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celui que nous appellons porte-or. Voyez cet article. Nonobstant la description de Pline, quelques auteurs ont cru que le marmor thebaïcum des anciens étoit rouge & rempli de veines ou de taches jaunes, tel que le marbre que les modernes nomment brocatelle ; d’autres ont cru que le marmor thebaïcum étoit une espece de porphyre, à qui on donnoit aussi le nom de syenites & de pyropacilon. Voyez d’Acosta, natural history of fossils.

THEBET, s. m. (Hist. jud.) mois des Hébreux. C’est le quatrieme de l’année civile, & le dixieme de l’année ecclésiastique. Il a vingt-neuf jours, & répond à la lune de Décembre.

Le huit de ce mois les Juifs jeûnent à cause de la traduction de la loi d’hébreu en grec.

Le jeûne du dixieme mois ordonné par Moïse, arrivoit aussi dans le mois de Thebet.

Le dix les Juifs jeûnent encore en mémoire du siege de Jérusalem par Nabuchodonosor.

Le dix-huit ils célebrent une fête en mémoire de l’exclusion des Saducéens, qui furent chassés du sanhedrin, où ils dominoient sous le regne d’Alexandre Jannée, ainsi que le raconte un de leurs livres, intitulé Megillat. taanith. Calendrier des Juifs, Dict. de la bible.

THECA, s. m. (Hist. nat. Botan.) grand arbre des Indes orientales dont on trouve des forêts entieres. Il fournit aux Indiens le bois dont ils bâtissent leurs temples. Sa feuille donne une liqueur qui sert à teindre leurs soies & leurs cotons en pourpre. Ils mangent ces mêmes feuilles ; on en fait avec du sucre un syrop qui guérit les aphthes. Les fleurs de cet arbre bouillies dans du miel sont un remede contre l’hydropisie.

THECNOLOGIE, s. f. (Gram.) science abusive des mots. Les ouvrages des Théologiens & même des Philosophes, surtout scholastiques, en sont remplis.

THECUA ou THECUÉ, (Géog. sacrée.) ville de la Palestine, à 6 milles de Bethléem, & environ à 12 de Jérusalem. Elle est célebre dans l’Ecriture. Le p. Nau dit qu’on en voit les ruines à une lieue de la montagne de Ferdaous, & que sa situation est agréable. Ses environs contiennent quelques familles d’Arabes qui demeurent sous des tentes, & dont les troupeaux paissent dans les vallées. (D. J.)

THÉER, s. m. (terme de relation.) c’est ainsi qu’on nomme aux Indes certains hommes de la plus basse espece, qui ne servent qu’à écurer les cloaques, les privés, ou à écorcher les bêtes mortes. Ils ne demeurent point dans les villes, mais dans les extrémités des fauxbourgs, parce que les Indiens les ont en abomination. (D. J.)

THEIERE, s. f. (terme de Fayancier.) vaisseau un peu ventru à anse & à bec, où l’on fait infuser du thé dans de l’eau bouillante pour boisson. Il y a des theieres de toute forme & grandeur, qui contiennent depuis une petite tasse jusqu’à dix ; les plus belles nous viennent de la Chine & du Japon. (D. J.)

THÉISME, s. m. (Théol.) dérivé du grec θεος, dieu, terme usité parmi les théologiens modernes, pour exprimer le sentiment de ceux qui admettent l’existence de Dieu. Il est opposé à l’athéisme. Voyez Athéisme.

Il est aisé de prouver que le théisme est préférable à l’athéisme, & qu’il est plus avantageux, soit pour les sociétés, soit pour les princes, soit pour les particuliers, d’admettre l’existence d’un Dieu que de la rejetter. Voici les raisons qu’on en apporte communément.

