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la riviere de Tocat, & le Casalmac qui retient son nom. Long. de Tocat, 53. 28. lat. 39. 32. (D. J.)

TOCANHOHA, s. m. (Hist. nat. Botan. exot.) c’est un fruit de l’île de Madagascar qui donne la mort aux chiens. Il croît sur un arbre semblable à un poirier, dont le bois est extrèmement dur, massif, & susceptible du poliment. Ses feuilles sont de la longueur de celles d’un amandier, découpées de cinq ou six échancrures, à chacune desquelles il y a une fleur de la même forme & de la même couleur que celle du romarin, mais sans odeur. (D. J.)

TOCAYMA ou TOCAIMA, (Géog. mod.) ville de l’Amérique méridionale, dans la Terre ferme, au nouveau royaume de Grenade, sur le port de la riviere Pati, près de son confluent, avec celle de la Madelena. Le terroir de Tocayma abonde en pâturages & en fruits, comme figues, orangers, dattes, cannes de sucre ; cependant ses habitans vont presque nuds par indigence. (D. J.)

TOCCATA, (Musique italienne.) les Italiens appellent ainsi une espece de fantaisie ou prélude de musique, qui se joue sur les instrumens à clavier. Brossard. (D. J.)

TOCIA, (Géog. mod.) ville d’Asie, dans les états du turc, sur la route de Constantinople à Ispahan, entre Cosizar & Ozeman. Son terroir est fertile en excellent vin. (D. J.)

TOCKAY, (Géog. mod.) place forte de la haute Hongrie, dans le comté de Zemblin, au confluent du Bodrog & de la Teisse, à 16 lieues au midi de Cassovie. Le vin qui croît dans son terroir passe pour le plus délicieux de toute l’Europe. Long. 38. 42. latit. 48. 12. (D. J.)

Tockay, (Géog.) ville de la haute Hongrie, située au confluent de la Teisse & de Bodrog. Elle est renommée par les excellens vins de liqueur que l’on fait dans ses environs, & qui sont fort recherchés dans toute l’Europe. On a été jusqu’ici dans le préjugé que le territoire de Tockay ne fournissoit qu’une très-petite quantité de cet excellent vin ; mais ceux qui connoissent le pays, assûrent que le terrein où il croît occupe un espace de plus de sept milles d’Allemagne ou quatorze lieues de France, les Hongrois appellent ce district hegy-allia, le pays sous les montagnes : il s’y trouve différens cantons qui produisent un vin tout aussi agréable que celui de Tockay. Ce qui rend ce vin rare, c’est qu’un grand nombre de vignes y demeurent en friche. On montre à Vienne, dans le cabinet de curiosités de l’empereur, un sep de vigne de Tockay, autour duquel s’est entortillé un fil d’or natif ; on le trouva en 1670 dans une vigne de ce canton. Voyez Keyssler, voyages, tome II.

Tockay, terre de, (Hist. nat.) terra Tocaviensis, nom que l’on donne à une terre qui se tire près de Tockay en Transilvanie, & que l’on regarde comme un puissant astringent. Quelques auteurs l’ont appellé bolus Pannonica & Hungarica.

TOC-KAIE, s. m. (Hist. nat. Zoolog.) Pl. XIV. fig. 4. espece de lézard fort commun dans le royaume de Siam. On lui donne le nom de toc-kaie, parce qu’on distingue dans son cri la prononciation de ces deux mots : il se retire sur les arbres & dans les maisons ; il a une adresse surprenante pour aller de branches en branches, & pour marcher sur les parois verticales des murs les plus unis : il est deux fois plus gros que le lézard verd de ce pays-ci ; il a un pié six lignes de longueur depuis le bout des mâchoires jusqu’à l’extrémité de la queue, & un peu plus de deux pouces & demi de circonférence prise à l’endroit le plus gros : la tête est triangulaire, & elle a environ un pouce & demi de largeur à sa base & un peu plus d’un pouce d’épaisseur ; le reste du corps est fait à-peu-près comme celui de nos lézards verds, à l’exception des piés qui ont une conformation différente ;

