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geon ou dans la boule, est condensé ; le plongeon devient plus pesant que l’eau, & descend : si on retire le doigt, l’air se dilate, le plongeon devient plus leger, & remonte. Voyez un plus grand détail dans l’essai de Phys. de Musch. pag. 677, 678. Voyez aussi la figure de ces plongeons, Pl. de Physiq. fig. 24 & 25. (O)

Diable, s. m. oiseau, (Hist. nat. Ornithol.) on a donné ce nom aux Antilles à un oiseau de nuit, parce qu’on l’a trouvé très-laid. Il ressemble, dit-on, pour la figure à un canard : il a le regard effrayant, & le plumage mêlé de noir & de blanc : il fait, comme les lapins, des trous en terre qui lui servent de nid. Cet oiseau habite les plus hautes montagnes, & n’en descend que pendant la nuit : son cri est lugubre, & sa chair très-bonne à manger. Hist. nat. des Antilles par le P. du Tertre, tome II. (I)

Diable, oiseau, voyez Foulque.

Diable de mer, oiseau, voyez Macroule.

Diable, (Hist. nat. Ichthyol.) poisson de mer. Les pêcheurs des îles de l’Amérique appellent diable un grand poisson plat, en forme de grande raie ; il est plus large que long, ayant quelquefois plus de dix piés du bout d’un aileron à l’autre, & plus de deux piés d’épaisseur vers le milieu du corps. Sur le devant de la tête, au-dessus des yeux, sont deux especes d’antennes flexibles, longues d’environ deux piés, larges de six à sept pouces, plates, arrondies par le bout comme des palettes, & couvertes d’une peau fort épaisse. Ces antennes se recourbent en se tortillant comme des cornets ; elles ressemblent pour lors à de grosses cornes de bélier. La gueule de ce poisson est demesurément ouverte, ayant plus de deux piés de large ; elle n’a point de dents, mais on remarque de grosses levres ou membranes très-épaisses qui recouvrent les gencives de ce monstre, lorsqu’il veut engloutir quelque gros poisson : au-dessous de la tête, des deux côtés de l’estomac, sont les oüies formées par des ouvertures ou fentes transversales : il a une espece de gouvernail sur le dos à la partie postérieure, de laquelle sort une queue très-agile, longue de quatre à cinq piés, diminuant insensiblement en forme de foüet. Tout l’animal est couvert d’une peau très-forte, rude, grise sur le dos & blanche sous le ventre : sa chair est indigeste, & à-peu-près semblable à celle des grosses raies, dont ce poisson est vraissemblablement une espece. Cet article est de M. le Romain.

Diable, (Maréchal-grossier.) espece de levier assez semblable pour la forme & pour l’usage, à celui dont se servent les Tonneliers pour faire entrer de force les cerceaux sur les tonneaux qu’ils relient. Les Maréchaux-grossiers employent le diable à faire passer les bandes de fer sur les roues des voitures, lorsqu’ils bandent ces roues d’une seule piece.

Diable, (Manufacture en laine.) espece de levier qui, dans le ramage des étoffes, sert à faire baisser les traverses d’en-bas, quand il s’agit d’élargir le drap : c’est par cette raison que le même instrument s’appelle aussi larget. Voyez Manufacture en laine.

Diable, terme de Riviere, grand chariot à quatre roues, qui par des verrins sert à enlever & à conduire de grands fardeaux.

Diable se dit aussi d’une machine à deux roues dont se servent les Charpentiers pour porter quelques morceaux de bois.

DIABLOTINS, s. m. pl. en terme de Confiseur ; ce sont des especes de dragées fort grosses & longues, faites de chocolat incrusté de sucre en grains très durs.

DIABOTANUM, s. m. (Pharm.) on appelle en Pharmacie diabotanum, un emplâtre dans la compo-

sition duquel il entre beaucoup de plantes. Ce nom vient du grec διὰ, & ex, βοτάνη, planta.

