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empire des Titans dura environ trois cens ans, & finit vers le tems que les Israélites entrerent en Egypte. Les Titans, ajoute le même auteur, surpassoient de beaucoup les autres hommes en grandeur & en force de corps : ce qui leur a fait donner par la fable le nom de géans.

Hésychius observe que titan signifie aussi un sodomite, & ajoute que c’est un des noms de l’Antechrist, auquel cas il faut l’écrire en grec par τείταν, afin qu’il renferme le nombre 666, qui dans l’Apocalipse, c. iij. vers. 18. font le nombre de la bête.

TITANUS, (Géogr. anc.) nom d’un fleuve de l’Asie mineure, & d’une montagne de la Thessalie, selon Hésychius. (D. J.)

TITARESSUS, (Géog. anc.) fleuve de la Thessalie. Vibius-Sequester, p. 85. qui dit qu’on le nomme aussi Orcus, ajoute qu’il se jette dans le Pénée, sans mêler ses eaux avec celles de ce dernier fleuve, mais en coulant dessus.

Lucain, l. VI. v. 375. & suiv. dont les meilleures éditions lisent Titaresos, dit que ce fleuve orgueilleux de sortir du Stix, fleuve respecté même par les dieux, dédaigne de mêler ses eaux avec celles d’une riviere commune.

Solus in alterius nomen cum venerit undæ,
Defendit Titaresos aquas, lapsusque superne
Gurgite Penei pro siccis utitur arvis.
Hunc fama est, stygiis manare paludibus amnem,
Et capitis memorem, fluvii contagia vilis
Nolle pati, superûmque sibi servare timorem.

Ses eaux, disent les poëtes, en tombant dans celles du Pénée, surnageoient dessus comme de l’huile, c’est que les eaux de ce fleuve étoient fort grasses, à cause des terres par lesquelles elles passoient. Strabon dit que la source du Titaresus étoit nommée Styx, & qu’on la tenoit pour sacrée par cette seule raison. (D. J.)

TITARUS, (Géog. anc.) montagne de la Thessalie. Strabon, l. IX. p. 441. dit qu’elle touchoit au mont Olympe, & que le fleuve Titaressus y prenoit sa source. (D. J.)

TITEL ou TITUL, (Géogr. mod.) bourgade de la haute Hongrie, dans le comté de Bodrog, sur la rive droite de la Teisse, près de sa jonction avec le Danube. On croit que c’est le Tibiscum des anciens. (D. J.)

TITENUS FLUVIUS, (Géog. anc.) fleuve de la Colchide ; il se jettoit dans le Pont-Euxin, & donna son nom à une contrée nommée Titenia, & par Valerius Flaccus Titania tellus. (D. J.)

TITHÉNIDIES, s. m. (Antiq. greq.) τιθηνίδια, fête des Lacédémoniens, dans laquelle les nourrices, nommées en grec τιθήναι, portoient les enfans mâles au temple de Diane Corythallienne, & pendant qu’on immoloit à la déesse de petits cochons pour la santé de ces enfans, les nourrices dansoient au pié de l’autel de la divinité. Voyez le détail des cérémonies de cette fête dans Potter, Archæol. grec. l. II. c. xx. t. I. p. 432. & suiv. (D. J.)

TITHON, s. m. (Mythol.) tout le monde sait ce que la Mythologie a feint de Tithon & de l’Aurore. La déesse l’aima éperdument, l’enleva dans son char, obtint de Jupiter son immortalité, & oublia de demander qu’il fût à l’abri des outrages du tems. Tithon ennuyé des infirmités de la vieillesse, souhaita d’être changé en cigale, & sa priere lui fut accordée par les dieux. Voila la fable, voici l’histoire.

Tithon, fils de Laomedon, & frere de Priam, étoit un prince aimable & très-bien fait de figure. Le royaume de la Troade, gouverné par Priam, dépendoit de l’empire d’Assyrie : Tithon alla à la cour du roi d’Assyrie, qui lui donna le gouvernement de la Susiane. Il s’y maria dans un âge avancé, & parce

que sa femme étoit d’un pays situé à l’orient de la Grece & de la Troade, les Grecs qui tournoient toute l’histoire en fictions, dirent qu’il avoit épousé l’Aurore.

