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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 2.djvu/458

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feuilles de rue & d’armoise récentes, on les pilera bien, & on en tirera le suc de la maniere ordinaire. La sabine, le dictame, seront secs ; on les concassera & mêlera avec de l’écorce extérieure d’orange amere, la myrrhe & le castoreum ; on les mettra dans une cucurbite ; on versera dessus les sucs & le vin de Canarie ; on bouchera le vaisseau exactement ; on le laissera en digestion pendant quatre jours, puis on la distillera au bain-marie. Après en avoir tiré la moitié, on exprimera le résidu, & on redistillera de nouveau ; ensuite on réduira le reste en consistance d’extrait. Ces eaux mêlées feront l’eau de bryone composée.

Cette eau est hystérique, apéritive ; elle excite les regles ; elle est fortifiante, diaphorétique : la dose est depuis demi-once jusqu’à trois onces.

Electuaire de bryone. Prenez du suc de racine de bryone mondée nouvellement tirée, quatre livres ; du meilleur miel deux livres ; cuisez-les en consistance de miel ; puis ajoûtez-y de la poudre de turbith, d’hermodactes, de jalap, d’agaric, du sel de bryone, de chacun six gros ; des fécules de bryone demi-once ; faites-en un électuaire selon l’art, dont la dose sera depuis une dragme jusqu’à une once. Lemery, Pharmac. univ.

BRZEST, BRZESTIE, ou BRISCH, (Géog.) province ou palatinat de la grande Pologne dans la Cujavie, dont la capitale porte le même nom. Lon. 37. 10. lat. 52. 10.

Il y a un palatinat & une ville de même nom en Lithuanie.

BRZEZAN, (Géog.) ville de Pologne, dans le palatinat de Russie.

BU

BUA, (Géog.) île du golfe de Venise sur la côte de Dalmatie, appartenante aux Vénitiens.

BUABIN, s. m. (Hist. mod.) idole des peuples de Tonquin, qui habitent entre la Chine & l’Inde ; ils l’invoquent lorsqu’ils veulent bâtir une maison : ils font dresser un autel, où ils appellent des bonzes pour y sacrifier à cette idole ; après le sacrifice on prépare un festin des viandes qui ont été sacrifiées, puis on présente au Buabin plusieurs papiers dorés où l’on a écrit quelques paroles magiques, ensuite on les brûle avec des parfums devant l’idole, pour l’obliger par cette cérémonie à ne point souffrir qu’il arrive jamais de malheur dans la maison qu’on va bâtir. Tavernier, Voyage des Indes. (G)

BUADA, (Géog.) petite île de l’Amérique septentrionale, dans le lac d’Ontario.

BUADE, s. f. (Manege.) c’est la même chose que bride à longue branche. Les branches de cette espece de bride sont droites & non coudées. (V)

BUANDERIE, s. f. en Architecture, est un bâtiment particulier dans une communauté ou dans une maison de campagne, composé de plusieurs salles au rez-de-chaussée, avec un fourneau & des cuviers pour faire la lessive. (P)

* BUANDIER, s. m. est celui qui fait le premier blanchiment des toiles neuves ; le blanchisseur au contraire est celui qui fait les blanchissages dont la toile a besoin à mesure qu’on s’en sert.

* BUANES, (Géog.) ville de France sur la riviere de Bahu, dans la Gascogne, près d’Aire.

BUARCOS, (Géog.) ville de Portugal dans la province de Beira, proche de la mer.

* BUBASTE, (Myth.) nom que l’on donne à la Diane d’Egypte ; Diane bubaste, est la même chose que Diane la chate : elle fut ainsi appellée parce qu’elle se transforma, dit-on, en chate, lorsque les dieux se réfugierent en Egypte. La fête de Diane bubaste étoit une des plus grandes de cette contrée : elle se célébroit particulierement à Bubaste ville de la basse

Egypte ; on s’y rendoit dans des bateaux remplis de symphonie.

