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rent les foires, lorsqu’après qu’elles sont finies, ils emballent & chargent la marchandise qui leur reste, ferment leurs loges, & partent pour aller étaler ailleurs ou se retirer chez eux.

Détaler, ou plûtôt faire détaler, c’est obliger les petits marchands qui étalent leurs marchandises en des lieux où il ne leur est pas permis, de replier leurs balles & de se retirer. Dictionn. de Comm. & de Trév. (G)

Détaler, v. act. (Jardin.) quand on leve de terre une fleur, on trouve souvent à son pié du peuple appellé talles, qu’il faut ôter. Cette opération se fait tous les ans aux plantes qui poussent vigoureusement ; on attend deux ou trois ans pour les autres. Voyez Talles. (K)

DETALINGUER, (Marine.) c’est ôter le cable de l’ancre. (Z)

DÉTAPER, v. act. en terme de Rafineur de sucre, n’est autre chose que d’ôter les tapes des formes avant de les mettre sur le pot. Voyez Tapes, & Mettre sur le pot.

DÉTELER un cheval, (Maréchall.) c’est défaire ou détacher. de la voiture les traits par lesquels le cheval y étoit attaché. (V)

DÉTEINDRE, v. act. en terme d’Epinglier, c’est l’action de nettoyer & d’ôter le plus gros de la gravelle qui s’est attachée aux épingles dans la chaudiere, dans une premiere eau, après les avoir tirées du feu & débarrassées d’entre les plaques. Voy. Plaque & Chaudiere. Voyez la Planche II. figure 1. de l’Epinglier, qui représente un ouvrier qui lave les épingles dans un baquet suspendu qu’il fait osciller.

DÉTENTE, s. f. terme d’Arquebusier, c’est un petit morceau de fer long de deux pouces, large & plat par en-haut, troüé au milieu pour y passer une goupille : le bas est plus étroit & plat. Cette détente est attachée en bascule avec une goupille qui traverse le bois du fusil, & qui passe dans le trou qui est au milieu du côté le plus large de la piece, qui est dans une mortaise pratiquée au-dessous de la poignée du fusil, de façon que l’autre côté de cette piece sort au-dehors. Cette détente sert pour faire partir la gachette en élevant un peu la branche, & laissant à la noix un cours libre.

Détente, dans l’Horlogerie, signifie une espece de levier qui sert à faire détendre ou partir la sonnerie. il y en a de plusieurs formes. Voyez Pl. III. fig. 15. de l’Horlogerie. Voyez Horloge, Pendule, Sonnerie, Détentillon, Bascule, &c. (T)

DÉTENTEUR, s. m. (Jurisp.) est tout possesseur, soit propriétaire, usufruitier, ou autre, qui detient en ses mains un héritage, c’est-à-dire qui en a la possession réelle & actuelle.

Ce terme n’est guere usité qu’en matiere de rentes ou autres charges foncieres ou hypothéquaires, & par rapport au déguerpissement & délaissement par hypotheque, pour savoir quelles sortes de détenteurs sont tenus de ces charges, & de quelle maniere ils peuvent déguerpir ou délaisser l’héritage.

On distingue ordinairement à cet égard trois sortes de détenteurs, ou plûtôt trois degrés différens de détention ou possession, conformément à ce que les interpretes du droit ont appellé, primus emphiteuta, secundus emphiteuta ; savoir le preneur de l’héritage chargé ou hypothéqué, qui est communément appellé premier détenteur ; celui qui a acquis du preneur, qu’on appelle tiers détenteur, ou détenteur propriétaire, à la différence du troisieme, qui est le fermier ou locataire, que l’on appelle vulgairement détenteur, ou bien simple détenteur, lequel détient de fait l’héritage, mais non pas animo domini.