Mais un de nos poëtes modernes enchérissant sur l’ancienne mythologie, a fait des amours de Tithon & de l’Aurore, une nouvelle broderie, qui par sa délicatesse n’en est que plus propre à gâter l’imagination ; je n’en veux pour preuve que la morale qui couronne son conte ingénieux, car il ne faut pas être injuste dans ses critiques. L’auteur, après un tableau pittoresque de l’entrevue des deux amans, & de la résolution que l’Aurore, en quittant Jupiter, avoit formée de conserver les beaux jours de Tithon, ainsi qu’elle le lui déclare, sans y réussir, ajoute :

L’Amour couvrant leurs yeux de voiles séduisans,
Semble éloigner leurs destinées ;
Tithon ainsi dans la même journée
Se retrouve à quatre-vingt ans.
La déesse est en pleurs, sechez, dit-il, vos larmes,
J’ai vu de mon printems s’évanouir les charmes,
J’en regrette la perte, & ne m’en repens pas ;
Ce que j’eus de beaux jours, du moins, charmante Aurore,
Je les ai passé dans vos bras ;
Rendez-les-moi, grands dieux, pour les reperdre encore ! &c.

(D. J.)

TITHONI-REGIA, (Géog. anc.) palais fameux de l’Ethiopie, sous l’Egypte. Quinte-Curce, l. IV. c. viij. dit que la curiosité de voir le palais de Memnon & de Tithon, emporta Alexandre presque au-delà des bornes du soleil. Voyez Diodore de Sicile, l. II. (D. J.)

TITHOREA, (Géog. anc.) ville de la Phocide, sur le mont Parnasse. Hérodote, l. VIII. n. 32, dit qu’auprès de la ville de Néon il y avoit une cime du Parnasse appellée Tithorea ; mais Pausanias, l. X. c. xxxij. après avoir rapporté le sentiment d’Hérodote, dit qu’il y a apparence que toute la contrée se nommoit autrefois Tithorea, & que dans la suite les habitans des villages voisins s’étant venus établir dans la ville de Néon, cette ville prit peu-à-peu le nom de Tithorea. Le mot est corrompu dans Plutarque, in sylla, qui écrit Tithora pour Tithorea. Du tems de Sylla Tithore n’étoit pas une si grande ville que du tems que Plutarque écrivoit ; car ce n’étoit alors, dit-il, qu’une forteresse assise sur la pointe d’une roche escarpée de tous côtés, où les peuples de la Phocide fuyant devant Xerxès, s’étoient retirés autrefois, & y avoient trouvé leur salut. (D. J.)

TITHORÉE, s. f. (Mythol.) c’étoit une de ces nymphes qui naissoient des arbres, & particulierement des chênes. Elle habitoit sur la cime du mont-Parnasse, à laquelle elle donna son nom, qui se communiqua dans la suite à tout le voisinage, & même à la petite ville de Néon en Phocide. (D. J.)

TITHRAS, (Géog. anc.) bourg de l’Attique, dans la tribu Ægéïde, selon Etienne le géographe. Ce bourg, dit M. Spon, prenoit son nom de Tithras, fils de Pandion. Ce lieu étoit en réputation d’avoir des habitans très-méchans & des figues très-excellentes, selon le témoignage de Suidas, d’Aristophane & d’Athenée. Il est parlé du bourg de Tithras dans une ancienne inscription qui se trouve à Salamine & rapportée par M. Spon.

ΚΑΛΛΙΣΤΩ
ΑΝΤΙΔΩΡΟΥ
ΤΕΙΘΡΑΣΙΟΥ

(D. J.)

TITHRONIUM, (Géogr. anc.) ou Tethronium, selon Hérodote, ville de la Phocide. Pausanias, l. X. c. xxxiij. dit qu’elle étoit située dans une plaine à 15 stades d’Amphicléa, mais qu’on n’y