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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 2.djvu/392

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posée de douze plumes qui sont d’une couleur noire luisante.

Le mâle est gros comme la femelle ; il en differe par ses couleurs qui sont plus brillantes.

Cot oiseau aime beaucoup les premiers boutons qui précedent les feuilles & les fleurs des pommiers, des poiriers, des pêchers, & de tous les autres arbres des jardins, où il cause un grand dommage. Le chant de cet oiseau est agréable ; cependant on aime mieux celui de la linote. Aldrovande prétend que la femelle chante aussi bien que le mâle, au contraire des autres oiseaux. On leur apprend sans beaucoup de peine à imiter le son de la flûte, & on prétend qu’ils approchent de la voix humaine. Villughby, Ornith. Voyez Oiseau. (I)

* BOUZES, s. m. pl. prêtres idolatres à la Chine & au Japon, fort méprisés dans le premier de ces empires, & en grande vénération dans le second, où cependant on n’ignore pas leur débauche & leur hypocrisie. Ils sont divisés en plusieurs sectes, qu’on reconnoît à la couleur de leurs habits : la premiere est des Xenxus, qui prétendent que l’ame est mortelle : la seconde des Xodovius, bonnes gens, & qui croyent l’immortalité de l’ame : la troisieme des Foquexus, docteurs de Xaca, & les plus honnêtes d’entre les Bouzes : la quatrieme des Negous, les meilleurs soldats de l’empire : la cinquieme des Ixoxus, qui passent pour sorciers : on y ajoûte les Arbors-bouxes, grands contemplateurs, & qui font leurs demeures dans des arbres creux ; les Jenguis & les Géoguis, directeurs de pélerins. Ces différentes sectes se détestent : elles ont un supérieur général appellé Xaco, & des supérieurs particuliers revêtus du pouvoir de faire des prêtres ; ils appellent ceux-ci Tundes. Charlevoix, Histoire du Japon.

BOWENS, (Géog.) petite ville dans l’île de Fuhnen avec un bon port.

BOXBERG, (Géog.) petite ville & château en Franconie, près de la ville de Landa.

BOXMEER, (Géog.) ville & comté dans le comté de Zutphen, sur les frontieres du duché de Cleves.

BOXTEHUDE, petite ville d’Allemagne dans le duché de Bremen, au cercle de basse Saxe, à cinq lieues de Hambourg. Elle appartient au Danemark. Long. 27. 10. lat. 53. 40.

BOXTEL, (Géog.) petite ville & seigneurie du Brabant Hollandois, sur le Dommel, à deux lieues de Boisleduc.

BOYARDS, ou BOJARES, ou BOJARDS, s. m. pl. (Hist. mod.) nom que l’on donne aux grands seigneurs de Moscovie. Selon Becman les Boyards sont chez les Russiens la même chose que la haute noblesse dans les autres pays : le même auteur ajoûte que dans les actes publics le Czar nomme les Boyards avant les Waivodes. Voyez Waivodes.

Oléarius, dans son Voyage de Moscovie, dit que ces grands sont les principaux membres du conseil d’état, qu’ils ont à Moscou de magnifiques hôtels, & qu’ils sont obligés de suivre le prince dans ses voyages ; que dans les jours de cérémonie ils sont vêtus d’une tunique de brocard enrichie de perles, & couverts d’un grand bonnet fourré de renard noir, & qu’ils président aux tribunaux de justice : mais depuis que le czar Pierre Ier a tiré la Russie de la grossiereté où elle étoit plongée, on a laissé aux Boyards leurs titres de noblesse ; & quoiqu’ils joüissent d’une grande considération, il ne paroît pas qu’ils ayent grande part au gouvernement. (G)

BOYARD, s. m. (fonte du lard de baleine) espece de civiere à bras dont le fond est fait à jour & en grillage, dans laquelle on place le lard & les crotons, afin qu’ils puissent s’égoutter dans des bacs, & qu’on ne perde rien du suc des uns & de l’huile des

autres. Voyez l’article Baleine, & à la fin des Planches

d’Histoire naturelle la fonte du lard de baleine, la fig. 4. est un boyard.