Les détenteurs propriétaires, c’est-à-dire tous ceux qui jouissent animo domini, soit le preneur ou celui qui a acquis du preneur, à la charge de la rente fon-

ciere ou sans en avoir connoissance, sont tenus de payer les arrérages des charges foncieres échûs de leur tems ; mais le tiers détenteur qui n’a point eu connoissance de la rente, en déguerpissant avant contestation en cause, est quitte des arrérages, même échûs de son tems ; & en déguerpissant après contestation, il est quitte de la rente pour l’avenir, en payant les arrérages échûs de son tems.

Pour ce qui est des simples détenteurs, tels que les fermiers ou locataires qui ne possedent point animo domini, ils ne sont point tenus personnellement des charges foncieres, quoique quelques interpretes de droit ayent prétendu le contraire.

A l’égard des simples hypotheques, tous détenteurs propriétaires en sont tenus hypothéquairement, si mieux ils n’aiment délaisser l’héritage. Voyez la coûtume de Paris, art. cj. cij. ciij. cjv. & cjx. Loiseau, du déguerpissement, & ci-devant au mot Déguerpissement, Délaissement. (A)

DÉTENTILLON, s. m. (Horlog.) espece de détente levée par la roue de minutes. Voyez DEB, Planc. III. fig. 7. de l’Horlogerie. Voyez Détente, Sonnerie, Pendule, &c. (T)

DETENTION, s. f. (Jurisprud.) signifie l’état de celui qui est privé de la liberté, soit qu’il soit prisonnier chez les ennemis, ou renfermé dans une prison ordinaire pour crime ou pour dettes, ou dans une maison de force & de correction. Voyez Chartre privée, Emprisonnement, Prison, Prisonnier.

Detention signifie aussi la possession de celui qui est détenteur d’un héritage. Voyez ci-dev. Détenteur. (A)

DÉTÉRIORATION, s. f. (Jurispr.) est tout ce qui rend la condition d’une personne, ou la qualité d’une chose moins bonne.

Le mineur qui contracte peut faire sa condition meilleure ; mais il ne peut pas la détériorer, en contractant des engagemens qui lui soient préjudiciables.

Les détériorations en matiere d’héritages, sont les démolitions des bâtimens, le défaut de réparations, le dessolement des terres, l’abattement des bois, & autres dégradations semblables.

Celui qui détériore le bien d’autrui, est tenu de réparer le dommage. Voyez ci-dev. Dégradations & Réparations ; Loyseau, du déguerpissement, liv. V. ch. v. & suiv. (A)

DÉTERMINATIF, adj. se dit en Grammaire d’un mot ou d’une phrase qui restreint la signification d’un autre mot, & qui en fait une application individuelle. Tout verbe actif, toute préposition, tout individu qu’on ne désigne que par le nom de son espece, a besoin d’être suivi d’un déterminatif : il aime la vertu, il demeure avec son pere, il est dans la maison ; vertu est le déterminatif de aime, son pere le déterminatif d’avec, & la maison celui de dans. Le mot lumen, lumiere, est un nom générique. Il y a plusieurs sortes de lumieres ; mais si on ajoûte solis, du soleil, & qu’on dise lumen solis, la lumiere du soleil, alors lumiere deviendra un nom individuel, qui sera restreint à ne signifier que la lumiere individuelle du soleil : ainsi en cet exemple solis est le déterminatif ou le déterminant de lumen. (F)

DÉTERMINATION, s. f. terme abstrait ; il se dit en Grammaire, de l’effet que le mot qui en suit un autre auquel il se rapporte, produit sur ce mot-là. L’amour de Dieu, de Dieu a un tel rapport de détermination avec amour, qu’on n’entend plus par amour cette passion profane qui perdit Troie ; on entend au contraire ce feu sacré qui sanctifie toutes les vertus. Dès l’année 1729 je fis imprimer une préface ou discours, dans lequel j’explique la maniere qui me paroît la plus simple & la plus raisonnable pour apprendre le latin & la grammaire aux jeunes