1°. Une société d’athées a un principe de moins pour arrêter la corruption des mœurs qu’une société de théistes. La raison, le desir de la gloire & de la bonne réputation, la crainte des peines séculieres sont les seuls motifs qui peuvent empêcher le crime

dans une société d’athées. Dans une société de théistes, la crainte des jugemens d’un être suprème se trouvant jointe à tous ces principes, leur donne une nouvelle force. L’homme en effet est d’autant plus porté à remplir ses devoirs, que les peines qu’on lui fait craindre, sont plus grandes, & que les récompenses qu’on lui fait espérer, sont plus considérables & plus consolantes. Qu’on dise tant qu’on voudra, qu’il est plus noble de faire le bien sans intérêt, & de fuir le mal sans aucun motif de crainte : c’est mal connoitre l’homme que de prétendre qu’il puisse ni qu’il doive toujours agir indépendamment de ces motifs. L’espérance & la crainte sont nées avec lui : ce sont des apanages inséparables de sa nature, & les récompenses ou les châtimens par lesquels le théisme réveille l’une & l’autre dans le cœur des hommes, sont des motifs infiniment plus puissans pour l’attacher à la vertu & pour l’éloigner du vice, que ceux que l’athéisme propose à ses partisans.

2°. Les princes ont plus d’intérêt que qui que ce soit, à l’établissement de la croyance d’une divinité suprème. Les athées eux-mêmes en conviennent, puisqu’ils disent que l’idée de la divinité doit son origine aux artifices & aux desseins des politiques, qui par-là ont voulu rendre sacrée l’obéissance dûe aux souverains. Un homme se soumet par raison à son prince, parce qu’il est juste de tenir la foi à celui à qui on l’a promise ; il s’y soumet par principe de crainte, parce qu’il a peur d’être condamné suivant toute la sévérité des lois ; mais son obéissance est tout autrement ferme & constante, quand il est vivement persuadé qu’il y a une divinité vengeresse qui prend connoissance de ses désobéissances pour les punir.

3°. Rien de plus avantageux ni de plus consolant pour les particuliers que le théisme. L’homme qui est exposé à tant de miseres dans le cours de cette vie, a un motif de consolation, en croyant une divinité pleine de justice & de bonté qui peut mettre fin à tous ses maux. L’homme vertueux qui est ordinairement en bute à la contradiction des méchans, se soutient dans la pratique de la vertu par l’idée d’une divinité qui récompense les bonnes actions, & qui punit les mauvaises ; pour lui la mort est le commencement d’une nouvelle vie & d’un bonheur éternel ; pour l’athée, la mort n’est que la fin des miseres de la vie, & l’anéantissement qu’il se promet, est un état d’insensibilité parfaite, ou pour mieux dire, une privation d’existence, que personne ne regardera jamais comme un avantage : anéantissement au reste dont l’athée n’a aucune certitude ; il est donc à cet égard dans le doute & dans la perplexité ; mais cet état d’incertitude est-il aussi satisfaisant que l’espérance du théiste ? Enfin ce dernier risque quelque chose pour gagner infiniment ; & l’autre aime mieux perdre tout que de rien risquer. On peut voir ce raisonnement poussé avec force dans les pensées de M. Pascal. Traité de la véritable religion, tom. I. dissert. III.

THEISOA ou THISOA, (Géog. anc.) ville de l’Arcadie, selon Etienne le géographe. Pausanias, l. VIII. c. xxxviij. dit que de son tems Thisoa n’étoit qu’une bourgade qui autrefois avoit été une ville très-peuplée, aux confins des Parrasii, & dans le territoire de Megalopolis. Cette ville tiroit son nom de celui de la nymphe Thisoa, l’une des trois nourrices de Jupiter. (D. J.)

THÉISTE, theïsta, celui qui admet l’existence de Dieu, d’un être suprème de qui tout dépend.

THEIUS, (Geog. anc.) riviere de l’Arcadie ; Pausanias, l. VIII. c. xxxv. dit qu’en allant de Mégalopolis à Lacédémone, le long de l’Alphée, on trouve au bout d’environ trente stades le fleuve Theius qui se joint à l’Alphée du côté gauche. (D. J.)

THÉKA, s. m. (Hist. nat. Botan. exot.) grand chêne dont on trouve des forêts entieres dans le Mala-