BUBON, bubo, s. m. (terme de Chirurgie.) c’est une tumeur qui vient aux glandes des aînes & des aisselles ; cette tumeur est skirrheuse ou phlegmoneuse Voyez Skirrhe & Phlegmon.

Ce mot vient du Grec βουϐὼν, inguen, aine, le siége ordinaire de ces sortes de tumeurs.

Il y a deux sortes de bubons ; on appelle les uns benins & les autres malins ; les malins se divisent en pestilentiels & en vénériens ; les pestilentiels surviennent aux fievres pestilentielles ; les seconds sont une suite d’un commerce impur, & sont des symptômes de la vérole. Quand un bubon est entouré d’un cercle de différentes couleurs, c’est une marque qu’il est pestilentiel & le plus souvent mortel.

Les bubons vénériens sont souvent durs & skirrheux, & se fondent difficilement, même par l’usage des plus puissans résolutifs. Ils se terminent quelquefois par suppuration, & alors on est souvent obligé après l’ouverture de la tumeur, d’extirper les glandes tuméfiées, ou de les consommer avec des caustiques. Ambroise Paré donne une étymologie du mot de bubon, qui est différente de celle de Chambers & de tous les auteurs. Il dit qu’on appelle ces tumeurs bubons du mot Latin bubo, hibou, parce que ces tumeurs se cachent sous les aisselles & dans les aines, comme le hibou dans le creux des arbres. Ce qui pourroit autoriser cette étymologie, c’est que les anciens ont donné par des rapports beaucoup plus éloignés des noms d’animaux à plusieurs tumeurs, & qu’ils n’ont pas moins nommés bubons, les tumeurs des aisselles & de derriere les oreilles, que celles des aines, auxquelles ce terme devoit appartenir exclusivement à toute autre par la premiere étymologie. (Y)

* BUBONA, (Myth.) déesse honorée chez les Romains ; les bœufs étoient sous sa protection, & on l’invoquoit pour leur conservation.

BUBONOCELE, s. f. (terme de Chirurgie.) tumeur dans l’aine, occasionnée par la descente de l’épiploon ou des intestins par les anneaux des muscles épigastriques. Voyez Epiploon, Intestins, &c.

Ce mot vient du Grec βουϐὼν, inguen, & κήλη, tumor.

La bubonocele est encore appellée ramex & hernie inguinale. Voyez Hernie. C’est une espece de descente que les Chirurgiens appellent incomplette, & elle est commune aux hommes & aux femmes.

Les femmes y sont beaucoup moins sujettes que les hommes, parce qu’elles le sont plus aux hernies crurales ; les parties flottantes du bas-ventre trouvent dans les femmes une issue plus libre sous le ligament de Falloppe ou de Poupart ; parce qu’ayant les os du bassin plus spacieux que les hommes, il y a un plus grand intervalle depuis l’épine antérieure & supérieure de l’os des îles, jusqu’à la tubérosité de l’os pubis ; quoiqu’il n’y passe pas plus de parties que dans les hommes. Le moindre effort doit donc déterminer les parties flottantes du bas-ventre à former dans les femmes la hernie crurale plûtôt que l’inguinale. Celle-ci a son siége dans l’aine, & l’autre se manifeste plus extérieurement à la partie supérieure de la cuisse. Voyez Hernie. (Y)

BUCAROS, ou BARROS, s. m. (Hist. nat.) c’est le nom qu’on donne en Espagne & en Portugal à une espece de terre sigillée, qui se trouve dans ces pays. On lui attribue beaucoup de propriétés & de vertus : en effet, cette terre est fort styptique & astringente ; on la dit bonne dans plusieurs maladies, & on prétend que c’est un excellent antidote contre toutes sortes de poisons ; les dames Espagnoles se font une habitude si enracinée de mâcher & de prendre continuellement du bucaros, qu’on prétend