les doigts sont garnis d’ongles pointus & courbes, & ils ont de plus chacun une membrane large, de figure ovale, & garnie en-dessous de petites pellicules paralleles entre elles & perpendiculaires à la membrane, ce qui donne à cet animal une très-grande facilité pour s’attacher aux corps les plus polis. L’œil est fort grand à proportion des autres parties & très-saillant, la prunelle a quatre lignes & demie ; l’ouverture des oreilles se trouve située de chaque côté à un doigt de distance au-dessus des yeux, elle forme une cavité ovale & assez profonde. La face supérieure du corps est couverte d’une peau chagrinée, ses couleurs sont le rouge & le bleu mêlés par ondes : il y a le long du dos plusieurs rangées de pointes coniques d’un bleu pâle. La face inférieure est couverte d’écailles, & d’un gris de perles avec de petites taches roussâtres. Mémoires de l’académie royale des Sciences, par Perrault, t. III. part. II. Voyez Lézard.

TOCKENBOURG, (Géog. mod.) comté de la Suisse, dépendant de l’abbaye de S. Gall. C’est un pays étroit entre de hautes montagnes, & qui avoit autrefois des seigneurs particuliers avec titre de comte. Le dernier, nommé Frideric, accorda par grandeur d’ame à ses sujets, au commencement du quinzieme siecle de si grands privileges, qu’il les rendit en quelque maniere peuple libre.

Le Tockenbourg est considéré dans la Suisse comme un territoire important par sa situation, ses voisins, & le peuple qui l’habite. Il est séparé au nord du canton d’Appenzel par de hautes montagnes presque inaccessibles ; à l’orient & au couchant, par les terres du canton de Zurich. Il peut avoir en longueur cinq milles d’Allemagne, ou dix heures de chemin, & moitié en largeur. On distingue le pays en province supérieure & province inférieure, & chaque province est divisée en divers districts. Les habitans sont catholiques romains & réformés, & font ensemble environ neuf mille hommes, dont les deux tiers sont protestans.

Les deux religions sont réunies par un serment solemnel, que tous les Tockenbourgeois sont tenus de faire, savoir de conserver ensemble une concorde mutuelle. Ce serment précede même celui par lequel ils jurent le traité d’alliance & de combourgeoisie avec les cantons de Schwitz & de Glaris, alliance qui dure depuis 1440. Le terroir du pays abonde en graines, en prairies & en pâturages.

Le gouvernement est composé de membres en partie protestans & en partie catholiques, tirés des communautés de chaque religion. Dans les endroits où se fait l’exercice des deux religions, les Réformés & les Catholiques élisent conjointement les membres de leur grand-conseil, sans avoir égard à l’alliance ou à la parenté. Ce grand-conseil est le conservateur de la liberté publique. Dans les affaires de conséquence, il convoque l’assemblée générale du peuple qui en décide souverainement. Dans les petits conseils qui sont chargés d’examiner les affaires criminelles & les causes de peu d’importance, le grand-conseil en nomme les membres, & les tire également de chaque religion. Dans les justices inférieures du pays, il y a quelques communautés qui ont le droit d’élire leur amman. Dans d’autres, l’abbé de S. Gall nomme deux des chefs, & les habitans choisissent les autres. Enfin les Tockenbourgeois ont un gouvernement des plus sages & des mieux entendus pour leur bien-être. (D. J.)

TOCOUY, s. m. (Commerce.) sorte de toile qui se fait dans divers endroits de l’Amérique espagnole, sur-tout du côté de Buenos-Aires. (D. J.)

TOCROUR, (Géog. mod.) ville de la Nigritie, sur la rive méridionale du Nil des negres, & à deux journées de Salah, selon Herbelot. (D. J.)

TOCSIN ou TOCSEING, s. m. (Lang. franç.) ce