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comprend sous ce nom tous les vaisseaux destinés au service de la table, pots, plats, assiettes, salieres, &c. en argent, en or, en terre, en fayance, en porcelaine. Pour désigner les assietes & les plats, on ajoute le mot de plate.

Vaisselle d’argent d’Amérique, (Orfévrerie d’Amérique.) il se fabrique dans l’Amérique espagnole quantité de vaisselle d’argent, qui fait une partie du commerce de contrebande, que les vaisseaux des autres nations de l’Europe ont coutume de faire, soit sur les côtes de la mer du nord, soit sur celles de la mer du sud. Les profits sur cette marchandise sont très-grands ; mais pour n’y être pas trompé, il faut être instruit de la différence qu’il y a entre la vaisselle qui est fabriquée au Pérou, & celle qu’on fait au Mexique.

En général il n’y a rien de fixe ni de positif sur le titre de cette vaisselle, le prix n’en étant pas reglé, & les orfévres travaillant comme il leur plaît. Celle du Mexique est la meilleure, quoique pourtant elle differe de quatre à cinq pour cent du titre des piastres, suivant qu’il y a plus ou moins de soudure.

La vaisselle qui vient du Pérou est encore plus sujette aux alliages forts, car il y en a qui ne rend pas neuf deniers & demi de fin, quoique ce soit de la vaisselle plate ; ensorte qu’il n’en faut acheter qu’à un bas prix. Elle ne vaut ordinairement que 7 piastres & demi le marc. Savary. (D. J.)

Vaisselle d’étain, (Potier d’étain.) c’est ce qui est compris sous le noms d’assiettes, plats, jattes ou bassins, écuelles, &c. ce qui n’est composé que d’une seule piece jettée dans un seul moule ; chacun sait que la forme en est ordinairement ronde ; les parties sont le fond, les côtés du fond, qu’on nomme le bouge, & se bord à l’extrémité duquel est une moulure qu’on appelle filet, & le dessous du filet, plate-bande. Anciennement le bord de la vaisselle étoit tout plat sans filet, & le fond très-petit. On a donné à la mode d’à présent le nom de marly, parce qu’on en présenta le premier service au roi Louis le Grand à Marly, environ l’an 1690 ou 92.

On a inventé depuis d’autres modes de vaisselle, dont les bords sont octogones, avec des gaudrons sur la moulure, & enfin la vaisselle à contour, qui est la derniere mode, & de la même façon que la vaisselle d’argent, & qui se plane de même. Voyez Forger l’étain.

Il faut pour faire la vaisselle la jetter en moule, épiller, revercher, paillonner ; si c’est de l’étain fin, tourner, & forger ou planer. Voyez ces mots,

VAISSELLÉE, s. f. (Manufacture de lainage.) ce mot se dit de la quantité d’étoffes de lame, qui est contenue dans chaque vaisseau d’un moulin à foulon ; quelques-uns disent aussi pilée. Trévoux. (D. J.)

VAIVODE, s. m. (Hist. mod.) est proprement un titre qu’on donne aux gouverneurs des principales places de l’empire de Russie.

Les palatins ou gouverneurs des provinces de Pologne prennent aussi la qualité de vaivodes. Voyez Palatins.

Les Polonois ont aussi donné le nom de vaivodes aux princes de Valaquie & de Moldavie, parce qu’ils ne les regardent que comme des gouverneurs, prétendant que la Valaquie & la Moldavie sont des provinces que leurs gouverneurs ont soustraites à l’obéissance de la république de Pologne, à qui elles étoient autrefois soumises ; partout ailleurs on appelle ces princes hospodar. Voyez Hospodar.

Ducange prétend que le nom de vaivode ne signifie autre chose dans la Dalmatie, la Croatie & la Hongrie, qu’un général d’armée. Léunclavius dans son livre intitulé pandectes des Turcs, dit que ce nom signifie communément un capitaine ou commandant. M. l’abbé Fourmont dans la relation de son voyage de

Grece, en 1730, appelle woivode l’officier turc qui commandoit dans Athènes, & qui étoit le gouverneur de la ville, qu’il distingue expressément du disdar ou gouverneur de la forteresse.

