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d’arcade dans le premier trou en commençant à gauche de la premiere rangée latitudinale : la premiere du second faisceau dans le second trou de la même rangée : la premiere du troisieme faisceau dans le troisieme trou de la même rangée : la premiere du quatrieme faisceau dans le quatrieme trou de la même rangée : la premiere du cinquieme faisceau dans le cinquieme trou de la même rangée. On passe la premiere ficelle du sixieme faisceau dans le premier trou en commençant à droite de la seconde rangée latitudinale ; la premiere du septieme faisceau dans le second trou de la même rangée, ainsi de suite jusqu’à cinquante ; quand on est parvenu à cinquante, il est évident qu’on a épuisé toutes les premieres ficelles de tous les faisceaux d’arcades, & qu’on rencontre alors les secondes. On passe les cinquante secondes comme les cinquante premieres, les cinquante troisiemes comme les cinquante secondes, les cinquante quatriemes comme les cinquante troisiemes ; & les deux cens cordes d’arcades se trouvent passées dans les deux cens trous de l’ais percé.

Voyons maintenant ce que deviendra cet ais percé de ses cinquante trous, dans lesquels passent deux cens fils dans l’ordre que nous venons de dire, de maniere qu’ils se meuvent tous quatre-à-quatre, les quatre du premier faisceau par les quatre premiers trous de chaque cinquante, les quatre du second faisceau par les quatre seconds trous de chaque cinquantaine, les quatre du troisieme faisceau par les quatre troisiemes trous des quatre cinquantaines, & ainsi de suite. On fait un berlin de tous ces bouts de ficelle, afin qu’ils ne s’échappent point des trous de l’ais, & l’on enfile dans une broche de fer tous les faisceaux, en faisant passer la broche par les boucles de chaque faisceau.

On suspend ensuite cet ais percé par deux ficelles qui l’embrassent aux estases ; sa longueur tournée vers le devant du métier. Les bouts des ficelles qui passent par ses trous, s’étendent vers les mailles de corps, & les faisceaux enfilés dans la broche sont tournés vers le cassin.

On prend la premiere maille de corps, & on l’attache au premier bout des ficelles d’arcades qui passe par le premier trou à gauche de la rangée latitudinale, ou de cinq trous ; on attache la seconde maille de corps à la seconde ficelle qui passe par le second trou de la même rangée ; la troisieme maille, à la troisieme ficelle de la même rangée ; la quatrieme maille à la quatrieme ficelle de la même rangée ; la cinquieme maille à la cinquieme ficelle de la même rangée ; la sixieme maille à la premiere ficelle qui passe par le premier trou à droite de la seconde rangée, parallele à la précédente ; la septieme maille à la seconde ficelle du second trou de la même rangée, & ainsi de suite.

L’usage est d’attacher les arcades aux cordes de rame, avant que d’attacher les mailles de corps aux arcades. Car comment seroit soutenue l’arcade, la maille du corps y étant attachée, si l’arcade même n’est pas attachée à quelque chose ? D’ailleurs quel embarras ne seroit-ce pas de manier toutes ces mailles de corps dont le maillon seroit rempli de soie ? Convenons donc que la maille de corps & le maillon, seront plus aisés à manier quand ils seront vuides, que quand ils seront pleins.

De-là on passe au cassin ; on prend la ficelle qui passe sur la premiere poulie d’en-bas de la rangée de

cinq poulies paralleles au côté gauche du cassin, & l’on y attache le premier faisceau d’arcades, ou le faisceau dont le premier bout passe dans le premier trou à gauche de la premiere rangée latitudinale. On prend la ficelle qui passe sur la seconde poulie, en montant de la même rangée, & l’on y attache le second faisceau d’arcades, ou celui dont le premier bout passe dans le second trou de la même rangée latitudinale. On prend la ficelle qui passe sur la troisieme poulie en montant de la même rangée, & on y attache le troisieme faisceau d’arcades, ou celui dont le premier bout passe par le troisieme trou de la premiere rangée latitudinale. On prend le quatrieme faisceau d’arcades, ou celui dont le premier bout passe par le quatrieme trou de la premiere rangée latitudinale, & on l’attache à la ficelle qui passe sur la quatrieme poulie en montant de la même rangée. On prend la ficelle de la cinquieme poulie en montant de la même rangée, & on y attache le cinquieme faisceau d’arcades, ou le faisceau dont le premier bout passe par le cinquieme trou de la premiere rangée latitudinale. On prend la ficelle qui passe sur la premiere poulie d’en-haut de la seconde rangée, & on y attache le sixieme faisceau d’arcade, ou celui dont le premier bout passe dans le premier trou à droite de la seconde rangée latitudinale, & ainsi de suite pour les autres ficelles & les autres faisceaux d’arcades.

Il s’ensuit de cet arrangement, qu’il y a autant de cordes de rames que de poulies au cassin, que de faisceaux d’arcades, ou quatre fois plus que de ficelles d’arcades, ou quatre fois moins que de trous à la planche, ou quatre fois moins que de mailles de corps, que de maillons, que de fils de roquetins, que de mailles de corps d’en-bas, & que d’aiguilles de plomb.

Les mailles de corps, maillons, mailles de corps, & les mailles d’en-bas, forment donc avec une partie des arcades qui est au-dessous de la planche, une espece de parallelepipede de ficelles, dont la hauteur est de quatre à cinq piés, dont les faces tournées vers le devant & derriere du métier sont faites de quarante ficelles, & celles qui sont paralleles aux côtés du métier, sont faites de cinq ficelles, & dont la masse est de deux cens ficelles.

Voici une table qui représente à merveille les rapports & les correspondances des roquetins, des fils de roquetins ou maillons, des mailles de corps, des arcades, de la planche percée, des poulies du cassin, & du rame.

Les ficelles d’arcades qui sont au-dessus de l’ais percé, forment une espece de pyramide à quatre faces, dont le sommet est tourné vers le cassin, & est placé aux nœuds des arcades des cordes de rames, & dont les faces qui regardent le devant & le derriere du métier ont quarante ficelles, & celles qui regardent les côtés ont cinq ficelles.

La partie des cordes de rames qui va des arcades aux poulies du cassin, est une autre pyramide à quatre côtes, opposée au sommet à la précédente inclinée sur le plan dans lequel sont placées les poulies du cassin ; ses faces tournées vers le devant & derriere du métier n’ont que cinq ficelles, & ses faces tournées vers les côtés du métier en ont dix. Cela est évident pour quiconque a bien entendu tout ce que nous avons dit jusqu’à présent.