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Contre-tems balonné ou a deux mouvemens ; il se fait en avant, en arriere, & de côté, l’un comme les autres.

Le premier se fait du pié droit, ayant le gauche devant à la quatrieme position, le corps posé dessus. Il faut plier & se relever en sautant sur le même pié, & passer pardevant la jambe droite qui est derriere, & cela dans le même tems que l’on plie, en la tenant en l’air, l’espace de ce premier mouvement, fort étendue. On reprend tout de suite un second mouvement en pliant sur le pié gauche, ce qui rejette sur le pié droit en formant un jetté. Ce pas est donc composé de deux mouvemens différens ; savoir plier & sauter sur un pié, plier sur le même pié, & se rejetter sur l’autre.

Le second, qui se fait en arriere, s’exécute en observant les mêmes regles ; savoir en pliant & en sautant sur le pié qui est posé derriere, & en levant celui de devant dans l’instant du premier mouvement ; & en restant en l’air, le passer derriere lorsque l’on fait le second mouvement, ce qui est un demi-jetté où se termine ce pas.

Le troisieme & celui qui se fait de côté, se prend ordinairement après un pas de bourrée dessus & dessous ; ainsi on plie & on saute sur le pié qui vient de finir le pas de bourrée, & celui qui est devant se leve. Au second mouvement on se laisse tomber sur ce pié, en le jettant à la deuxieme position. Voyez Rameau.

Contre-tems, (Escrime.) Voy. Coup-fourré.

Contre-tems, terme de Manege ; c’est une mesure ou cadence interrompue en maniant, soit par la malice du cheval, soit par le peu de soin du cavalier qui le monte, comme lorsque le cheval continue des ruades, au lieu de lever le devant. On dit : « Ce cheval a rompu la justesse & la mesure de son manege, a interrompu sa cadence par deux contre-tems, & le cavalier, par les aides du talon, a mal secondé celles de la bride. » (V)

CONTRE-TERRASSE, s. f. terrasse appuyée contre une autre, ou élevée au-dessus.

CONTRE-TIRER, c’est tracer toutes les lignes ou contours des objets représentés dans un dessein, dans un tableau, sur une étoffe fine, sur du papier mince, ou autre matiere transparente qu’on applique sur le tableau ou dessein, & au travers de laquelle on apperçoit les objets. On contre-tire quelquefois avec le pentagraphe ou parallelograme. Ce mot n’est guere d’usage en Peinture : le calque dit tout. Voyez Calquer, & le dict. de Peint. (R)

CONTRE-TRANCHÉES, s. f. pl. terme de Fortification, est une tranchée faite contre les assiégeans, lesquels par conséquent ont leur parapet tourné du côté des ennemis. Voyez Tranchée, Contre-approche.

Elles ont d’ordinaire communication avec plusieurs endroits de la place, afin d’empêcher les ennemis d’en faire usage, en cas qu’ils parvinssent à s’en rendre maîtres. (Q)

CONTREVAIRÉ, adj. en terme de Blason, se dit des fourures dont les pots sont mis base contre base, métal contre métal, & couleur contre couleur.

Eltersdore en Baviere, vairé & contre-vairé de quatre tires à la fasce d’or. (V)

CONTREVALLATION, s. f. (ligne de) c’est, dans l’attaque des places, une espece de retranchement semblable à la circonvallation, dont l’objet est de couvrir l’armée qui fait un siége contre les entreprises de la garnison.

Cette ligne differe de la circonvallation, en ce que celle-ci est destinée à s’opposer aux entreprises de l’ennemi qui est hors de la place, & que la contrevallation a pour objet de fortifier le camp contre les attaques des assiégés : c’est pourquoi elle ne se

construit que lorsque la garnison est assez nombreuse pour inquiéter l’armée assiégeante.

La contrevallation se construit à la queue du camp, de la même maniere & suivant les mêmes regles que la circonvallation. Elle doit être éloignée de la place d’environ 1200 toises. Comme elle n’est faite que pour résister à un corps de troupes moins considérable que celui qui peut attaquer la circonvallation, elle peut avoir moins d’épaisseur à son parapet, & moins d’épaisseur à son fossé. On peut y observer les dimensions du sixieme profil de la circonvallation. Voyez Circonvallation. Voyez aussi Plan. XIV. de Fortification, une partie d’une circonvallation & une partie d’une ligne de contrevallation, & la position des camps des troupes entre ces deux lignes.

Il est assez rare de voir des siéges où l’on construise aujourd’hui une ligne de contrevallation, parce que l’armée assiégeante est toûjours si supérieure à la garnison de la place, que cette garnison ne pourroit guere s’exposer à en sortir pour attaquer le camp, sans un péril évident. Elle étoit bien plus ordinaire chez les anciens ; mais aussi leurs garnisons étoient plus fortes que les nôtres : car comme les habitans des villes agissoient pour leur défense de la même maniere que le soldat, il y avoit alors autant de troupes pour la défense d’une place, qu’elle avoit d’habitans.

La circonvallation & la contrevallation sont d’un usage très-ancien : on en trouve des-exemples dans l’Ecriture & dans les historiens de la plus haute antiquité. Cependant l’auteur de l’histoire militaire de Louis le grand prétend que César en est le premier inventeur. On peut voir dans l’attaque & la défense des places de M. le chevalier Folard, combien cette opinion est peu fondée. Cet auteur prétend, avec beaucoup de vraissemblance, que ces lignes sont aussi anciennes que la méthode d’enfermer les villes de murailles, c’est-à-dire de les fortifier. Attaque des places par M. Leblond. (Q)

CONTREVENT, s. m. (Charpent.) pieces de bois qui se placent aux grands combles en contre-fiche ou croix de S. André, pour entretenir du haut d’une ferme en bas de l’autre, & empêcher le hiement des fermes & chevrons, ou leur agitation dans les grands vents.

Contrevents, s. m. pl. (Charpent.) ce sont des pieces de bois qui se mettent aux grands combles en croix de S. André ou en contre-fiche. Voyez la figure 17. Pl. du Charpent.

Contrevent, (grosses-Forges.) c’est une des quatre tacques de fonte qui forment les paremens du creuset. Voyez Grosses-Forges.

CONTRE-VERGE., s. f. instrument du métier des étoffes de soie ; c’est une baguette ronde sans écorce, qui sert à apprêter les verges quand il y a du poil, à fixer les divers composteurs dont on se sert au métier, & séparer le poil de la chaîne, pour donner la facilité d’habiller les fils & de remettre.

CONTRE-VISITE, s. f. (Jurisprud.) dans les matieres où il échet de faire visiter les lieux par experts, lorsqu’une partie a fait faire une premiere visite, & que l’autre partie prétend que le rapport est nul ou défectueux, elle demande ordinairement une nouvelle visite pour établir le contraire de la premiere, & cette seconde visite est ce que l’on appelle quelquefois contre-visite. (A)

Contre-Visite, (Police.) se dit des secondes visites non prévûes ni annoncées que font les inspecteurs des manufactures, les commis des droits du Roi, les maîtres & gardes des six corps marchands, ou les jurés des communautés des arts & métiers, pour empêcher ou découvrir les fraudes qui pourroient avoir été faites dans les visites fixées & or-