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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 17.djvu/386

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réunis en un seul, & compris sous le nom de royaume de la grande Bretagne.

Depuis que la famille royale d’Ecosse étoit montée sur le trône d’Angleterre, par l’avénement de Jacques I. à la couronne, après la mort d’Elisabeth ; les rois d’Angleterre n’avoient rien négligé pour procurer cette union salutaire ; mais ni ce prince, ni son successeur Charles I. ni les rois qui vinrent ensuite, jusqu’à la reine Anne, n’ont eu cette satisfaction ; des intérêts politiques d’une part, de l’autre des querelles de religion y ayant mis de grands obstacles. La nation écossoise jalouse de sa liberté, accoutumée à se gouverner par ses lois, à tenir son parlement, comme la nation angloise a le sien, craignoit de se trouver moins unie que confondue avec celle-ci ; & peut-être encore davantage d’en devenir sujette. La forme du gouvernement ecclésiastique établi en Angleterre par les lois, étoit encore moins du goût des Ecossois chez qui le presbytérianisme étoit la religion dominante.

Cependant cette union si salutaire, souvent projettée & toujours manquée, réussit en 1707, du consentement unanime de la reine Anne, & des états des deux royaumes.

Le traité de cette union contient vingt-cinq articles, qui furent examinés, approuvés & signés le 3 Août 1706, par onze commissaires anglois, & par un pareil nombre de commissaires écossois.

Le parlement d’Ecosse ratifia ce traité le 4 Février 1707, & le parlement d’Angleterre le 9 Mars de la même année. Le 17 du même mois, la reine se rendit au parlement, où elle ratifia l’union. Depuis ce tems-là il n’y a qu’un seul conseil privé, & un seul parlement pour les deux royaumes. Le parlement d’Ecosse a été supprimé, ou pour mieux dire réuni à celui d’Angleterre ; de sorte que les deux n’en font qu’un, sous le titre de parlement de la grande Bretagne.

Les membres du parlement que les Ecossois peuvent envoyer à la chambre des communes, suivant les articles de l’union, sont au nombre de quarante-cinq, & ils représentent les communes d’Ecosse ; & les pairs qu’ils y envoient, pour représenter les pairs d’Ecosse, sont au nombre de seize. Voyez Parlement.

Avant l’union, les grands officiers de la couronne d’Ecosse étoient le grand chancelier, le grand trésorier, le garde du sceau privé, & le lord greffier ou secrétaire d’état. Les officiers subalternes de l’état étoient le lord greffier, le lord avocat, le lord trésorier député, & le lord juge clerc.

Les quatre premieres charges ont été supprimées par l’union, & l’on a créé de nouveaux officiers qui servent pour les deux royaumes, sous les titres de lord grand chancelier de la grande Bretagne, &c. & aux deux secrétaires d’état qu’il y avoit auparavant en Angleterre, on en a ajouté un troisieme, à cause de l’augmentation de travail que procurent les affaires d’Ecosse.

Les quatre dernieres charges subsistent encore aujourd’hui. Voyez Avocat, Greffier, Trésorier, Député, &c.

Union, (Chimie.) il est dit à l’article Chimie, page 417. col. 1. que la Chimie s’occupe des séparations & des unions des principes constituans des corps ; que les deux grands changemens effectués par les opérations chimiques, sont des séparations & des unions ; que les deux effets généraux primitifs & immédiats de toutes les opérations chimiques, sont la séparation & l’union des principes ; que l’union chimique est encore connue dans l’art sous le nom de mixtion, de génération, de synthese, de syncrese, ou pour mieux dire, de syncrise, de combinaison, de coagulation, &c. que de ces mots les plus usités en françois,

sont ceux d’union, de combinaison & de mixtion. Voyez sur-tout Mixtion.

Quoique les affections des corps aggrégés n’appartiennent pas proprement à la Chimie ; & qu’ainsi strictement parlant, elle ne s’occupe que de l’union mixtive, cependant comme plusieurs de ses opérations ont pour objet, au moins secondaire, préparatoire, intermédiaire, &c. l’union aggrégative ; la division méthodique des opérations chimiques qui appartiennent à l’union, doit se faire en celles qui effectuent des unions mixtives, & celles qui effectuent des unions aggrégatives : aussi avons-nous admis cette division. Voyez l’article Opération chimique.

On voit par cette derniere considération, que le mot union est plus général que celui de mixtion ou de combinaison ; aussi dans le langage chimique exact, doit on ajouter l’épithete de chimique ou de mixtive au mot union, lorsqu’on l’emploie dans le sens rigoureux. On ne l’emploie sans épithete que lorsqu’on le prend dans un sens vague, ou qui se détermine suffisamment de lui-même.

Le principe de l’union chimique est exposé aux articles Mixtion, Miscibilité, Rapport ; celui de l’union aggrégative n’est presque que l’attraction de cohésion, ou la cohésibilité des physiciens modernes. Voyez Cohésion. (b)

Union, s. f. (Archit.) on appelle ainsi l’harmonie des couleurs dans les matériaux, laquelle contribue avec le bon goût du dessein, à la décoration des édifices. (D. J.)

Union de couleurs, on dit qu’il y a une belle union de couleurs dans un tableau, lorsqu’il n’y en a point de trop criantes, c’est-à-dire qui font des crudités, mais qu’elles concourent toutes ensemble à l’effet total du tableau.

UNIQUE, SEUL, (Synonyme.) une chose est unique, lorsqu’il n’y en a point d’autre de la même espece ; elle est seule, lorsqu’elle n’est pas accompagnée.

Un enfant qui n’a ni freres, ni sœurs, est unique.

Un homme abandonné de tout le monde, reste seul.

Rien n’est plus rare que ce qui est unique ; rien n’est plus ennuyant que d’être toujours seul. Voilà ce que dit l’abbé Girard. J’ajoute seulement qu’il y a des occasions où le mot unique se peut joindre à un pluriel. Moliere dans sa comédie des Fâcheux, fait dire plaisamment à un joueur :

Je croyois bien du moins faire deux points uniques. (D. J.)

UNIR, v. act. (Gramm.) c’est applanir, rendre égal. Voyez Uni.

Unir un cheval, (Maréchal.) c’est le remettre lorsqu’il est désuni au galop. Voyez Désuni.

UNISSANT, terme de Chirurgie, ce qui sert à rapprocher & à réunir les parties divisées. Voyez au mot Incarnatif.

Les sutures sont les moyens que la Chirurgie recommande pour la réunion des parties dont la continuité est détruite récemment, par cause externe. On a fort abusé de ce secours. Voyez Suture & Plaie. (Y)

UNISSON, s. m. en Musique, c’est l’union de deux sons qui sont au même degré, dont l’un n’est ni plus grave ni plus aigu que l’autre, & dont le rapport est un rapport d’égalité.

Si deux cordes sont de même matiere, égales en longueur, en grosseur, & également tendues, elles seront à l’unisson ; mais il est faux de dire que deux sons à l’unisson aient une telle identité & se confondent si parfaitement, que l’oreille ne puisse les distinguer : car ils peuvent différer beaucoup quant au timbre & au degré de force. Une cloche peut