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des voûtes gothiques qui sont composées de deux arcs de cercles AC BC de 60° tracés d’un intervalle B pour rayon, égal au diametre de la voûte.

Les claveaux de ces arcs gothiques sont dirigés à leur centre ; c’est une faute dont on voit des exemples, d’avoir mis un joint au sommet C, ainsi qu’on le peut voir au petit châtelet de Paris.

Tiers point, (Marine.) voyez Latine.

Tiers point, s. m. terme d’Horlogerie ; on appelle ainsi une lime qui est formée de trois angles. (D. J.)

TIERS-POTEAU, s. m. (Charpent.) piece de bois de sciage, de 3 sur 5 pouces & demi de grosseur, faite d’un poteau de 5 à 7 pouces refendu. Cette piece sert pour les cloisons légeres & celles qui portent à faux. (D. J.)

TIESA, (Géog. anc.) fleuve du Péloponnèse, qui couloit de Sparte à Amiclée, & qui, à ce qu’on croyoit, tiroit son nom de Tiesa, fille d’Eurotas. (D. J.)

TIFATA, (Géog. anc.) montagne d’Italie, dans la Campanie, près de Capoue : elle commande cette ville, selon Tite-Live, l. VII. c. xxix. & l. XXVI. c. v. tifata imminentes Capuæ colles. Silius Italicus, l. XII. v. 48. dit, en parlant d’Annibal.

. . . . . . . Arduus ipse
Tifata invadit prior, quâ moenibus instat
Collis, & è tumulis subjectam despicit urbem.

Cette montagne étoit sacrée, & la table de Peutinger y marque deux temples ; celui qui étoit à l’occident est désigné par ces mots ad dianam, & celui qui étoit à l’orient par ceux-ci, jovis tifatinus.

Tifata, ville d’Italie, dans le Latium, selon Pline, l. III. c. v. (D. J.)

TIFAUGES, (Géog. mod.) petite ville ou plutôt bourg de France, en Poitou, élection de Mauleon, sur la Sevre nantoise, aux confins de l’Anjou & de la Bretagne. Long. 16. 35. lat. 46. 58. (D. J.)

TIFERNUM, (Géog. anc.) ville d’Italie, dans la partie de l’Umbrie, qui est en-deçà de l’Apennin, sur le bord du Tibre. On la nommoit Tifernum Tiberinum, pour la distinguer d’une autre Tifernum, surnommée Metaurum. Les habitans de ces deux villes avoient aussi les mêmes surnoms : car Pline, liv. III. c. xiv. dit, Tifernates cognomine Tiberini, & alii Metaurenses. Ce furent les Tifernates Tiberini qui le nommerent leur patron ; il décora leur ville de statues, & y fit bâtir un temple à ses dépens. Il est fait mention de cette ville dans une ancienne inscription rapportée par Gruter, pag. 494. n°. 5. où on lit, reip. Tif. Tib. Holstenius, p. 90. prouve par une autre inscription que le nom de cette ville s’employoit au plurier : C. Julio. C. F. Clu. proculo Tifernis Tiberinis. Le nom moderne est Cittadi castello.

Tifernum Metaurum, ville d’Italie, dans le Samnium, selon Tite-Live, l. IX. c. xliv. & l. X. c. xiv. Dans un autre endroit, liv. X. ch. xxx. il donne ce nom à une montagne. Ce nom étoit encore commun à un fleuve, suivant le témoignage de Pomponius-Méla, l. II. c. iv. & de Pline, l. III. c. ij. Le fleuve se nomme aujourd’hui il Biferno ; & c’étoit vers sa source, qu’on avoit bâti la ville de Tifernum. Cluvier a conjecturé de-là, que cette ville étoit dans l’endroit où l’on voit présentement Molise, qui est la capitale du pays. (D. J.)

TIGE, s. f. (Botan.) c’est la partie des plantes qui tire sa naissance de la racine, & qui soutient les feuilles, les fleurs & les fruits. La tige dans les arbres prend le nom de tronc, en latin, truncus ; & celui de caudex dans les herbes, on l’appelle caulis, & scaphus lorsqu’elle est droite comme une colonne. Les auteurs modernes l’ont nommée viticulus, lorsqu’elle est grèle & couchée, comme est celle de la nummulaire. Enfin, la tige des plantes graminées, s’appelle culmus.

