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TRANCHE-FIL, s. m. terme de Bourrelier, cuir tortillé pour soutenir le surnez & la soubarbe de la bride des chevaux de carrosses. (D. J.)

Tranche-fil, s. m. terme de Cordonniers, ils appellent ainsi un gros fil qu’ils cousent en forme de bordure en dedans, & le long des quartiers & oreilles des souliers, lorsque le cuir n’est pas fort, & qu’on craint qu’il ne se déchire, ou ne s’étende trop. (D. J.)

Tranche-fil, s. m. terme d’Eperonnier, c’est une espece de petite chaîne fort déliée qui est autour du mords. (D. J.)

Tranche-fil, s. m. terme de Relieur, petit ornement de fil ou de soie, que les Relieurs mettent au dos des livres qu’ils relient sur le haut & le bas de la tranche. Il sert aussi à tenir les feuilles en état. (D. J.)

TRANCHE-LARD, s. m. (Cuisine.) grand couteau fort mince, à l’usage des cuisiniers, & dont le nom indique l’usage.

TRANCHER, v. act. (Gram.) c’est séparer en deux parties avec un instrument tranchant. Trancher ce fer en deux. On tranche la tête aux gentilshommes coupables de crime. Il se dit aussi des douleurs d’entrailles, qu’on appelle tranchées ; unissez ce médicament à celui-ci pour empêcher de trancher. On dit au figuré, il est d’un caractere tranché ; trancher une difficulté. La mort tranche nos espérances ; il tranche de l’important : c’est un traître, il tranche de deux côtés : ces couleurs tranchent trop. Tranchez ces chiffres pour les distinguer de ceux sur lesquels vous n’avez pas encore opéré.

TRANCHET, s. m. (Outil de Cordonnier.) espece de long couteau de fer fort plat & fort acéré, avec un manche de bois léger. Il sert à couper le gros cuir pour en faire les semelles de dessous, & à les redresser ou rogner quand elles sont cousues au soulier. On en fait aussi les chevilles des talons ; les marchands de crespin les vendent. (D. J.)

Tranchet, s. m. (Serrurerie.) c’est un outil de serrurier, qui sert à couper de petites pieces de fer à chaud. Voyez l’article Tranche. La seconde s’appelle aussi tranchet. (D. J.)

TRANCHIS, s. m. terme de Tuilier, rang d’ardoises ou de tuiles échancrées, qui sont en recouvrement sur d’autres entieres, dans l’angle rentrant d’une noue ou d’une fourchette. (D. J.)

TRANCHOIR QUARRÉ, s. m. (Architect.) est cette table quarrée qui fait le couronnement du chapiteau des colonnes, & qui, dans celles de l’ordre corinthien, représente cette espece de tuile quarrée qui couvre la corbeille ou le panier qu’on feint entouré de feuilles. (D. J.)

Tranchoir, s. m. terme de Vitrier, c’est une sorte de piece de verre que l’on met dans les panneaux de vitres, qui font façon de Lorraine ou de croix de Lorraine. (D. J.)

TRANCOSO, (Géog. mod.) ville de Portugal, dans la province de Tra-los-Montes, à trois lieues de Pinhel. Elle a titre de duché, & est située dans une vaste & délicieuse campagne. Cette ville est entourée de murs, & a droit de suffrage dans les assemblées des états. Ferdinand I. roi de Castille, la prit sur les Maures l’an 1033. Long. 11. 3. latit. 40. 37. (D. J.)

TRANCZIN, (Géog. mod.) petite ville de la haute Hongrie, chef-lieu du comté de même nom, sur la rive gauche du Vag, qu’on passe sur un pont de bois. Elle a pour défense un château fortifié, & dans son voisinage des eaux minérales, & deux bains d’eaux chaudes. (D. J.)

TRANGLES, s. f. terme de Blason, ce mot se dit des fasces rétrécies qui n’ont que la moitié de leur largeur, & qui sont en nombre impair. Trevoux. (D. J.)

TRANGUEBAR ou TRANQUEBAR, (Géogr. mod.) ville de la presqu’île de l’Inde, au royaume de Tanjaour, sur la côte de Coromandel, à l’embouchure de la riviere Caveri, & à 25 lieues de Pondicheri. Les Danois en sont les maîtres depuis l’an 1621, par un accord fait la même année avec le naïque ou roi de Tanjaour, sur les terres duquel est situé ce port de mer ; les Danois ont bâti depuis une forteresse pour sa défense. Le climat en est fort chaud, & très-difficile à supporter. Les jésuites ont dans cette ville une église, & y jouissent d’une grande liberté. Le roi de Danemarck y a établi une mission en 1705 pour la propagation du Christianisme ; on peut consulter sur cette mission M. de la Crose dans son Christianisme des Indes. Long. 97. 50. latit. septent. 11. 18. (D. J.)

TRANI, (Géog. mod.) ville d’Italie, au royaume de Naples, dans la terre de Bari, sur le golfe de Venise, entre Barlette & Biseglia. Il y a un château bâti par l’empereur Frédéric II. Son port a été bouché par les sables. Son évêché est du x. siecle. Long. 34. 50. latit. 41. 10. (D. J.)

TRANQUILLITÉ, PAIX, CALME, (Synon.) ces mots, soit qu’on les applique à l’ame, à la république, ou à quelque société particuliere, expriment également une situation exempte de trouble & d’agitation : mais celui de tranquillité ne regarde précisément que la situation en elle-même, & dans le tems présent indépendamment de toute relation : celui de paix regarde cette situation par rapport au-dehors, & aux ennemis qui pourroient y causer de l’altération : celui de calme la regarde par rapport à l’évenement, soit passé, soit futur, ensorte qu’il la désigne comme succédant à une situation agitée, ou comme la précédant.

On a la tranquillité en soi-même, la paix avec les autres, & le calme après l’agitation.

Les gens inquiets n’ont point de tranquillité dans leur domestique. Les querelleurs ne sont guere en paix avec leurs voisins. Plus la passion a été orageuse, plus on goûte le calme.

Pour conserver la tranquillité de l’état, il faut faire valoir l’autorité sans abuser du pouvoir. Pour maintenir la paix, il faut être en état de faire la guerre. C’est encore plus par la douceur que par la rigueur qu’on rétablit le calme chez un peuple révolté. Girard, Synon. (D. J.)

Tranquillité, (Mythologie.) la Tranquillité, appellée par les Grecs Εὐδία, a été déifiée. On a trouve à Nettuno, dans la campagne de Rome, sur le bord de la mer, un autel avec cette inscription, Autel de la Tranquillité, ara Tranquillitatis ; sur cet autel est représentée une barque avec une voile tendue, & un homme assis au gouvernail : cette divinité étoit distinguée de la Paix & de la Concorde. (D. J.)

TRANSACTION, s. f. (Gram. & Jurispr.) est un accord ou convention faite entre deux ou plusieurs personnes, pour prévenir ou terminer un procès.

L’incertitude de l’évenement & le bien de la paix sont ordinairement les motifs des transactions.

Ces mêmes considérations font aussi qu’ordinairement on se relâche de part & d’autre de quelque prétention, autrement ce ne seroit plus une transaction, mais une renonciation gratuite que l’on feroit à son droit.

Les transactions, toutes favorables qu’elles sont, ne s’étendent point aux choses qui n’y sont pas exprimées.

On ne peut pas non plus opposer à une partie la transaction qui a été faite avec une autre, chacun étant le maître de son droit.

On stipule quelquefois une peine en cas d’inexécution de la transaction, & le cas arrivant, la peine doit être exécutée ; il dépend néanmoins de la pru-