VAIVRE ou VOIVRE, (Géog. mod.) petit pays de France, au duché de Bar, entre la Meuse & la Moselle. Le principal lieu est le bourg nommé Haton le-châtel. (D. J.)

VAKEBARO, (Géog. mod.) vallée du royaume d’Espagne dans l’Asturie. C’est une des cinq vallées qui composent la petite province de Liebana. Elle est fertile en froment, en vin, en bétail, & elle est misérable avec tous ces avantages.

VAKHSCHAR, le, (Géog. mod.) riviere de la province de Transoxane, qui donne son nom à la ville de Vakhschah qu’elle traverse. (D. J.)

VAKIÉ, s. m. (Comm.) poids qui revient à une once, poids de marc. Voyez Batman, Diction. du commerce.

VAL, (Gram.) espace ou terrein bas, renfermé entre des montagnes, ce que nous entendons aujourd’hui par vallée ; car val n’est plus d’usage.

Val, s. m. (Poids étranger.) petits poids, dont on se sert dans les Indes orientales pour peser les piastres ou réales de huit. Chaque réale doit être du poids de 73 vals ; autrement celui qui les vend, doit en suppléer le prix. (D. J.)

Val-Aveesa, (Géog. mod.) jurisdiction du pays des Grisons, dans la ligne de la Maison-Dieu, & l’une des dépendances de la communauté de Stallen. Cette vallée est située au pié du mont Septimer, dans un lieu rude & sauvage. On y compte sept paroisses. Les habitans ont eu des seigneurs particuliers, vassaux de l’évêque de Goire ; mais ils ont acheté leur liberté depuis long-tems ; & c’est une acquisition qu’on ne peut trop payer.

Val-Bregna, ou Val-Breuna, (Géog. mod.) bailliage d’Italie, dans la dépendance des petits cantons de la Suisse ; ce bailliage n’est qu’une vallée qui contient un petit nombre de villages & quelques mines de cuivre & de plomb. Le nom de Val-Breuna, en allemand Breuner Thal, lui vient des Breunes, ancien peuple dont Pline fait mention entre les Alpes ; ce nom vient de la riviere Breuna qui arrose la vallée. (D. J.)

Val de grace, (Hist. ecclés.) abbaye de bénédictines, au faubourg S. Jacques, fondée au viij. siecle, réformée en 1618, & transférée en 1621 de la paroisse de Biron-le-châtel, située à trois lieues de Paris, dans la capitale par Anne d’Autriche. L’église qui est belle est de Gabriel Leduc ; elle est remarquable par son dôme & par le baldaquin élégant du maître autel. Mignard a peint le dôme ; Moliere a chanté ce morceau de peinture. Le morceau de peinture & le poëme sont des ouvrages médiocres, l’un d’un grand poëte, l’autre d’un peintre ordinaire.

Val-des-choux, (Théol.) prieuré dans le diocèse de Langres, à 4 lieues de Chatillon, situé dans une affreuse solitude. C’est un chef-d’ordre, mais peu considérable, & qui n’est qu’une branche de celui de S. Benoît. On dit dans le pays qu’il doit son origine à un certain frere Wiart ou Viard, convers de la chartreuse de Lugny, qui ne trouvant pas l’ordre des chartreux assez austere, se retira dans cette solitude, & y assembla des disciples. Ce qui peut confirmer cette tradition, c’est que les religieux du Val-des-choux avoient l’habit des chartreux dans le commencement de leur institut, & qu’ils portent encore aujourd’hui l’habit blanc : mais ils y ont changé quelque chose. Ils prennent un chaperon, au-lieu du capuchon, qui tenoit autrefois à la cucule ou scapulaire.

L’auteur du supplément de Morery, de qui nous empruntons cet article, remarque que cette tradition