Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 4.djvu/202

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

C’est avec une teinture de cette derniere espece, savoir une dissolution de corail par le suc d’épine-vinette, ou par celui de citron, ou même par l’acide distillé de genievre ou de gayac, que Quercetan faisoit son syrop de corail, qu’il célebre comme un remede unique dans tous les flux hépatiques, dissentériques, & lientériques.

Le corail entre dans les confections hiacynthe & alkerme, dans les poudres antispasmodiques, de guttele, de pattes d’écrevisses ; dans les poudres absorbantes, astringentes, contre l’avortement ; dans les trochisques de Karabé, dans les pilules hypnotiques, astringentes ; il entre dans l’opiate dentrifique & dans les tablettes absorbantes & roborantes.

Ce n’est que du corail rouge dont nous avons parlé jusqu’à présent, parce que ce n’est presque que celui-là qui est en usage dans les boutiques ; cependant on pourroit lui substituer dans tous les cas le corail blanc, qui n’en differe réellement que par la couleur. (b)

* Corail, (Mythol.) la Mythologie fait naître cette plante du sang de la tête de Méduse, Ce fut la derniere pétrification de ce monstre.

Corail de Jardin, (Bot.) est encore appellé piment, poivre d’Inde ou de Guinée : cette plante croît à la hauteur d’un pié, portant des feuilles pointues comme celles de la persicaire, de couleur verte-brune ; sa fleur forme une rosette blanche à plusieurs pointes. Le fruit qui lui succede est une capsule longue & assez grosse, qui étant mûre devient rouge ou purpurine, & renferme des semences plates tirant sur le rouge ; ce sont ces parties qui l’ont fait nommer corail de jardin.

Cette plante aime les pays chauds, & il en croît beaucoup en Espagne, en Portugal, en Languedoc, & en Provence.

On peut la mettre dans des pots, pour la serrer l’hyver. (K)

* CORAISCHITE, s. m. (Hist. mod.) administrateur & gardien du temple de la Mecque. Cette prérogative a été particuliere à une famille ou tribu de cette ville, appellée Coraïschite. On a donné dans la suite ce nom à tous les anciens Arabes compagnons & contemporains de Mahomet, quoique ce faux prophete ait eu ceux de la famille à qui il étoit propre, pour ses plus grands ennemis. Mahomet étoit Coraïschite.

CORALINE, s. f. (Marine.) c’est une espece de chaloupe légere, dont on se sert au Levant pour la pêche du corail.

C’est ce que l’on appelle un satteau au Bastion de France, qui est une petite place aux côtes de Barbarie, dépendante du royaume d’Alger, où les François sont établis pour cette pêche. (Z)

CORALLINE, corallina, (Hist. nat. Bot.) genre de plante qui se trouve dans les eaux, & qui est découpée en parties très-fines, jointes les unes aux autres par des sortes d’articulations, ou divisée en rameaux très-fins. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante.

M. de Tournefort & les botanistes de son tems mettoient toutes les especes de corallines au nombre des plantes ; mais depuis que M. Peyssonel a découvert que la plûpart des corps connus sous le nom de plantes marines, au lieu d’être de vraies plantes, sont des productions d’insectes, on a été obligé de distinguer les corallines qui appartiennent au regne animal de celles qui dépendent du regne végétal. C’est dans cette vûe que M. Bernard de Jussieu, de l’Académie royale des Sciences de Paris, &c. a fait un grand nombre d’observations sur les corallines. Voici les résultats qu’il a eu la bonté de me communiquer sous les dénominations des institutions de M. de Tournefort.

Corallines produites par des insectes.

Corallina capillaceo folio seminifera.

Corallina muscosa denticulata, procumbens, caule tenuissimo denticellis ex adverso sitis. Pluk. Phytog. tab. 47. fig. 11.

Corallina muscosa, alterna vice denticulata, ramis in creberrima capillamenta sparsis. Pluk. Phytog. tab. 48. fig. 3.

Corallina muscosa, denticulis bijugis, unum latus spectantibus. Pluk. Almag. Bot.

Corallina muscosa, pennata, ramulis & capillamentis falcatis. Pluk. Phylog.

Corallina seruposa, pennata, cauliculis crassiusculis, rigidis. Pluk. Almag. Bot.

Corallina Astaci corniculorum æmula.

Corallina marina abietis formâ.

Corallines qui sont des vraies plantes

Corallina. J. B. 3. 818.

Corallina rubens millefolii divisura.

Corallina capillaceo multifido folio albido.

Corallina capillaceo multifido folio nigro.

Corallina capillaceo multifido folio viridi.

Corallina rubens valde ramosa capillacea.

Corallina alba valde ramosa capillacea.

M. de Jussieu n’a pû se procurer jusqu’à présent que les corallines dont je viens de faire mention. Il est encore douteux si les autres sont des plantes ou si elles sont produites par des insectes. Voyez Plantes marines, Polypiers. (I)

CORALLODENDRON, s. m. (Hist. nat. Bot.) genre de plante à fleur papilionacée, dont le pétale supérieur est allongé, & ceux des côtés & l’inférieur très-courts. Il sort du calice un pistil cylindrique & environné d’une membrane frangée. Ce pistil devient dans la suite une silique noüeuse, composée de deux valves, & dans laquelle il y a des semences faites en forme de rein. Tournefort, inst. rei herb. app. Voyez Plante. (I)

* CORALLOIDE, s. f. (Hist. nat. Bot.) plante dont la substance est seche & sans suc, dure, fragile, ligneuse, & d’une forme assez semblable au corail, dont elle a pris le nom de coralloide. Il se forme à l’extrémité de ses branches des tubercules fongueux, qui s’ouvrent en se mûrissant, & d’où s’échappe une graine petite & menue. On en distingue neuf especes, auxquelles on attribue la propriété astringente & corroborative.

* CORASMIN, subst. m. (Géog. & Hist. mod.) peuples d’Asie, qu’on croit originaires de Carizme, royaume que Ptolomée appelle Chorasmia, d’où ils se répandirent dans quelques provinces de Perse ; ils errerent ensuite en différens endroits : mais odieux par-tout & aux Mahométans & aux Chrétiens, qu’ils vexerent également par leurs brigandages, ils ne pûrent s’établir en aucun endroit, & ils disparurent de dessus la surface de la terre, comme il arrivera toûjours à toute race qui contraindra le genre humain à la traiter comme son ennemie.

CORBAN, s. m. (Hist. mod.) terme, qui dans l’Ecriture-sainte, signifie une oblation, ou ce qu’on offre à Dieu sur son autel. Voyez Oblation, &c.

Corban, signifie aussi une cérémonie que font les Mahométans tous les ans au pié du mont Arafat en Arabie près de la Mecque : elle consiste à immoler un grand nombre de brebis, dont ils distribuent la chair aux pauvres. Voyez Arafat. (G)

CORBAW ou CORBAVIE, (Géog.) petit pays dans la Croatie, dont la moitié appartient aux Turcs, l’autre moitié à la maison d’Autriche.

CORBEAU, s. m. (Hist. nat. Orn.) corvus, oiseau. Celui qui a servi de sujet pour la description suivante, pesoit deux livres deux onces ; il avoit près