Dès le tems de Galien il y avoit un emplâtre de ce nom, dont il nous a laissé la description dans ses livres de compos. medicam. C’étoit plusieurs plantes & racines qu’on piloit, & qu’on incorporoit avec un cérat.

Aujourd’hui on fait beaucoup d’usage d’un emplâtre diabotanum, dont M. Blondel, medecin de Paris, est l’auteur. Nous allons en donner la composition, d’après la pharmacopée de Paris.

Emplâtre diabotanum de Blondel. ♃. des feuilles & des racines récentes de bardane, de pétasite, de souci, de ciguë, d’ivette, de livesce, de grande valériane, d’angélique de jardin, d’aunée, de grand raifort sauvage, de concombre sauvage, de scrophulaire, de trique-madame, de grande chélidoine, de petite chélidoine, de gratiole, de chaque six onces : hachez les feuilles & les racines, & faites-les bouillir dans une suffisante quantité d’eau ; après quoi passez la décoction avec expression.

Ajoûtez à cette décoction, des sucs de ciguë, de grande chélidoine, d’orvale, de trique-madame, de chaque quatre livres : faites évaporer le tout au bain-marie, en consistance d’extrait épais.

A une livre de cet extrait mêlez exactement du galbanum, de la gomme-ammoniac, de l’opopanax, du sagapenum, de chaque quatre onces. Notez que ces gommes-résines doivent être auparavant dissoutes dans du vinaigre scillitique, & épaissies en consistance requise.

D’autre part, . de la litharge préparée, deux livres ; de l’huile de vers, de l’huile de petits chiens, de l’huile de melilot, de l’huile de mucilage, de chaque huit onces : de l’eau commune, une suffisante quantité pour cuire les huiles & la litharge : ce qui étant fait, ajoûtez-y selon l’art l’extrait susdit, auquel les gommes-résines ont été mêlées, & du soufre vif subtilement pulverisé, quinze onces : après quoi ayant fait fondre ensemble de la cire jaune, du styrax liquide purifié, de la poix de Bourgogne, de chaque une livre, ajoûtez-les à l’emplâtre que vous aurez fait légerement liquéfier, agitant bien le tout avec un bistortier, pour faire un mélange exact, auquel vous ajoûterez la poudre suivante :

Prenez de racines d’iris de Florence, de pain de pourceau, de renoncule bulbeuse, de couronne impériale, de serpentaire, d’ellebore blanc, de chaque six gros, de sceau de Notre-Dame, d’arum, de chaque une once ; des trois aristoloches, de chaque deux gros ; de cabaret, trois onces ; des feuilles de pistachier, trois gros ; des baies de laurier, une demi-once, des semences d’angélique, de cresson, de chaque six gros ; de cumin, trois onces ; de la crote de pigeons, une once ; du bithume de Judée, de l’oliban, du mastic, de chaque huit onces ; de la gomme tacamahaca, douze onces ; du bdelium, de la myrrhe, de chaque trois onces ; de l’euphorbe, une once : faites du tout une poudre selon l’art, que vous mélangerez bien avec l’emplâtre susdit : après quoi vous ajoûtez enfin du camphre, une once & demie, que vous aurez fait dissoudre dans de l’huile de gerofle, une once & demie ; de l’huile de briques, deux onces & demie, & l’emplâtre sera fait (voy. Emplastre). Cet emplâtre passe pour être bon pour amollir & résoudre ; on s’en sert fréquemment pour les loupes, les glandes, &c. (b)

DIABROSE, voyez l’article Vaisseau.

DIACARTHAMI, (Tablettes de) Pharmac. c’est ainsi qu’on nomme des tablettes purgatives où entre la semence de carthami. Voyez la composition de ces tablettes à l’article Carthame. Voyez aussi l’art. Tablettes Les tablettes de diacarthami purgent assez bien à la dose de demi-once ou de six gros.