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de cette Géométrie sublime, dont Newton a la gloire d’être le premier inventeur. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

ENJOLIVER, v. act. (Arts méchaniques.) c’est répandre sur le fond d’un ouvrage de petits ornemens qui lui ôtent sa lourdeur & sa simplicité.

ENISKILLING, (Géog. mod.) ville de la province d’Ulster en Irlande ; elle appartient au comte de Fermanagh : elle est située sur le lac Earne. Long. 9. 55. lat. 54. 18.

ENKAFATRAHE, s. m. (Hist. nat. bot.) c’est le nom d’un arbre qui se trouve dans l’île de Madagascar, dont le bois est verdâtre & rempli de veines ; on dit qu’il répand une odeur fort agréable & semblable à celle de la rose. On prétend qu’en l’écrasant sur une pierre avec de l’eau, & appliquant ce mêlange extérieurement sur le cœur ou sur la poitrine, c’est un remede souverain contre les foiblesses & palpitations. Hubner, dictionn. universel.

ENKISTÉ, ÉE, adj. terme de Chirurgie, ce qui est renfermé dans un kiste, c’est-à dire dans une membrane ou issue en forme de poche. On appelle tumeurs enkistées, abcès enkistés, des tumeurs & des abcès qui sont enveloppés d’une membrane : tels sont l’athéome, le méliceris, le stéatome, &c. Ce mot est formé du grec ἐν, in, en, dans, & de κύστις, cystis, sac, vessie.

La membrane qui fait cette poche n’est pas nouvellement formée dans la partie, comme on pourroit le déduire de la théorie de quelques auteurs sur cette maladie. On connoît un tissu folléculeux qui sépare toutes les parties les unes des autres, & qui en est le lien. S’il se fait un amas contre nature d’une humeur quelconque dans une de ces cellules, par son accroissement il étendra les parois de cette cellule, & les collera aux parois membraneuses des cellules circonvoisines qu’il oblitérera. C’est ainsi que commence le kiste, toûjours formé par la cohérence de plusieurs feuillets de la membrane cellulaire. A mesure que la tumeur augmente, la poche membraneuse s’épaissit par la réunion d’un plus grand nombre de feuillets. Le kiste est formé de la substance préexistente de la partie. Ces connoissances justifient le dogme pratique des anciens. L’expérience, qui est la même dans tous les siecles aux yeux des bons observateurs, leur avoit montré que pour la guérison de ces sortes de tumeurs, il ne falloit pas se contenter de les ouvrir, mais qu’il falloit extirper la poche ou sac qui renfermoit la matiere. Pour y parvenir, on fait communément une incision cruciale aux tégumens de la tumeur ; on les disseque sans intéresser le kiste, qu’on emporte en totalité, s’il est possible. Ses adhérences à quelques parties qu’il seroit important de ménager, est une raison pour s’abstenir d’une dissection trop recherchée. Alors on attend de la suppuration la chûte ou plûtôt le détachement de la portion membraneuse qui reste du kiste. Quand les humeurs enkistées sont d’un volume considérable, l’extirpation, suivant la méthode décrite, feroit une plaie énorme. Si le kiste n’est pas trop épais, on peut, par un procédé plus doux, se contenter de fendre la tumeur des deux côtés, & de passer une bandelette de linge effilé en forme de séton, d’une ouverture à l’autre, pour conduire dans tout le trajet les medicamens nécessaires pour faire suppurer le kiste.

Il y a des pierres enkistées dans la vessie. M. Houstet de l’académie royale de Chirurgie, a donné dans le premier volume des mémoires de cette compagnie des observations particulieres qu’il a jointes à celles qui avoient été communiquées précédemment à l’académie, sur cette matiere. L’existence de ces sortes de pierres est constatée ; & l’auteur rend son mémoire aussi utile qu’il est curieux, en traitant des

opérations qu’on peut tenter, & de celles qui ont été pratiquées pour faire l’extraction de ces pierres.

La fig. 4. de la Planche V. de Chirurgie représente une vessie ouverte par sa partie antérieure, derriere les os pubis qui sont renversés en-devant : on y voit une pierre logée dans une cellule formée par la membrane interne de la vessie. (Y)

ENLARMER, v. act. (Chasse & Péche.) On dit, enlarmer un filet ; c’est un terme dont se servent ceux qui font des filets propres pour la Pêche ou pour la Chasse ; & ce n’est autre chose que pratiquer de grandes mailles à côté du filet avec de la ficelle.

ENLAYER ou ENLOYER, déférer le serment, (Jurispr.) Dans l’article 153 de la très-ancienne coûtume de Bretagne, le serment est appellé lai ou loi ; d’où sont venus les termes enlayer & enloyer, pour dire déférer le serment : termes qui étoient fort usités dans l’ancien style judiciaire de la province, & qui le sont encore dans les jurisdictions inférieures, même dans quelques siéges royaux & présidiaux. Voy. les arrêts du parlement de Bretagne, par Frain, tome II. plaid. 112. page 689. (A)

ENLASSER, v. act. (Charpent.) c’est, après que les tenons & mortoises sont faits, percer un trou au travers pour les cheviller.

ENLASSURE, s. f. (Charpent.) c’est le trou percé avec le laceret à-travers des mortoises & des tenons, pour les cheviller ensemble.

ENLEVÉ, adj. terme de Blason ; il se dit des pieces qui paroissent enlevées, comme aux armoiries d’Anglure en Champagne, qui sont d’or à pieces enlevées à angles ou croissans de gueules, soûtenant des grelots d’argent dont tout l’écu est semé.

Anglure en Champagne, d’or à pieces enlevées à angles ou en croissans de gueules, soûtenant des grelots d’argent dont tout l’écu est semé.

ENLEVEMENT, s. m. (Jurisprud.) se dit d’une voie de fait dont on use pour ravir quelqu’un ou s’emparer de quelque chose. L’enlevement des personnes est plus communément nommé rapt ou crime de rapt. Voyez Rapt.

Enlevement signifie aussi quelquefois transport : par exemple, les adjudicataires des coupes de bois doivent enlever les bois coupés dans le tems porté par le marché. Une partie saisie s’oppose à l’enlevement de ses meubles, en donnant bon & solvable gardien. (A)

Enlever les chauderons, terme de Chauderonnier ; c’est en faire le fond avec le marteau rond. On donne cette façon sur la grande bigorne.

Enlever signifie aussi redresser un chauderon, en ôter les bosses, ce qu’on fait avec le marteau de buis & l’enclumeau. Voyez les Planches du Chauderonnier.

Enlever, en terme d’Eperonnier, se dit de l’action de séparer sur l’enclume à coups de marteau, la branche d’un mors, d’un barreau de fer de dix à onze lignes d’épaisseur. Cette branche s’appelle branche d’enlevûre, parce qu’elle est effectivement enlevée de ce barreau : on enleve aussi du même barreau l’embouchure du mors ; & cette embouchure s’appelle enlevûre pour la même raison. On enleve ces parties d’un mors au moyen d’un ciseau appellé tranche, que l’on frappe sur le barreau à demi-chaud pour les en séparer. Voyez Tranche, & les figures de l’Eperonnier.

Enlever, terme de Serrurier & de Taillandier ; c’est d’une barre de fer en faire la piece commandée ; & au lieu de dire forger une clé, une coignée, ils disent enlever une clé, une coignée.

Enlever la meute, (Vénerie.) c’est, lorsqu’au lieu de laisser chasser les chiens, on les entraîne par le plus court chemin au lieu où un chasseur a vû le cerf, & où on retrouve la voie.

ENLEVURE, s. f. (Ouvriers en fer.) Tous les ou-