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cabestan, dans laquelle on entaille les élinguets.

Traversin de herpes, (Marine.) piece de bois qui est à l’avant d’une herpe à l’autre, & qui sert à caponner l’ancre.

Traversins de taquets, (Marine.) ce sont des pieces de bois de 5 à 6 piés de long, dans lesquelles les taquets d’écoute sont emboîtés.

TRAVERSINES, s. f. pl. (Archit. Hydraul.) espece de solives qu’on entaille dans les pilots, pour faire un radier d’écluse.

On appelle maîtresses traversines, celles qui portent sur les seuils. (D. J.)

Traversines, on appelle ainsi des planches que les officiers plancheyeurs sont obligés de fournir pour passer d’un bateau dans un autre.

TRAVERTIN, (Lithologie.) ou pierre travertine, qu’on devroit appeller pierre tiburtine, parce qu’elle se trouve par tout le territoire de Tivoli, dans la plaine, comme dans les montagnes, de telle grosseur & de telle longueur qu’on en a besoin. Il n’est pas nécessaire de creuser des carrieres, il suffit presque de découvrir la terre, on la rencontre à six ou sept piés, en suivant les veines. L’église de S. Pierre en est bâtie, & la plûpart des édifices de pierre de taille à Rome. Cette pierre est dure, on ne la peut travailler qu’à la pointe du ciseau, & à la masse de fer ; elle a le grain fin : elle est compacte, pesante, & point sujette à se délier ; elle est propre à soutenir toutes sortes de poids ; l’air la ronge peu quand elle est bien choisie ; car il s’en trouve beaucoup qui est sujette à des trous. Elle est grise pour l’ordinaire, presque aussi dure que le marbre, & presqu’aussi belle à la couleur près : quand on veut rendre l’ouvrage poli, on le travaille comme le marbre avec un morceau de la même pierre, du grès & de l’eau. (D. J.)

TRAVESTI, (Belles-lettres.) participe du verbe réciproque se travestir, qui signifie se déguiser & se mettre en habit de masque. Quelques-uns des derniers auteurs anglois ont introduit ce terme dans la poésie à l’imitation des François.

Travesti se dit aussi d’un auteur que l’on a défiguré en le traduisant dans un style burlesque, & different du sien, de-sorte que l’on a de la peine à le reconnoître. Voyez Parodie.

Jean-Baptiste Lalli a travesti Virgile, c’est-à-dire, qu’il l’a traduit en vers italiens burlesques ; Scarron a fait la même chose en françois ; & Cotton & Philips, en anglois. Voyez Burlesque.

Castalion & le P. Berruyer ont été accusés d’avoir travesti la bible, pour avoir donné à leur version un air & un style différent de son original.

TRAUMATIQUES, adj. (Médecine.) vulneraires, ou remedes bons pour guerir les plaies. Voyez Vulnéraire, Agglutinant, Guérison, Consolidation, &c.

TRAUN, quatier de, (Géogr. mod.) contrée d’Allemagne, dans la haute Autriche ; ce quartier est traversé par la riviere de Traun, & renferme deux grands lacs ; savoir, Artersée & Traunsée. (D. J.)

Traun, (Géog. mod.) il y a deux rivieres de ce nom en Allemagne ; l’une dans la haute-Autriche, sort du lac nommé Traun-Sée, & se jette dans le Danube, entre Lints & l’embouchure de l’Ens : l’autre riviere court dans la haute Baviere, vers les confins du Tirol, & elle tombe dans l’Ackza.

TRAUN SEE, (Géog. mod.) grand lac d’Allemagne, dans la haute-Autriche, au quartier de Traun. Il reçoit plusieurs petites rivieres, & donne naissance à une seule, qui en prend le nom de Traun. (D. J.)

TRAUNSTEIN, (Géog. mod.) ville d’Allemagne, dans la haute Baviere, sur la riviere de Traun, entre le lac Chiemsée & l’archevêché de Saltzbourg.

