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semence de fenouil, le pavot sauvage, &c. On procure l’évacuation des matieres vicieuses qui séjournent dans les glandes de la gorge, par les pectoraux, & celles des intestins par des purgatifs. Enfin on prescrit tous ces remedes convenables dans la dose & dans l’ordre requis, suivant la nature des symptomes, leur nombre, leur violence, l’âge, le sexe, & le tempérament du malade.

Il ne faut point dire ici après la mort le medecin ; car ces sortes de rhûmes épidémiques ne reviennent que trop souvent avec des symptomes plus ou moins graves. Ils dépendent d’une constitution particuliere de l’air, véritablement inconnue, mais dont les causes quelles qu’elles soient, excitent toûjours dans la nature, & produisent sur notre machine des effets dont la méthode curative est assez la même. Article communiqué par M. le Chevalier de Jaucourt.

Coqueluchon, s. m. Voyez Capuchon.

COQUEMAR, s. m. (Chauderonerie ou Orfévrerie) vaisseau de cuivre ou d’argent, à large ventre, étranglé ou retréci au-dessus de ce ventre, & un peu évasé à l’ouverture, fermé d’un couvercle à charniere, auquel on a pratiqué un bec qui dirige l’eau quand on la verse ; c’est un ustensile domestique & à l’usage des Barbiers. Il sert à faire chauffer de l’eau pour différens besoins.

COQUERELLE, s. f. terme de Blason. Le P. Menêtrier dit que ce sont les bourses de l’alkekenge, qui est une espece de morille, qui porte des baies dans des follicules qui ressemblent à des vessies enflées, ce qui l’a fait appeller solanum vesicarum. (V)

COQUERET, s. m. (Hist. nat. bot.) alkekengi, genre de plante à fleur monopétale, découpée en rayons ; le pistil sort d’un calice fait en forme de cloche ; il est attaché à la partie moyenne, & il devient dans la suite un fruit mou, fait comme une cerise ; ce fruit renferme des semences ordinairement plates, & enveloppées dans une vessie membraneuse, qui n’est autre chose que le calice dilaté. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

COQUERON, sub. m. (Marine.) c’est ainsi que quelques-uns nomment une petite chambre ou retranchement qui est à l’avant des petits bâtimens, sur-tout de ceux qui naviguent dans les eaux internes, parce qu’il y sert de cuisine. Dictionn. de Commerce. (Z)

COQUET, adj. Voyez Coquetterie.

Coquet, s. m. terme de Riviere ; c’est une sorte de petit bateau qui vient de Normandie amener des marchandises à Paris. (Z)

COQUETER, v. neut. Voyez Coquetterie.

Coqueter, terme de Riviere : on se sert de ce mot pour exprimer l’action d’un homme, qui avec un aviron mene & fait aller un bateau au vent, en remuant son aviron par le derriere. (Z)

COQUETIER, subst. m. (Comm.) voiturier qui transporte à Paris de la volaille, des œufs, & du beurre des provinces de Normandie, Maine, Brie, & Picardie.

* COQUETTERIE, s. f. (Morale.) c’est dans une femme le dessein de paroître aimable à plusieurs hommes ; l’art de les engager & de leur faire espérer un bonheur qu’elle n’a pas résolu de leur accorder : d’où l’on voit que la vie d’une coquette est un tissu de faussetés, une espece de profession plus incompatible avec la bonté du caractere & de l’esprit & l’honêteté véritable, que la galanterie ; & qu’un homme coquet, car il y en a, a le défaut le plus méprisable qu’on puisse reprocher à une femme. Voyez Courtisane.

COQUILLADE, subst. f. (Hist. nat. Ichtiolog.) poisson de mer, alauda cristata vel galerita, Rond. petit poisson qui ne differe guere du perce-pierre, voyez Perce-pierre, si ce n’est en ce qu’il a une

crête transversale sur la tête. Willughby, hist. pisc. Voyez Poisson. (I)

COQUILLAGE, s. m. (Hist. nat. Ichtiolog.) on employe souvent ce mot dans la même signification que celui de coquille : mais à proprement parler la coquille n’est qu’une partie du coquillage ; un coquillage est un animal revêtu d’une coquille ; voyez Coquille. Les animaux de ce genre sont appellés testacées, parce qu’ils sont recouverts d’une matiere si différente de la chair & des os des autres animaux, si compacte & si dure, qu’on l’a comparée à une terre cuite, à un test, testa, d’où vient le mot de testacées.

Aristote, hist. anim. lib. IV. cap. j. a mis ces animaux dans la classe de ceux qui n’ont point de sang, exanguia, voyez Animal. Il distingue les animaux testacées des animaux crustacées, des animaux mous & des insectes, en ce que la partie charnue des testacées est renfermée sous une enveloppe qui est très dure, qui se brise & se casse, mais que l’on ne peut pas froisser & écraser comme les tayes des animaux crustacées.

Le grand naturaliste que nous venons de citer fait mention, dans le chap. jv. du I. liv. de l’hist. des anim. des principales différences qui se trouvent entre les diverses especes de coquillages, tant par rapport à leurs coquilles, que par rapport à la partie charnue qui y est renfermée. Il fait d’abord remarquer qu’il n’y a dans cette partie charnue aucune matiere dure ; ensuite il divise les testacées relativement à leurs coquilles en univalves, bivalves, & en turbinées. Les univalves sont ceux dont la coquille est d’une seule piece ; les bivalves ont, pour ainsi dire, deux coquilles ; celles des turbinées sont ainsi nommées, parce qu’ils ont une figure conique ou approchante de celle d’une poire, ou parce qu’ils sont contournés en spirale.

On a fait beaucoup plus d’observations sur la figure des coquilles, que sur celle des animaux qui y sont renfermés : on a nommé & décrit, on a dessiné & gravé, on a distribué par ordre méthodique toutes les coquilles que l’on a pû trouver ; on en a cherché presque dans toutes les parties du monde ; on en a fait de nombreuses collections, que l’on conserve avec soin & que l’on admire chaque jour, tandis que l’on jette à peine les yeux sur les animaux qui sont renfermés dans les coquilles que l’on rencontre. Cependant il seroit plus nécessaire de connoître l’animal que la coquille ; cet animal est la partie principale du coquillage : la diversité des formes & des couleurs que nous présentent les coquilles, n’est qu’un spectacle vain en comparaison des connoissances réelles que nous pourrions tirer de la conformation des animaux qui les habitent. En développant leurs organes, en les comparant dans les différentes especes, nous prendrions une nouvelle idée des ressources de la Nature & de la souveraine intelligence qui en est l’auteur. Nous ferions par ce moyen des progrès dans la science de l’œconomie animale, qui de toutes les sciences humaines est la plus intéressante pour l’homme. Les animaux les plus abjects, ceux qui paroissent les plus vils aux yeux du vulgaire, n’en sont pas moins dignes des recherches du naturaliste. Loin de négliger ces êtres vivans qui sont cachés & ignorés dans leurs coquilles couvertes de fange ou enfoncées dans la terre, il faut ouvrir toutes les especes de coquilles bivalves, quoiqu’elles ne renferment que des animaux aussi informes que ceux de l’huître, du pétoncle, & de la moule ; il faut pénétrer dans les cavités les plus réculées des coquilles univalves, & suivre tous les mouvemens de leurs animaux, soit qu’ils ne rampent que comme ceux du limaçon de terre, ou qu’ils nagent comme les nautiles ; enfin il faudroit faire des descriptions complettes de toutes les especes de coquillages.