Mais ce ne sont pas des mots qui intéressent les physiciens, ce sont les phénomenes curieux de la végétation ; par exemple, le redressement des tiges, car on sait que de jeunes tiges de plantes inclinées vers la terre se redressent peu-à-peu, & regardent la perpendiculaire. Dans celles qui n’ont de libre que l’extrémité, c’est cette extrémité qui se redresse. M. Dodart est le premier qui ait observé ce fait en France. Des pins qu’un orage avoit abattus sur le penchant d’une colline, attirerent l’attention de cet habile physicien. Il remarqua avec surprise, que toutes les sommités des branches s’étoient repliées sur elles-mêmes, pour regagner la perpendiculaire ; ensorte que ces sommités formoient avec la partie inclinée, un angle plus ou moins ouvert, suivant que le sol étoit plus ou moins oblique à l’horison.

M. Dodart cite à ce sujet dans les Mém. de l’acad. des Sciences ann. 1700. l’exemple de quelques plantes qui croissent dans les murs, telles que la pariétaire ; ces plantes après avoir poussé horisontalement, se redressent pour suivre la direction du mur : mais il n’a pas approfondi davantage la nature de ce mouvement de tiges ; nous savons seulement qu’il s’opere presque toujours, de façon que la partie qui se redresse devient extérieure à celle qui demeure inclinée : la tige prend alors la forme d’un siphon à trois branches : j’ai appris que depuis vingt ans, M. Bonnet a tenté plusieurs expériences curieuses sur cette matiere ; mais il en reste encore beaucoup à faire avant que de chercher à en assigner la cause, car ce n’est pas avec des dépenses d’esprit & des hypothèses, qu’on y peut parvenir. (D. J.)

Tige, s. f. (Archit.) on appelle ainsi le fût d’une colonne.

Tige de rinceau, espece de branche qui part d’un culot ou d’un fleuron, & qui porte les feuillages d’un rinceau d’ornement. (D. J.)

Tige, s. f. (Hydr.) voyez Souche. (K)

Tige de Fontaine, (Archit. hydr.) espece de balustre creux, ordinairement rond, qui sert à porter une ou plusieurs coupes de fontaines jaillissantes, & qui a son profil différent à chaque étage. (D. J.)

Tige, s. f. terme de plusieurs ouvriers, la tige d’une clé, en terme de Serrurier, est le morceau rond de la clé, qui prend depuis l’anneau jusqu’au panneton.

La tige d’une botte, en terme de Cordonnier, est le corps de la botte, depuis le pié jusqu’à la genouillere.

La tige d’un flambeau, en terme d’Orfevre, est le tuyau du flambeau, qui prend depuis la pate jusqu’à l’embouchure inclusivement.

La tige d’un guéridon, en terme de Tourneur, est la partie du guéridon, qui prend depuis la pate jusqu’à la tablette. (D. J.)

Tige, nom que les Horlogers donnent à l’arbre d’une roue ou d’un pignon, lorsqu’il est un peu mince ; c’est ainsi que l’on dit la tige de la roue de champ, de la roue de rencontre, &c. Voyez Arbre, Aissieu, Axe, &c.

Tige, (Serrurerie.) c’est la partie de la clé, comprise depuis l’anneau jusqu’au bout du panneton, elle est ordinairement ronde, quelquefois cependant en tiers-point.

Tige, adj. terme de Blason, qui se dit des plantes & des fleurs représentées sur leurs tiges.

Le Fevre d’Ormeson & d’Eaubonne à Paris, d’azur à trois lis au naturel d’argent, feuillés & tigés de synople.

TIGERON, s. m. terme dont les Horlogers se servent pour désigner une petite tige fort courte, qui dans l’axe d’une roue ou d’un balancier, s’étend depuis la portée d’un pivot jusqu’au pignon, ou à la roue, &c. Dans les anciennes montres françoises, & dans presque toutes celles qu’on fait actuellement en