Elle a dans son voisinage des sources d’eau salée. Long. 30. 18. lat. 47. 48.

TRAVONS, s. m. pl. (Archict. hydraul.) ce sont dans un pont de bois, les maîtresses pieces qui en traversent la largeur, autant pour porter les travées des poutrelles, que pour servir de chapeau aux files de pieux. On les appelle aussi sommiers. Voyez l’architecture de Palladio. Daviler. (D. J.)

TRAVOUIL, s. m. (Filerie.) devidoir à mettre le fil en écheveaux en pieces.

TRAVOUILLETTE, s. f. (Filerie.) petit bois pour soutenir les fusées en travouillant, ou dévidant. (D. J.)

TRAUSI ou THRAUSI, dans Tite-Live, liv. XXXVIII. c. xlj. (Géog. anc.) peuples de Thrace, au voisinage du mont Hémus. Hérodote, liv. V. dit que ces peuples ne différoient point des Thraces, si ce n’est dans un usage qu’ils observoient à la naissance & à la mort de leurs proches. Quand un enfant venoit au monde, les parens s’assembloient, se rangeoient autour de lui, se mettoient à pleurer, & faisoient un détail de toutes les miseres auxquelles il alloit être exposé. Au contraire lorsque quelqu’un d’entr’eux étoit mort, ils se réjouissoient, & en le mettant en terre, ils racontoient le bonheur qu’il avoit d’être délivré des maux de ce monde. (D. J.)

TRAUSIUS CAMPUS, (Géog. anc.) campagne où, selon Diodore de Sicile, lib. XIV. ch. cxviij. les Gaulois qui s’étoient avancés jusqu’au promontoire Japygium, furent massacrés par les Cerii, dans le tems qu’ils cherchoient à repasser sur les terres des Romains. Ainsi Trausius campus devoit être dans la Toscane. (D. J.)

TRAVURE, s. f. terme de riviere, est un espace qui se construit près la quille d’un bateau foncet, sous le biton, & où les compagnons de riviere font leur ménage.

TRAYON, s. m. terme de Laitiere, c’est cet appendice mamelonné, de la longueur d’environ un doigt, qui est pendant au pis des bêtes donnant du lait, & qui sert de canal qu’on tire pour les traire.

TRAZÉNES, pierres de, (Hist. nat.) nom donné par Théophraste & les anciens à une espece d’escarboucles qui étoit la même chose, suivant M. Hill, que la pierre amandine. Cependant Théophraste dit que ces pierres étoient veines de pourpre & de blanc : il paroît que cette pierre est inconnue des modernes.

TREA, (Géog. anc.) ville d’Italie dans le Picenum. L’itinéraire d’Antonin la marque sur la route de Rome à Ancone, en prenant par le Picenum. Elle étoit entre Septempeda & Auximum, à 9 milles de la premiere de ces places, & à 18 milles de la seconde. Ortelius dit que selon France Pamphyli, qui écrit Treia, cette ville fut ruinée par les Goths. Les habitans sont nommés Tréyens par Pline, liv. III. ch. xiij. aussi-bien que dans une ancienne inscription qui se trouve dans le trésor de Gruter, page 446. Col. Auxim. Et Municip. Numanat. Ordo, & plebs Treienses. Holsten, page 739. remarque qu’on voit les ruines de cette ville sur le bord de la riviere Potentia, au-dessous de San-Severino. (D. J.)

TREBELLIANE, s. f. (Gramm. & Jurisp.) on donnoit aussi anciennement ce nom à certains transports simulés que quelques praticiens de ce tems avoient introduit pour frustrer les droits du petit scel de Montpellier, & pour se passer des commissions que l’on étoit obligé d’obtenir des gardes de ce scel. L’ordonnance du mois de Mars 1498, artic. 159. abroge l’usage de ces trebellianes. (A)

TREBELLIANIQUE, adj. (Jurisp.) ou quarte trebellianique, est le quart que l’héritier grevé de fideicommis, est en droit de retenir en remettant l’hoirie.