelloient deux centiemes, c’est-à-dire, des hommes évalués à deux cens chelins ; ceux de la moyenne s’appellerent six centiemes, ou gens évalués à six cens chelins ; ceux de la plus haute s’appelloient douze centiemes, comme étant évalués à douze cens chelins.

SIXENA, (Géog. mod.) village d’Espagne, dans l’Arragon, au comté de Ribagorça, sur la riviere d’Alcana, à cinq lieues de Balbastro, vers le couchant. Long. 17. 47. latit. 41. 46.

Ce village est remarquable par son célebre monastere de dames de l’ordre de saint Jean de Jérusalem ; il forme un grand bâtiment dans un lieu spacieux, & ceint de murailles comme une citadelle. Ce fut la reine Sancha, femme d’Alphonse II. roi d’Arragon, qui fonda ce monastere en 1188, & qui le dota richement. Après la mort d’Alphonse son mari, elle s’y retira avec sa fille Douce ; elles y prirent toutes deux l’habit, de même que quelques autres princesses du sang royal. Blanche, fille de Jacques II. roi d’Arragon, a été supérieure du même monastere, & c’est un beau rang.

La supérieure a son palais à part, richement orné : quand elle meurt, on fait ses obseques pendant sept jours ; ensuite on rompt le sceau de ses armes. Les dames d’Arragon & de Catalogne qui entrent dans cette maison, doivent être d’une race si ancienne & si connue, qu’il ne soit pas nécessaire d’en venir aux preuves de noblesse ; les autres les font à la maniere des chevaliers de l’ordre de Jérusalem.

Quand ces dames sont au chœur, elles portent un grand manteau & un sceptre d’argent à la main ; la supérieure confere tous les bénéfices cures de ses terres, & donne l’obédience à tous les prêtres. Elle visite son domaine avec les dames ses assistantes, & se trouve aux chapitres provinciaux de l’ordre en Arragon, où elle a séance & voix délibérative. Elle porte toujours la grande croix sur l’estomac, ce qui la distingue encore des autres dames. Je ne sache que l’abbêsse de Remiremont qui soit le pendant de la supérieure du monastere de Sixena. (D. J.)

SIXIEME, s. m. (Arithmétique.) c’est la partie d’un tout divisé en six parties égales ; en fait de fractions ou nombre rompu, de quelque tout que ce soit, un sixieme s’écrit de cette maniere , & trois sixiemes, cinq sixiemes, &c. ainsi , , &c. un sixieme vaut un demi-tiers ; ainsi deux sixiemes font un tiers, trois sixiemes la moitié ou un tiers & demi-tiers ; quatre sixiemes font deux tiers ; cinq sixiemes font deux tiers & un demi-tiers, ou la moitié & un tiers ; & six sixiemes font trois tiers qui est le tout ;