BOYAUX, terme ordinaire dont on se sert pour désigner les intestins. Voyez Intestin.

Boyaux, dans la guerre des Siéges, sont les chemins que l’on fait en zig-zag pour approcher de la place sans en être vû ; ou bien ce sont les parties de la tranchée qui conduisent à la place. Voy. l’article Tranchée.

La tranchée qui est à peu prés parallele à la place se nomme place d’armes. Voyez Parallele.

Les boyaux de la tranchée doivent être tracés de maniere que leur prolongement ne donne sur aucune des parties de la place attaquée, autrement ils seroient enfilés de cette partie. Voyez Tranchée & Enfiler. (Q)

Boyau, cheval qui a beaucoup de boyau, se dit, en Manége & Maréchallerie, de celui qui a beaucoup de flanc, beaucoup de corps, les côtes longues, ni plates ni serrées. Cheval étroit de boyau, est celui qui n’a point de corps, qui a les côtes resserrées ou courtes, & le flanc retroussé, ce qui lui rend le corps efflanqué comme celui d’un levrier ; c’est ce qu’on appelle un cheval estrac, qui est ordinairement délicat & peu propre au travail, à moins qu’il ne soit grand mangeur. On rebute sur-tout les chevaux de carrosse qui n’ont point de corps, qui sont étroits de boyau, & qui semblent avoir la peau des flancs collée sur les côtes. Un chasseur ne méprise pas un cheval étroit de boyau ; il le préferera même à un autre qui aura plus de flanc, pourvû qu’il soit de grande haleine, de beaucoup de ressource, léger, & grand mangeur. On donne le vert pour faire reprendre du boyau aux chevaux qui l’ont perdu. Le mot de flanc est aussi en usage, & selon quelques auteurs, plus élégant que celui de boyau. (V)

Boyau ; il y a des animaux dont les boyaux sont utiles dans le commerce, après avoir été préparés par certains artisans qu’on nomme Boyaudiers, qui forment à Paris une des communautés des Arts & Métiers.

Boyau : on appelle cordes à boyau, certaines cordes faites avec des boyaux de mouton ou d’agneau. Il s’en fabrique une assez grande quantité à Rome, à Toulouse, à Lyon, à Marseille, & à Paris. Voyez Corde à boyau. Voyez l’article Boyaudier.

BOYAUDIER, s. m. est un artisan qui prépare & file des cordes à boyau, pour servir aux instrumens de musique, à faire des raquettes, & à d’autres usages.

Ces maîtres composent une des communautés des Arts & Métiers de la ville & faubourgs de Paris : ils ne sont que huit maîtres en tout, qui travaillent dans le même endroit, & ont chacun leur attelier au faubourg S. Martin, auprès de l’endroit appellé Montfaucon.

Voici la maniere dont ces ouvriers s’y prennent pour fabriquer les cordes à boyau : ils se servent pour cela de boyaux de mouton ou d’agneau qu’on leur apporte de la boucherie sans être lavés, & encore tous pleins d’ordure, dans des especes de hottes appellées Bachoux. Voyez Bachou.

La premiere opération est le lavage des boyaux : pour cet effet ils se mettent des bottines aux jambes, pour empêcher l’ordure de tomber dans leurs souliers, & devant eux trois tabliers les uns par-dessus les autres, aussi-bien qu’une bavette devant leur estomac, pour ne point gâter leurs habits. V. Bottine, Tablier & Bavette. Dans cet équipage, ils prennent les boyaux par un bout, les uns après les autres, & les font glisser dans leur main, en les comprimant pour en faire sortir toute l’ordure. À mesure qu’ils les nettoyent, ils les jettent dans un chaudron